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28/11/2010

LA JONTE (2)

meyrueis Vue village.jpgAu hameau des Oubrets, niché au fond de la vallée de la Brèze, un bâtiment tout simple faisait office d'école et de Temple. Les gens du pays aiment à raconter comment les protestants tiraient des coups de feu afin d'annoncer le culte du dimanche aux ouailles des autres écarts. Un peu plus en aval, à la Pourcarés, des filons de galène (sulfure de plomb) ont été exploités du XIIème siècle jusqu'en 1970, d'abord pour le compte de l'évêque de Mende, puis pour des sociétés privées. La vallée du Béthuzon longeant le Causse Noir de la Pierre Plantée jusqu'à Meyrueis est remarquable pour ses immenses forêts à l'ombre desquelles se trouvent de secrètes bolletières (là où poussent les cèpes). Les promeneurs pourraient croire que cette belle forêt existe depuis la nuit des temps, mais il n'en est rien : c'est une jeunette à peine centenaire, l'oeuvre colossale de Georges Fabre et de Charles Flahault. En reboisant les sols dénudés par les coupes à blanc dues aux maîtres verriers, aux exploitations minières, mais aussi au surpâturage du cheptel ovin, le forestier et le botaniste luttèrent efficacement contre l'érosion et les inondations qui dévastaient les vallées. Les futaies actuelles, exploitées à des fins économiques par l'Office National des Forêts sont parsemés de magnifiques arboretums dont celui du château de Roquedols. Dans ces laboratoires grandeur nature, Charles Flahaut cherchait à acclimater des espèces exotiques afin de mieux connaître les rendements de chacune d'elles. Cent ans après leur plantation, les séquoias géants ont trouvé une terre d'accueil : hauts de plus de cinquante mètres, ils forcent le respect et l'admiration de chacun comme ces troncs jumeaux que l'on ne peut manquer de remarquer à l'entrée de Meyrueis.

20/11/2010

LA JONTE (1) entre Aigoual et Grands Causses

LA JONTE Introduction.jpgSuivre la Jonte de sa source à son confluent avec le Tarn revient à voyager en compagnie d'un guide qui vous initie aux secrets des régions qu'il traverse.

En quarante kilomètres, la rivière parcourt des pays que tout oppose et qui, pourtant, sont étroitement complémentaires : des pays à deux étages, composés de hautes terres cévenoles et caussenardes, et des vallées où se rejoignent les torrents avant qu'ils ne s'engouffrent dans l'univers vertical des gorges. Suivre la Jonte, c'est aussi apprendre à lire dans les paysages le travail du temps, de l'érosion et des hommes qui y ont écrit leur histoire.

L'aventure de la Jonte commence sur les flancs nord du mont Aiguoual, là où les versants sont tout en courbes et en relief ondoyants, adoucis encore par le manteau vert des forêts. Sous le col de Prat-Peirot, dans l'échancrure d'un valat (vallée cévenole) granitique, à 1 350 mètres d'attitude, les neiges hivernales donnent naissance à un ruisselet qui, tournant le dos à la Méditerranée, s'en va rejoindre l'Océan.

De la table d'orientation de l'Observatoire météorologique, la vue s'étend jusqu'à l'horizon : d'est en ouest, les eaux de la Jonte, de la Brèze et du Béthuzon ont creusé trois vallées cévenoles presque parallèles qui se rejoignent à Meyrueis, sous les corniches du Causse Méjean. Les longues échines de trois serres (sommets allongés) séparent ces vallées couronnées par les tracés millénaires des drailles dont celle de la Lusette l'un des plus célèbres chemins moutonniers de la région : autrefois, des milliers d'ovins originaires des garrigues montpelliéraines allaient estiver dans l'herbe grasse des pâturages d'Aubrac et de la Margeride.

Aujourd'hui, le GR 60 perpétue l'antique voie qui court tout droit sur la crête de cette aigo-vers (eaux versantes, ligne de partage des eaux) jusqu'au hameau de Cabrillac où se tenait jusqu'au début du XX ème siècle, l'une des plus fameuses foires d'Occitanie. Au milieu des genêts, la draille arrive ensuite à l'isthme de Péjuret, véritable pont naturel reliant l'Aigoual granitique à la vastitude calcaire du Causse Méjean et ombilic providentiel pour les piétons de toutes sortes. Ici, se situe l'exacte limite des anciens diocèses de Mende et de Nimes, c'est à dire des confins antiques du pays des Gabales et de clui des Volques Arécomiques.

15:59 Publié dans LOZERE | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : régions, tourisme, sud, histoire