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27/09/2008

LE CHATEAU DE CASTRIES : du XXè siècle à nos jours

 château castries 4.jpgA la fin du XIXè siècle, le château cessa d'être la propriété de la famille de Castries. De 1883 à 1936 il passe en effet entre les mains du vicomte d'Harcourt.

En 1936, après rétrocession de leur château, le duc et la duchesse René de Castries entreprirent alors une 3ème restauration, tendant à gommer certaines erreurs de leurs prédécesseurs. Ils en profitèrent pour redessiner les terrasses d'après les plans retrouvés aux Archives Nationales et pour redonner à la cour d'honneur son ordonnance primitive. Dans le même temps, ils essayèrent de reconstituer le mobilier manquant.

Tel qu'il se présente actuellement, le château de Castries comprend donc un corps principal de 70 mètres de long, encadré de 2 tours carrées dont les toitures ont été entièrement restaurées entre 1994 et 1999. Le corps central est flanqué de 2 ailes longues de 50 mètres. Celle de l'ouest, de style Renaissance, est quasiment intacte ; celle de l'est, dont il ne reste que la façade, ne sert qu'à équilibrer l'ensemble.

château castries 5.jpgDans cette cour d'honneur, sous un portique dorique, trône un buste de Louis XIV, en marbre de Carrare, attribué à Pierre Puget (sculpteur français né en 1620 et décédé en 1694). Quant aux portes du rez-de-chaussée, surmontées par des frontons de style Louis XIII, elles s'ouvrent à l'est sur les terrasses et le parc. En contrebas de cette aile est les jardins à la française sont composés de parterres d'entrelacs de buis.

A l'intérieur du château, les parties les plus intéressantes demeurent l'escalier d'honneur tapissé de toiles de l'Ecole de Boucher et la grande salle des Etats du Languedoc dont les murs supportent de beaux portraits de famille. A l'entrée de cette salle se trouve un magnifique poële de faïence de Nuremberg, le plus grand conservé en Europe. Cette salle est prolongée par une bibliothèque riche de centaines de livres dont certains admirablement reliés. Au même étage se trouve la salle à manger, avec sa grande table entourée de sièges, ses belles commodes et quelques belles pièces de vaisselles, dont certaines aux armes de la famille de Castries, avec leur devise : "Fidel à son Roy et à l'Honneur". Egalement accrochés aux murs deux tableaux du Cardinal de Fleury, précepteur puis ministre de Louis XV, attribués à Hyacinthe Rigaud. Au rez-de-chaussée, la cuisine, placée en-dessous de la salle à manger, rutile de tous ses cuivres, tandis que dans une pièce attenante sont exposés quelques pièces de lingerie.

câteau castries 2.jpgDès lors le château de Castries et son parc ont été déclarés "site classé" en 1943 et "Monument Historique" depuis 1966. Et en 1985, il est devenu propriété de l'Académie Française, suite à la donation faite par le Duc de Castries, lui-même académicien reconnu en tant qu'historien remarquable. Lors de la cérémonie officielle établie autour de cette donation, une trentaine d'académiciens furent accueillis au château de Castries.

Actuellement, le château n'est plus utilisé qu'à des fins de manifestations culturelles très ponctuelles, mais une convention avec le Conseil Régional du Languedoc Roussillon permet une nouvelle utilisation château dont les visites ne sont plus autorisées.

23/09/2008

LE CHATEAU DE CASTRIES : la Révolution en marche

Le deuxième marquis de Castries, également gouverneur de Montpellier, et par ailleurs lieutenant du roi en Languedoc et chevalier de Saint Esprit, devait épouser la fille du duc de Lévis. De leur union naquit en 1727 celui qui devait devenir le membre le plus illustre de cette famille : Charles-Eugène-Gabriel, futur maréchal de Castries, lequel se couvrit de gloire à Clostercamp (1760) mais surtout travailla en tant que ministre de la Marine (1780-1787), à redonner une flotte de guerre digne de ce nom à la France. Emigré en 1791, il termina sa carrière comme chef du cabinet du Comte de Provence (futur Louis XVIII). Quant à son fils, il se distingua en Virginie aux côtés de La Fayette, ce qui lui valut, en 1784, à son retour en France, d'être créé duc de Castries.

