Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

24/01/2009

LES GENTILSHOMMES VERRIERS DU CAUSSE DE L'HORTUS (1)

falaise causse hortus.jpgEntre Pic Saint Loup et Séranne, le causse de l'Hortus, traversé par de sinueuses vallées argileuses aux allures de couleuvres alanguies, fut exploité de la fin du 13ème siècle jusqu'à la veille de la Révolution par la noble industrie des verreries forestières. Durant près de 5 siècles, cet aride plateau calcaire et son frère siamois, le causse de Pompignan, connurent une vingtaine de verreries dont les ateliers, itinérants pour la plupart, suivaient les coupes de bois qui alimentaient les fours. Cependant, au 18ème siècle, les administrations royales, alarmées par la destruction massive des forêts languedociennes, obtinrent après de longues résistances le déplacement des verreries vers l'Aigoual.

A l'image des asphodèles qui après l'incendie renaissent du clapas, le "Chemin des Verriers" rend hommage aux gentilshommes d'antan et ressuscite leur histoire en l'inscrivant résolument dans l'aventure des verriers contemporains.

L'art des verriers antiques s'est transmis dans l'occident médiéval par le truchement des monastères dans lesquels les moines issus de nobles familles étaient initiés à cet art. Tout en gardant jalousement leurs secrets, ces verriers s'établirent peu à peu à leur compte et essaimèrent dans les forêts du royaume. Charles VI accorde à cette caste d'importants privilèges qui sont définis en 1455 dans la Charte de la viguerie de Sommières. Celle-ci stipule qu'il est interdit d'enseigner l'art de la verrerie à des roturiers de même qu'à des nobles ne descendant pas d'une lignée de verriers. Ainsi, les dynasties des de la Roque, des Azémar, des Girard, des Faucon, s'allient au cours des siècles pour préserver les privilèges de leur rang.

 

verrerie causse hortus.jpgJusqu'à l'utilisation du charbon de terre, le bois reste la seule source d'énergie permettant la chauffe des fours. C'est pourquoi, pendant des siècles, les verriers recherchent continuellement de nouvelles forêts. Au cours du 14ème siècle, les populations refoulées par la guerre et la famine abandonnent les saltus à la forêt qui devient ainsi une immense réserve de combustible convoitée par les verriers. Ainsi, vers 1340, Guillaume Azémar installe une verrerie itilérante qui pourrait bien être celle de la Seube fouillée par N. Lambert durant la décennie 1960/1970.

 Cette unité de production, hameau au coeur de la forêt, s'est ensuite déplacée sur le terroir de Beaumes où elle perdura jusqu'en 1746.

La verrerie de Couloubrine, implantée dans le vallon de Ferrières-les Verreries, est une possession de la famille de la Roque et fonctionne alternativement au 16ème et au 18ème siècle. Fouillée et restaurée sous la houlette de l'Office Départemental d'Action Culturelle, la verrerie de Couloubrine est actuellement un des maillons du "Chemin des Verriers". Cette bâtisse qui a des allures de maison forte laisse voir dans sa partie supérieure comme la dentelle d'une frise, les vestiges d'un pigeonnier. Les fours, dont les soles ont été mises à jour par les fouilles, étaient construits sur le flanc sud des bâtiments. Comme celui du forgeron, l'art du verre est un métier du feu, puissant et mystérieux qui, de la préparation des matières premières à la cuisson des objets soufflés, nécessite une succession de savoir-faire précis.

Durant la "reveillée", période de production allant d'octobre à juin les fours étaient continuellement en chauffe, alimentés et surveillés par le Maître Tiseur.

Commentaires

Ca ma plait, c'est où?

Écrit par : laura | 24/01/2009

Bonsoir Elisabeth,
Les forêts étaient tout aussi fragiles que le verre qu'elles cuisaient, beaucoup ont disparues où ont faillies disparaître,comme rayées de la carte, pour assouvir les besoins de l'industrie.
Amitiés

Écrit par : Christian | 24/01/2009

Laura : c'est dans l'Hérault mais à la limite du Gard (il y aura deux suite à cette note, je n'ai pas terminé mais avec Internet qui était très lent, j'ai mis à peu près une heure pour rédiger cette note, aussi parce que j'ai eu un long coup de fil pendant que je tapais...).
Christian : difficile de faire un choix, il fallait bien travailler et donc se servir des ressources de la nature.

Écrit par : elisabeth | 25/01/2009

Merci pour les précisions....

Écrit par : laura | 26/01/2009

Je connais cette colline car je suis allée amener un jour mon fils chez un copain qui habitait pas loin, à la limite du Gard et de l'Hérault.

Écrit par : elisabeth | 29/01/2009

Bonjour,
vos articles sont sympas.
Ceux sur les gentilhommes verriers concernent la zone géographique qu'évoque Loupic, site associatif et participatif de partage de connaissance de la région du pic Saint-Loup.
Accepteriez-vous de les reproduire dans Loupic ?
Je vous laisse faire connaissance et, si cela vous dit, nous contacter par email pour plus d'informations.

Écrit par : Luc | 31/01/2009

Merci Luc pour votre proposition mais cet article n'est pas de moi, il est tiré d'un magazine "Chemin faisant" qui ne paraît plus depuis 10 ans. Je reviendrai sur votre site demain. Sur votre carte, on distingue bien quelques villes que je cite ici : Corcone, Pompignan, St Martin de Londres, St Mathieu de Tréviers...

Écrit par : elisabeth | 31/01/2009

Je suis allée découvrir ce site....

Écrit par : laura | 01/02/2009

Laura : comme cela tu as une carte des environs avec quelques villes que j'ai citées...

Écrit par : elisabeth | 04/02/2009

J'ai vu mais je ne crois pas du tout connaître ce coin...

Écrit par : laura | 05/02/2009

Laura : c'est un coin perdu, il faut l'avouer. St Martin de Londres est une petite ville qui, heureusement, ne meurt pas puisque des Belges y ont acheté des vieilles maisons il y a plus de 20 ans. D'ailleurs mon professeur de guitare qui habitait à St Mathieu de Tréviers, en 1989, y retapait une vieille maison. Il arrivait quelquefois en cours avec les doigts blancs et un peu écorchés d'avoir gratté les vieilles pierrres de sa maison.

Écrit par : elisabeth | 07/02/2009

J'ai failli acheter un terrain à Vailhauquès en 1979 mais il était trop en pente... nous y avons renoncé, heureusement car cela commence à faire loin de Montpellier.

Écrit par : elisabeth | 07/02/2009

Les commentaires sont fermés.