11/06/2012
FOURS A PAIN EN LOZERE
Dans les montagnes, ils ont parfois fonctionné jusque dans les années 70.
C'est le propre des montagnes d'avoir longtemps été isolées et ce, parfois, jusqu'à une époque récente.
En Lozère, de nombreux villages vivaient en quasi-autarcie. Sur le Mont-Lozère, beaucoup avaient un four à pain communal. Tout comme le moulin, cet édifice fut, jusqu'à la Révolution de 1789, un édifice seigneural.
Le four à pain est une maisonnette sans fenêtre ou avec un fenestrou, surmontée d'une cheminée.
Le toit est souvent arrondi. L'architecture est traditionnelle : schiste ou granit et toit de lauzes protègent la chambre de chauffe semi-circulaire. La voûte (on dit "la boule") est tapissée de briques qui diffusent la chaleur.
Si vous poussez la porte, vous verrez les étagères de lauzes où l'on postait les miches encore chaudes. La pelle à enfourner et l'écouvillon, ou l'escoube, sont parfois encore en place.
Les paysans cultivaient eux-mêmes leur grain qu'ils fauchaient à la daille (grande faux) et le portaient au moulin proche.
Le four, le "couipo", était chauffé avec du genevrier durant 3 bonnes heures.
On enfournait le pain à l'aide d'une grande pelle en bois, la "pare", et la porte était colmatée avec... de la bouse de vache appliquée à la main.
Le four était parfois utilisé par plusieurs familles du village.
Chaque village avait l'habitude de profiter de la chaleur du four pour mitonner quelque plat.
A maints endroits, pour régaler les enfants, on cuisait le reste de pâte avec de la pomme ou de la poire.
Actuellement, beaucoup de villages ont pris conscience que leur four à pain mérite d'être conservé, voire restauré parce qu'il appartient à la mémoire collective.
16:11 Publié dans LOZERE | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : sud, régions, tourisme, lozère, curiosités
23/01/2011
LA JONTE (5)
Au-dessus du hameau des Douzes, l'énorme masse orangé du rocher Saint Gervais se dresse comme un vaisseau échoué depuis les temps antédiluviens. Sur cette étrave monumentale, les genévriers disputent le peu d'espace libre à une chapelle romane où, chaque premier dimanche de Juillet, un pèlerinage consacré aux Saints Gervais et Protais rassemble la foule des caussenards. Les troupeaux, suspendus au dessus du vide, sont bénis ainsi que des croix de buis qui protègeront un an durant maisons et récoltes de la foudre ou d'autres calamités. Dans l'enclos du minuscule cimetière attenant à la chapelle, des tombes soigneusement entretenues témoignent qu'aujourd'hui encore, les défunts de la vallée effectuent leur dernier voyage à dos d'homme pour reposer là haut, sur ce nid d'aigle.
21:28 Publié dans LOZERE | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : région, sud, tourisme, lozère
06/12/2010
LA JONTE (3)
Le long du Béthuzon, Meyrueis étend comme un ruban l'alignement de ses hautes façades claires surmontées par des toits de lauzes anthracites. Les ruelles tortueuses de la cité médiévale contrastent avec le Quai Sully, cette belle esplanade ouverte au soleil et au glouglou incessant des eaux vives, car Meyrueis, dont le nom signifie "au milieu des eaux", est bâtie au bord de la Jonte, à cheval sur le Béthuzon ety juste en aval du confluent de la Brèze. Aux alentours, sur les terres limoneuses, les prairies, les jardins et les vergers escaladent la base du Serre de Pauperelle tout bandé de bancels, ces ceintures de terre arable superposées comme les cerclages d'un tonneau. Meyrueis est une charnière entre les Cévennes et les Grands Causses, un point où se démarquent granits et calcaires, une terre où se côtoient protestants et catholiques. Cette ancienne baronnie était aussi un carrefour, principalement nord-sud : les drailles du Parc aux Loups et du Calcadis se rejoignaient au hameau des Aires et les chemins muletiers, appelés aussi chemins de Saint Guilhem, en raison de nombreux pèlerins qui se rendaient à l'Abbaye de Gellone, se croisaient sur le pont des Arts. Les routes construites dans le fond des gorges au 19ème siècle ont profondément modifié la pénétration du pays, atténuant en partie la symbiose entre causses et vallée. Si la vallée, abondamment irriguée fournissait fruits, légumes et surtout les indispensables moulins à farine et à carder la laine, les vastes plateaux, royaume du vent et des troupeaux étaient aussi des terres à céréales que les caussenards cultivaient dans les dolines et les vallées sèches.
21:48 Publié dans LOZERE | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : tourisme, région, lozère, sud