La Révolution Française allait naturellement laisser des traces dans la région. C'est ainsi qu'en 1792, le château fut mis sous séquestre, avant d'être pillé par des émeutiers et partagé entre 14 propriétaires différents. L'année suivante, les biens des Castries étaient mis aux enchères. Par la suite, il fallut donc attendre 1828 avant que le second duc de Castries (Edmond de La Coix de Castries) ne puisse racheter le château, le parc et la majeure partie du domaine et enfin débuter des travaux de restauration, malheureusement pas toujours très heureux. En 1848, il fit édifier la tour est et il modifia le corps central du château, en supprimant notamment les fenêtres à meneaux afin de pouvoir créer en entresol quelques chambres de bonnes.

19/09/2008

LE CHATEAU DE CASTRIES : Le Grand Siècle

chateau castries intérieur jardin.jpgSi le château doit son implantation à Guillaume et Jacques de La Croix, c'est donc avec le premier marquis de Castries que s'installa en Languedoc la grâce "à la française".

Entre 1664 et 1666, lorsque l'architecte Jacques Bonnassier se vit confier la tâche de reconstruire le château de Castries, il va de soi que ses idées furent fortement influencées par ce qui se passait alors dans l'entourage du Roi Soleil, entre Paris et Versailles. Toute sa contruction témoigne pourtant d'un savoir-faire local que l'on retrouve en particulier dans les assemblages de charpenterie, le profil du chambranle des baies ou encore la parfaite découpe des pierres de construction (stéréotomie). A l'inverse, certains éléments décoratifs, ou l'ensemble même des volumes, sont fortement inspirés des modèles parisiens ou versaillais de l'époque.

L'une des plus importantes transformations requise par le premier marquis de Castries fut de créer, dans l'aile ouest du château, un grand et majestueux salon, dans le dessein d'y faire tenir les Etats du Languedoc. De cette époque date également l'escalier d'honneur de style Louis XIV conduisant à ce salon. Par contre, l'aile détruite lors de l'incendie de 1622 ne fut jamais reconstruite. Sa façade restante sert tout au plus de clôture entre la cour d'honneur et les jardins.

Le parc est naturellement l'autre élément essentiel de ce réaménagement du château. Pour ce faire, le marquis de Castries fit en effet appel au premier jardinier du roi : André Le Nôtre. Pour créer ce parc, ce dernier utilisa le terre-pein correspondant à l'aile brûlée et se servir même des pierres de cette aile pour y édifier une série de terrasses agrémentées de bassins, ménageant de belles vues sur la plaine Montpelliéraine, l'Etang de l'Or et la Méditerranée. Les terrasses, reliées par des rampes, descendent ainsi tout doucement vers le "Jardin à la Française", avec ses allées de grands arbres et sa magnifique ordonnance. Il va de soi que l'alimentation de ces bassins posait un certain problème. Pour le résoudre, René Gaspard de Castries fit alors appel à un jeune ingénieur qui venait de soumettre aux Etats du Languedoc le projet du canal à écluses devant relier l'Océan à la Méditerranée : Paul Riquet. Dans la région, il existait bien une source, celle de Fontgrand, mais éloignée de 7 kilomètres. Grâce au jeune ingénieur bitterois, c'est pourtant l'eau de cette source qui fut amenée jusqu'au château de Castries, grâce à un aqueduc de 6822 mètres, dont une partie bâtie sur arcades. Un travail énorme effectué en l'espace de 6 ans (de 1670 à 1676) grâce à l'aide précieuse de 3000 hommes de la troupe appartenant aux régiments placés sous les ordres du Marquis de Castries. Depuis lors, cette eau alimente toujurs les bassins et les jets d'eau et permet l'arrosage des peupliers et des platanes des allées maîtresses du Parc. Quand à l'aqueduc, il est classé Monument Historique depuis le 8 septembre 1949.

