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16/02/2009

LE VIGAN (1)

le pont du vigan.jpgLe Vigan lézarde au pied du massif de l'Aigoual sous l'influence du géant des Cévennes et des eaux de la Souls et Coudoulous qui viennent rejoindre l'Arre venue d'Alzon.

Les "griffouls" des fontaines qui rafraîchissent la place du Quai doivent leur débit à la source d'Isis qui était le lieu de baignades estivales pour nymphes nimoises du temps de Pline.

Les origines du Vigan sont incertaines : l'occupation des sols de la région fut bien réelle à des époques fort reculées comme le néolithique. La source d'Isis compta beaucoup pour Le Vigan qu'il s'agisse d'adduction d'eau potable ou d'arrosage des cultures. On en retrouva l'importance tout au long des siècles. Par exemple, lorsqu'il s'agit de sa donation, en 1069, au Prieuré Saint Pierre par le seigneur d'Avèze ou, par la suite, avec les charges de fontainier et de "griffoulier" commis à l'entretien de la source, du canal et des fontaines.

fontaine le vigan.jpgLes minerais divers et les paillettes d'or des torrents retinrent les romains qui se firent aussi défricheurs et paysans. Puis, après les invasions barbares, le pays fut érigé en diocèse mais la légende veut que l'ancienne cité du Vigan ait été détruite plus tard par les Sarrasins.

Viennent ensuite les heures obscures du haut Moyen Age et il faudra attendre l'arrivée des bénédictins pour retrouver des documents sûrs et des signes de prospérité. Ce sont ces moines qui introduisent la culture des arbres fruitiers, et celle du pommier, devenue spécificité toute viganaise. A cette époque, Pons, comte de Toulouse qui a commis quelques mauvaises actions, désire le salut de son âme et, pour cela, il fait don du Vigan à l'abbaye Saint Victor de Marseille.

Nous sommes en 1053. Le prieuré Saint Pierre du Vigan est ainsi fondé et quelques paysans viennent bâtir leur maison tout autour. La source d'Isis fait à son tour l'objet d'un don et un aqueduc est construit. La prospérité est en marche ! Au début du XIIIème siècle, le pont sur l'Arre sera construit, le bourg aura son hospice et ses remparts.

01/02/2009

LES GENTILSHOMMES VERRIERS (3)

causse hortus.jpgLa production des verriers de l'Hortus au Moyen Age était une vaisselle luxueuse de grande qualité et d'une incroyable finesse : les coupelles, burettes, fioles, verres à tige ou gobelets découverts lors de fouilles locales ou dans les villes voisines montrent la variété et l'art accompli de ces maîtres verriers. Cette production était écoulée vers les grandes villes de la région, en particulier Montpellier où divers corps de métiers comme les distillateurs ou les apothicaires étaient de grands consommateurs de fioles. De même, les parfumeurs de la capitale languedocienne achetaient des flacons en quantité pour vendre leur fameuse Eau de la Reine de Hongrie. L'époque moderne est une alternance de périodes de difficultés et de périodes fastes pour l'industrie verrière. Les gentilshommes verriers, sensibles aux idées de la Réforme participent même à leur propagation en tenant souvent le rôle de prédicateur. Au début du 18ème siècle, ils furent durement touchés, à la fois par les répressions engagées par le pouvoir royal, mais aussi par la guerre des Camisards. C'est dans ce contexte de guerre civile que Beaumes fut partiellement détruite. Déjà au cours du 17 ème siècle, elles connurent de nouveaux soucis qui signèrent leur déclin au siècle suivant. En effet, Colbert alerté par la diminution du patrimoine forestier du royaume édicte un décret qui limite et réglemente l'utilisation des bois. Malgré plusieurs tentatives, l'application de ces lois reste lettre morte, car au 18 ème siècle grâce à une conjoncture économique favorable la production verrière de l'Hortus augmente. Pourtant, les décrets de 1723 puis de 1742 intiment l'ordre aux gentilshommes de déplacer leurs ateliers vers les montagnes plus boisées de l'Aigoual. Un véritable lobby, composé des verriers, des représentants de leur corporation et des grands propriétaires fonciers comme le Marquis de Roquefeuille ou le Marquis de la Fare, tente de s'opposer aux décisions du pouvoir central. Finalement, à la veille de la Révolution, Messieurs les verriers quittent le Causse pour ouvrir de nouveaux ateliers sur la montagne de la Séranne et dans la vallée de la Buèges où les forêts contiennent de grandes quantités de bois propres à leur art. Pourtant, ce déplacement marque la fin des verreries forestières qui ne se rélèvent pas des difficultés liées à l'enclavement de ces nouveaux sites et l'essor des verreries à charbon de terre leur donnent bientôt le coup de grâce.