Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

08/09/2008

LE MUSEE DU SCRIBE à Saint Christol lez Alès

De tout temps, l'homme a cherché à communiquer avec ses semblables. Après la parole, l'écrit a pris une place de plus en plus importante à travers les siècles. Mais à l'heure où de nouveaux moyens de communication ont pris place, il était important de se remémorer le chemin qui a permis à l'homme d'en arriver là. C'est ce qu'a voulu montrer Jean Louis Bonnefille à travers son musée.

Musée scribe.jpgEn 1990 c'est dans le vieux village de Saint Christol lez Alès, à côté de l'église, que Jean Louis Bonnefille, enseignant au Lycée technique de Bagnols sur Cèze, décidait de dévoiler au public sa collection d'objets ayant trait à l'écriture. C'est dans sa propre maison datant du XVII ème siècle qu'il présenta dans un surface de 80 m2 ses premières pièces de collection : essentiellement des plumes, portes-plumes et encriers.

Devant le succès rencontré, il estima qu'il convenait alors d'ouvrir encore davantage sa maison au public. Et de 80 m2, son musée passa à la superficie de près de 400 m2.

Pour l'ensemble de ces travaux d'agrandissement, le conservateur du Musée du Scribe et son association "D'avant-hier à hier" ne reçurent d'aide que par les Fonds Européens, en particulier pour permettre l'accès du Musée aux handicapés grâce à une chaise élévatrice le long de l'escalier menant au 1er étage, et pour certaines mesures de sécurité imputables à tout lieu public.

Qui dit écriture dit tout naturellement support d'écriture. C'est donc par là que débute la visite de ce Musée : tablettes d'argile destinées à supporter un texte écrit avec une pointe ou un poinçon. C'est ainsi que les tablettes des Sumériens et des Assyro-Babyloniens étaient gravées avant cuisson et portaient une écriture cunéiforme alors que celles des Romains, généralement en bois revêtu de cire portaient une écriture cursive. On découvre aussi les secrets de la fabrication d'un autre ancêtre du papier : le papyrus qui tire son nom de la plante, plutôt une grande herbe à tige triangulaire des bords du Nil qui peut atteindre plus de 2 m de hauteur et dont on utilisait la fibre textile. C'est sur de tels documents, découverts au 19 ème et au 20 ème siècle, que nous ont été révélées des oeuvres aussi importantes que la "Constitution d'Athènes" d'Aristote ou les comédies de Ménandre.

Parmi les types de parchemins les plus connus, on citera le vélin, obtenu à partir d'une peau de veau mort-né.

Le papier à partir de chiffons succéda au parchemin, entre les années 1600 et 1900, avant d'en arriver au papier à base de bois, le plus utilisé de nos jours. Le Musée retrace donc cette époque à travers des planches explicatives agrémentées de papiers issus de ces différentes matières premières. Des papiers qui sont, pour les premiers, encore fabriqués de manière artisanale au Moulin de la Fontaine de Vaucluse ou au Moulin de Brousses et Villaret.

L'étape suivante est constituée par la présentation des parchemins utilisés du 7ème au 17 ème siècles et qui sont obtenus à partir de peaux d'animaux spécialement préparées par un mégissier en vue de leurs utilisations à venir. Car si l'écriture est celle qui nous vient le plus facilement à l'esprit, le parchemin est aussi et encore utilisé sur les vrais tambours.

Au plus fin de sa finition, le parchemin fut utilisé au Moyen Age comme vitrage, d'où son nom de parchemin-vitrail. Pour l'écriture c'est la partie intérieure de la peau dont on se servait pour écrire.

Le papier peut aussi être obtenu à partir de nombreux végétaux à l'état brut : paille de riz, feuilles de bambou, paille de seigle ou assimilés : à base de crottin d'éléphant.

Avant les plumes, les encriers.

Cet objet, nos écoliers d'aujourd'hui en ont-ils encore connaissance ?

Si les pupitres existent toujours, il y a belle lurette que l'emplacement prévu pour recevoir le petit encrier en porcelaine blanche a disparu. Dommage pour eux qui ne connaîtront donc jamais cette sorte d'ivresse collective olfactive à chaque rentrée scolaire, lorsque l'un des leurs se voyait attribuer la tâche délicate de remplir lesdits encriers.

musée du scribe.jpgAu Musée du Scribe, plusieurs douzaines d'encriers sont exposés dans une salle prévue à cet effet, classés suivant leur matière. Les plus vieux datent de 1610. Parmi eux, quelques très belles pièces en faïence de Marseille, un encrier doublé d'un poudrier en porcelaine de Berlin et datant de 1750. Certains films tel "Au nom de la rose" nous montrent de quelle manière était utilisée la poudre.

Dans une autre vitrine se trouvent des encriers en régule (alliage à base d'étain, de zinc et de plomb) comportant le plus souvent des figures allégoriques : chevaux, oiseaux de proie, etc... Quant aux plus récents, ils sont en bronze, le réservoir à encre étant le plus souvent en cristal.

On peut aussi admirer des encriers de voyage ainsi qu'une très belle malette d'écrivain public. Un métier qui redevient à la mode, l'illétrisme étant loin d'être résorbé dans notre pays.

Du calame à la plume d'acier.

Impressionnante collection encore que celle consacrée aux instruments d'écriture qui vont des calames (tiges de roseau de bambou ou de cannelle taillées en biseau) jusqu'à la plume d'acier en passant par les plumes d'oie si romantiques, les plumes pyramidales en bronze et la plume en verre torsadé.

Des plumes, Jean Louis Bonnefille en possède entre 5 300 et 5 400. Toutes ces plumes, quelles soient à gorge, à collerette, à canon épaulé, échancrées, droites, obliques, inversées, à plusieurs pointes, à forme figurative ou atypiques comportent des caractères déterminants qui permettent de les répartir en grandes catégories.

