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24/05/2009

VARIATIONS SUR LEGENDE

Doit-on raconter encore la légende de Loup, Guiral et Guilhem, les trois fils de dame Renaude, la châtelaine veuve d'Esparon ?

Tous trois amoureux de la belle Irène de Rogues, ils préfèrent partir en croisade et ne reviennent que pour la voir mourir. Mais on connaît plusieurs variantes à l'histoire. Parfois Guilhem se nomme Alban. Quant au choix du lieu de l'ermitage qu'ils choisirent après cela, si le Pic-Saint-Loup et le Saint-Guiral sont toujours évoqués, il n'en est pas de même pour Alban-Guilhem à qui l'on attribue Saint-Guilhem-le-Désert ou le Roc Nantais qui domine la Dourble et la ville de Nant.

LE PAYS DE GARGANTUA

Comme partout, Gargantua a laissé quelques traces de son passage sur le causse de BLANDAS.

Ainsi, depuis le Saint GUIRAL, il se serait amusé à lancer quelques grosses pierres que l'on retrouve au nombre des mégalithes et roches de formes curieuses qui parsèment le pays.

09/05/2009

LE CAUSSE DE BLANDAS

causse paysage.jpgDu haut de ses 1366 mètres, le Saint Guiral, petit frère de l'Aigoual, domine Alzon où la Vis roule encore ses eaux avant de jouer les cachottières... Puis au-dessous, tout change. Le Causse de Blandas ouvre là son rigoureux domaine. Mais qui donc vous dit qu'il ne possède pas aussi ses charmes...

Pour rendre très naturelles et faciles les choses, laissons à la Vis le soin de cerner le Causse de Blandas. La Vis, c'est cette rivière qui naît dans le Saint Guiral. Si l'on en croit la légende, le Saint Guiral, le Pic Saint Loup et le Roc de Nant furent choisis comme lieux du dernier hermitage par les trois frères d'Esparon amoureux de la belle Irène, la châtelaine de Rogues.

Au sud d'Alzon, la Vis a donc le causse du Larzac à sa droite et celui de Blandas sur son autre rive. Puis à Vissec, alors qu'elle n'est plus qu'un blanc serpent de cailloux tout au fond de son canyon, elle oblique à gauche vers Navacelles avant de remonter vers le Massif du Saint Bresson. C'est alors qu'elle sert de frontière à la Montagne de la Seranne et qu'ayant retrouvé ses eaux, elle scintille au fond de ses sauvages gorges.

St guiral.jpgAvec au nord l'Arre qui s'en va chatoyer sous le pont de Vigan, voilà défini le périmètre du causse de Blandas.

A Alzon, la Vis flirte avec d'étroits jardins où le dahlia et la raïolette cohabitent sous quelques vieux pommiers à reinettes. Plus bas, le pont du Saurel la voit toujours sous ses arches et cela depuis le douzième siècle. Au lieu-dit Le Moulin de Larcy, l'eau se perd et continue son cours sous la terre, dans un mystérieux et important réseau de fissures que les savants nomment des diaclases.

C'est auprès d'un autre moulin ruiné, le moulin de la Foux, que la Vis retrouve son cours de surface pour aussitôt rafraîchir le fond vert de l'écrin du cirque de Navacelles. Mais, entre temps, du côté de Vissec, la Virenque est venu la rejoindre. Nées du même massif et tout aussi cachottières depuis Sauclières, ses eaux retrouvent pareillement le soleil au moulin de la Foux. Le sable de son lit asséché recèle des paillettes d'or...

moulin de la foux la vis.jpgPlateau d'une dizaine de milliers d'hectares, le causse de Blandas n'est qu'une partie du Larzac. Mais comme dans du gâteau, la lente érosion de la Vis l'a littéralement tranché dans le calcaire tendre, perméable et fissuré. Le blanc des zones ingrates le caractérise sur les cartes et l'impression d'âpreté, de sauvagerie et de vide est permanente au milieu de sa végétation rase et rousse. Ici, le buis, l'églantier ou le poirier sauvage font figures de géants au milieu de la pierraille, que celle-ci soit éboulis bleuté, moignon affleurant, pan de massif ou encore clapas et murs lentement édifiés avec le roc extrait lors de la mise en culture.