16/09/2008

LE CHATEAU DE CASTRIES : du castrum antique au château actuel

château castries.jpgA 13 kms au Nord-Est de Montpellier, sur la route d'Alès via Sommières, le village de CASTRIES, bâti en amphithéâtre sur la pente d'une colline, est dominé par son château et son église.

Presqu'aucun doute ne subsiste sur l'origine toponymique du bourg de Castries. En latin, le "castrum" désignait en effet un camp romain. Il est donc logique de penser que Castries fut à l'origine un point de surveillance fortifié, en surplomb de la Via Domitia allant de Nimes à Narbonne.

L'histoire de l'actuel château de Castries ne démarre vraiment qu'en 1565, date à laquelle le Baron Jacques de La Croix de Castries (prononcer Castres), gouverneur de Sommières et d'Aigues-Mortes, fit raser un ancien château gothique dont il ne reste rien, si ce n'est quelques salles voûtées, transformées en citernes, et qui se trouvent sous l'actuelle cour d'honneur. La Baronnie de Castries avait été rachetée au Seigneur Pierre de Ganges en 1495 par Guillaume de La Croix, quatorzième ascendant direct des propriétaires actuels du château. Pour la petite histoire, ce Guillaume de La Croix, gouverneur de Montpellier, n'était autre que le petit-neveu de Saint Roch, guérisseur des pestiférés.

A partir de 1565, on vit donc s'édifier sur ce lieu une imposante demeure qui, selon certaines archives, ressemblait à un grand parallélépipède flanqué de quatre tours et auquel on accédait par une cour d'honneur qui surplombait toute la campagne environnante. De cette bâtisse du XVIème siècle, il subsiste encore aujourd'hui l'aile occidentale, sur le côté gauche de la cour d'honneur, munie d'un grand appareil facilement identifiable, les chambranles des croisées et enfin le volume général du gros pavillon d'angle carré.

En 1622, soit moins d'un demi-siècle après l'achèvement du château, cette demeure fut en partie incendiée par le duc de Rohan, chef des protestants, lors de la retraite vers Montpellier que lui fit subir Louix XIII. En témoignent encore sur l'aile est quelques pierres noircies par le feu. Le comte Jean de Castries était alors propriétaire du château. Celui-ci, quelques années plus tard, devait être rayé de la liste des barons du Languedoc pour avoir été mêlé à la révolte fomentée par Montmorency, gouverneur du Languedoc, contre ce même Louis XIII.

Fort heureusement pour lui, la conduite de son petit fils, René Gaspard de Castries pendant la Guerre de Trente Ans, lui fit rouvrir l'entrée aux Etats. Si bien qu'en 1642, la Baronnie de Castries fut érigée en marquisat. Ce fut même le premier marquisat du Royaume de France sous Louis XIV.

08/09/2008

LE MUSEE DU SCRIBE à Saint Christol lez Alès

De tout temps, l'homme a cherché à communiquer avec ses semblables. Après la parole, l'écrit a pris une place de plus en plus importante à travers les siècles. Mais à l'heure où de nouveaux moyens de communication ont pris place, il était important de se remémorer le chemin qui a permis à l'homme d'en arriver là. C'est ce qu'a voulu montrer Jean Louis Bonnefille à travers son musée.

Musée scribe.jpgEn 1990 c'est dans le vieux village de Saint Christol lez Alès, à côté de l'église, que Jean Louis Bonnefille, enseignant au Lycée technique de Bagnols sur Cèze, décidait de dévoiler au public sa collection d'objets ayant trait à l'écriture. C'est dans sa propre maison datant du XVII ème siècle qu'il présenta dans un surface de 80 m2 ses premières pièces de collection : essentiellement des plumes, portes-plumes et encriers.