Le porte plume a bien sûr sa place dans ce Musée : du porte-plume scolaire le plus banal en bois au plus luxueux au manche en ivoire ou autre matériau noble.

On trouvera aussi une belle collection de bouteilles d'encre ainsi que des poudres à encre. Au début du 20 ème siècle, les instituteurs fabriquaient en effet eux-mêmes l'encre destinée à leurs élèves à partir de pastilles. Le buvard naquit sous forme de feuilles au format des cahiers. On notera que les publicitaires de l'époque savaient faire passer leurs messages sur ce merveilleux support. Une version plus élaborée de ces buvards a donné naissance à de réels petits chefs-d'oeuvres. Il s'agit des tampons buvards qui vont généralement de paire avec les garnitures de bureau.

Avant de quitter le musée, le visiteur jettera un oeil sur la salle de classe des années 1920 reconstituée, grandeur nature, avec ses bureaux à deux places, voire même à 6 places avec banc, avec ou sans pupitre.

Le tableau noir avec craie et chiffon effaceur, cartes murales de géographie ou d'Histoire Naturelle, vitrine de "leçons de choses", poids et mesures, pipettes, globe terrestre, boulier, bibliothèque remplie de livres fanés d'autrefois garnissent cette salle de classe. Rien ne manque, pas même les blouses grises et les bérets des écoliers pendus aux patères et au fond de la classe le poêle Godin.

Commentaires

Ah, je crois que ça me plairait!!!...

Écrit par : laura | 08/09/2008

Je ne connais pas ce musée mais je pense aussi que cela doit être bon de le visiter.
J'ai d'ailleurs passé 1 heure à préparer cette longue note....

Écrit par : elisabeth | 08/09/2008

Encore une qui sera coup de coeur chez Paperblog...

Écrit par : laura | 08/09/2008

Bonsoir Elisabeth,
Un endroit que j'aimerai à coup sûr visiter !

Écrit par : christian | 08/09/2008

Merci Christian et Laura.
Paperblog est en rénovation ou réfection. Il n'a pas choisi cette note en coup de coeur mais ce n'est pas grave puisqu'elle vous plait.
Christian : quand tu étais au CP, as-tu connu les encriers qui se trouvaient à l'intérieur des bureaux à deux places, dans ta classe ? ce n'était vraiment pas facile pour des petits enfants de l'âge de 6-7 ans d'essayer d'écrire avec une plume en métal, sans faire de tâche d'encre, sur du papier et l'encre qui s'épuisait, il fallait retremper la plume dans l'encrier....

Écrit par : elisabeth | 09/09/2008

J'avais encore le bureau avec la place pour l'encrier ... mais plus d'encrier.

Écrit par : laura | 10/09/2008

Bonsoir Elisabeth,
Bien sût que j'ai connu ces encriers, il fallait bien faire attention de ne pas tremper la plume trop au fond de l'encrier car sinon c'était la catastrophe pour écrire, heureusement il y avait les buvards pour éponger tout ça. Mais en récompense on réalisait une belle écriture avec ces plumes! Je me souviens aussi que c'est l'instituteur qui remplissait les encriers à l'aide d'une bouteille avec un bec verseur spécialement conçu pour ça, quelques fois il désignait un élève pour cette tache, il m'est arrivé de le faire plusieurs fois.

Écrit par : christian | 10/09/2008

Christian : merci pour ton témoignage. Je me souviens de cette bouteille avec le bec verseur. Autre chose, ma mère m'a donné il y a 10 ans mes cahiers de maternelle où j'apprenais à écrire. Il y a la date dessus car la maîtresse mettait le tampon du jour à chaque page. (les dates sont donc ce 1956-1957.) Un grand souvenir...
Laura : chez ma gynécologue, dans la salle d'attente, elle a mis un de ces bureaux anciens. Mais il est peint en blanc. Il semble petit pour nous qui sommes adultes maintenant. Mais à cette époque c'était à notre taille.

Écrit par : elisabeth | 10/09/2008

Mes cahiers de maternelle (et autres choses) sont chez mes parents; déjà récupérer les affaires plus utiles du Maroc, celles chez mes beaux-parents...
Quand on n'a pas ses affaires, on revoit les choses dans sa tête...
Ces bureaux, un bon souvenir pour moi

Écrit par : laura | 11/09/2008

En 1972 tu avais 2 ans et moi je travaillais dans une banque à Lille, cela me fait tout drôle d'y penser... Tes cahiers de maternelle ne sont donc pas si vieux que les miens.

Écrit par : elisabeth | 11/09/2008

Et mon mari était presque marié; bizarre...

Écrit par : laura | 12/09/2008

Tu as vraiement de la chance Elisabeth d'avoir pu retrouver tes premiers écrits de l'école maternelle,tu devais avoir quatre ou cinq ans, c'est fabuleux.

Écrit par : christian | 12/09/2008

Christian : oui c'est grâce à ma mère qui gardait tout, elle est très soigneuse.
Laura : oui la vie défile et c'est troublant quand on y pense.

Écrit par : elisabeth | 14/09/2008

MADAME JE SERAIS INTERESSEE PAR UN STAGE DE CALLIGRAPHIE POURRIEZ-VOUS M'INDIQUER QUELQUE CHOSE A CE SUJET ? MERCI L VIANY

Écrit par : LOUISETTE VIANY | 05/01/2009

Mme VIANY : je n'organise pas de stage de calligraphie. Je ne peux pas vous renseigner. Je m'en excuse.

Écrit par : elisabeth | 05/01/2009

Les commentaires sont fermés.