L'homme a élu domicile sur le causse depuis des millénaires et maints vestiges l'attestent. Le nombre de dolmens, menhirs et cromlechs est surprenant sur un site aussi peu étendu. L'ensemble de pierres levées de Peyrarines ou celui de Mercouline, près de la Rigalderie sont là depuis quatre mille ans ou plus... A Rogues, l'oppidum témoigne toujours, tout comme les menhirs de la Trivale ou, plus haut, celui d'Avernat, du côté du Quintanel. Mais avec la sédentarisation, l'agriculture et l'élevage, voilà environ sept millénaires, l'homme a profondément modifié ce pays. La déforestation, l'écobuage, le pâturage intensif ont eu raison de la forêt initiale où le chêne, le frêne et le hêtre se taillaient la part belle auprès de quelques résineux. L'érosion a fait le reste et la flore a vu progresser d'autres espèces.

L'homme n'a pourtant pas délaissé le plateau et s'est agrippé plutôt qu'épaulé à une économie basée sur l'élevage et la production étriquée de quelques légumineuses dans les dolines et autres dépressions relativement généreuses. Cela a duré pratiquement jusqu'au milieu du XXème siècle, tandis que de petits artisanats et industries venaient apporter de supplémentaires subsides : travail du bois de buis, ceuillette de plantes médicinales, travaux de bonneterie à domicile...

Megalites _CausseBlandas.jpg

02/05/2009

LES CHEVRES DE CAMPIS

vers campis.jpgCampis, village ou plutôt hameau haut perché, accroché à flanc de vallon, quelle est donc ton histoire ?

Quelques cerisiers se découvrent parmi les arbres les plus caractéristiques des Cévennes. Campis a connu des époques sans doute plus fastes et les massives maisons nous le disent. Une centaine d'âmes vivaient là jadis. Puis on est tombé à 20, à 10, à 3 habitants.

Aujourd'hui, avec 7 familles on est en pleine augmentation. On y compte même des anglais.

Il existait jadis de nombreuses races de chèvres dont une souche locale cévenole aujourd'hui disparue.

chèvres.jpgLe canton du Vigan compte aujourd'hui une vingtaine d'éleveurs de caprins. Mais la moyenne d'un troupeau est de 40 bêtes. Au printemps, les chèvres sont dans les prés, profitant de la pousse d'herbe, puis lorsque arrive la saison plus sèche, vers mai-juin, elle vont brouter dans les bois et les broussailles qu'elles affectionnent particulièrement. Avec juillet-août, vient le moment le plus difficile pour les nourrir, mais c'est ensuite la repousse d'herbe automnale et, dans les bois, la présence des glands et des châtaignes. Puis, en novembre-décembre intervient le tarissement et les mises à bas se font en janvier. Alors les chèvres ne sortent plus. Les chevreaux, nourris sous la mère, sont vendus lorsqu'ils atteignent environ 10 kg tandis que certaines chevrettes restent pour le renouvellement des troupeaux. C'est surtout la gestion des ressources qu'offre le terroir et qui sont différentes d'une saison à l'autre et qui est le vrai savoir-faire. Tous les éleveurs transforment et vendent eux-mêmes leur production, ce qui leur vaut le titre de "producteurs-fermiers". Le pélardon est commercialisé en circuit court, surtout sur la région méditerranéenne, mais aussi sur Lyon, Paris, Toulouse, chez les crémiers. Désormais, l'élevage caprin est reconnu comme un secteur économique important, mais qui doit rester sur des exploitations à caractère humain. Le travail spécifique de la laiterie fromagerie qui s'articule autour de 2 traites quotidiennes vient bien sûr de l'artisanat, malgré l'équipement digne d'un laboratoire. Les fromages sont moulés à la louche, sans pré égouttage, puis sont séchés et affinés dans des installations modernes avec de rigoureuses conditions d'hygiène. Une centaine de chèvres, cela représente un total annuel de 80 000 de ces petits fromages qui ont un attrait peu commun pour le gastronome. Ils sont appréciés mi-secs, crémeux, secs ou encore affinés.

campis.jpgRetournons avec les chèvres. Elles accompagnent l'homme depuis très longtemps et, si l'on veut faire une comparaison, on peut dire que si le mouton est obéissant et en ce sens proche du chien, la chèvre est espiègle, capricieuse et indépendante, elle tient plutôt du chat. Elles sont aussi très exigeantes en affection et ont vraiment besoin de la présence de l'homme. Certaines ont des noms à l'appel duquel elles réagissent. Grâce à elles, un pays retrouve une âme et une activité qui s'étaient peu à peu effacées. Les producteurs fermiers sont désormais considérés comme des acteurs importants dans l'aménagement du territoire.