16/09/2008
LE CHATEAU DE CASTRIES : du castrum antique au château actuel
A 13 kms au Nord-Est de Montpellier, sur la route d'Alès via Sommières, le village de CASTRIES, bâti en amphithéâtre sur la pente d'une colline, est dominé par son château et son église.
Presqu'aucun doute ne subsiste sur l'origine toponymique du bourg de Castries. En latin, le "castrum" désignait en effet un camp romain. Il est donc logique de penser que Castries fut à l'origine un point de surveillance fortifié, en surplomb de la Via Domitia allant de Nimes à Narbonne.
L'histoire de l'actuel château de Castries ne démarre vraiment qu'en 1565, date à laquelle le Baron Jacques de La Croix de Castries (prononcer Castres), gouverneur de Sommières et d'Aigues-Mortes, fit raser un ancien château gothique dont il ne reste rien, si ce n'est quelques salles voûtées, transformées en citernes, et qui se trouvent sous l'actuelle cour d'honneur. La Baronnie de Castries avait été rachetée au Seigneur Pierre de Ganges en 1495 par Guillaume de La Croix, quatorzième ascendant direct des propriétaires actuels du château. Pour la petite histoire, ce Guillaume de La Croix, gouverneur de Montpellier, n'était autre que le petit-neveu de Saint Roch, guérisseur des pestiférés.
A partir de 1565, on vit donc s'édifier sur ce lieu une imposante demeure qui, selon certaines archives, ressemblait à un grand parallélépipède flanqué de quatre tours et auquel on accédait par une cour d'honneur qui surplombait toute la campagne environnante. De cette bâtisse du XVIème siècle, il subsiste encore aujourd'hui l'aile occidentale, sur le côté gauche de la cour d'honneur, munie d'un grand appareil facilement identifiable, les chambranles des croisées et enfin le volume général du gros pavillon d'angle carré.
En 1622, soit moins d'un demi-siècle après l'achèvement du château, cette demeure fut en partie incendiée par le duc de Rohan, chef des protestants, lors de la retraite vers Montpellier que lui fit subir Louix XIII. En témoignent encore sur l'aile est quelques pierres noircies par le feu. Le comte Jean de Castries était alors propriétaire du château. Celui-ci, quelques années plus tard, devait être rayé de la liste des barons du Languedoc pour avoir été mêlé à la révolte fomentée par Montmorency, gouverneur du Languedoc, contre ce même Louis XIII.
Fort heureusement pour lui, la conduite de son petit fils, René Gaspard de Castries pendant la Guerre de Trente Ans, lui fit rouvrir l'entrée aux Etats. Si bien qu'en 1642, la Baronnie de Castries fut érigée en marquisat. Ce fut même le premier marquisat du Royaume de France sous Louis XIV.
11:13 Publié dans histoire de ma région du sud | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : culture, histoire, château, tourisme, sud
Commentaires
Bonsoir Elisabeth,
C'est vrai qu'il en impose ce chateau, malgré les quelques déboires en son histoire.
Écrit par : christian | 16/09/2008
Merci Christian : il y aura une suite car on n'est qu'à la moitié de l'histoire du château.
Écrit par : elisabeth | 16/09/2008
Tu as déjà parlé de ce coin...
Écrit par : laura | 17/09/2008
Laura : oui j'ai parlé de la Pierre de Castries, donc de cette ville et autour.
Écrit par : elisabeth | 17/09/2008
Et la note est encore dans tes notes récentes...
Écrit par : laura | 17/09/2008
Il va falloir que je trouve un moment pour mettre la suite de cette note.... Excussez-moi mais j'ai du mal à suivre mes blogs. Bonne soirée.
Écrit par : elisabeth | 18/09/2008
Tu n'as pas à t'excuser...
Écrit par : laura | 19/09/2008
Cette note a obtenu le coup de coeur de Paperblog, je ne m'y attendais pas.
Écrit par : elisabeth | 20/09/2008
Bravo. Ce 13 septembre 2010 l'architecte en chef de monuments historiques vient de confirmer votre écrit. Le château actuel ne fut commencé qu'en 1656 et l'aile Ouest qui avait soit disant brûlé ne fut jamais construite.
Par contre c'est bien un gros ensemble de donjons qui fut construit en 1565 par Jacques de la Croix. Le gros appareil fait en pierres taillées de dimensions imposantes est bien visible avec ses marques de tacherons.
Écrit par : Richard | 24/09/2010
Merci Richard, je tiens mes informations d'un journal qui n'existe plus et qui s'appelait CHEMIN FAISANT.
Écrit par : elisabeth | 30/09/2010
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