Devant le succès rencontré, il estima qu'il convenait alors d'ouvrir encore davantage sa maison au public. Et de 80 m2, son musée passa à la superficie de près de 400 m2.

Pour l'ensemble de ces travaux d'agrandissement, le conservateur du Musée du Scribe et son association "D'avant-hier à hier" ne reçurent d'aide que par les Fonds Européens, en particulier pour permettre l'accès du Musée aux handicapés grâce à une chaise élévatrice le long de l'escalier menant au 1er étage, et pour certaines mesures de sécurité imputables à tout lieu public.

Qui dit écriture dit tout naturellement support d'écriture. C'est donc par là que débute la visite de ce Musée : tablettes d'argile destinées à supporter un texte écrit avec une pointe ou un poinçon. C'est ainsi que les tablettes des Sumériens et des Assyro-Babyloniens étaient gravées avant cuisson et portaient une écriture cunéiforme alors que celles des Romains, généralement en bois revêtu de cire portaient une écriture cursive. On découvre aussi les secrets de la fabrication d'un autre ancêtre du papier : le papyrus qui tire son nom de la plante, plutôt une grande herbe à tige triangulaire des bords du Nil qui peut atteindre plus de 2 m de hauteur et dont on utilisait la fibre textile. C'est sur de tels documents, découverts au 19 ème et au 20 ème siècle, que nous ont été révélées des oeuvres aussi importantes que la "Constitution d'Athènes" d'Aristote ou les comédies de Ménandre.

Parmi les types de parchemins les plus connus, on citera le vélin, obtenu à partir d'une peau de veau mort-né.

Le papier à partir de chiffons succéda au parchemin, entre les années 1600 et 1900, avant d'en arriver au papier à base de bois, le plus utilisé de nos jours. Le Musée retrace donc cette époque à travers des planches explicatives agrémentées de papiers issus de ces différentes matières premières. Des papiers qui sont, pour les premiers, encore fabriqués de manière artisanale au Moulin de la Fontaine de Vaucluse ou au Moulin de Brousses et Villaret.

L'étape suivante est constituée par la présentation des parchemins utilisés du 7ème au 17 ème siècles et qui sont obtenus à partir de peaux d'animaux spécialement préparées par un mégissier en vue de leurs utilisations à venir. Car si l'écriture est celle qui nous vient le plus facilement à l'esprit, le parchemin est aussi et encore utilisé sur les vrais tambours.

Au plus fin de sa finition, le parchemin fut utilisé au Moyen Age comme vitrage, d'où son nom de parchemin-vitrail. Pour l'écriture c'est la partie intérieure de la peau dont on se servait pour écrire.

Le papier peut aussi être obtenu à partir de nombreux végétaux à l'état brut : paille de riz, feuilles de bambou, paille de seigle ou assimilés : à base de crottin d'éléphant.

Avant les plumes, les encriers.

Cet objet, nos écoliers d'aujourd'hui en ont-ils encore connaissance ?

Si les pupitres existent toujours, il y a belle lurette que l'emplacement prévu pour recevoir le petit encrier en porcelaine blanche a disparu. Dommage pour eux qui ne connaîtront donc jamais cette sorte d'ivresse collective olfactive à chaque rentrée scolaire, lorsque l'un des leurs se voyait attribuer la tâche délicate de remplir lesdits encriers.

musée du scribe.jpgAu Musée du Scribe, plusieurs douzaines d'encriers sont exposés dans une salle prévue à cet effet, classés suivant leur matière. Les plus vieux datent de 1610. Parmi eux, quelques très belles pièces en faïence de Marseille, un encrier doublé d'un poudrier en porcelaine de Berlin et datant de 1750. Certains films tel "Au nom de la rose" nous montrent de quelle manière était utilisée la poudre.

Dans une autre vitrine se trouvent des encriers en régule (alliage à base d'étain, de zinc et de plomb) comportant le plus souvent des figures allégoriques : chevaux, oiseaux de proie, etc... Quant aux plus récents, ils sont en bronze, le réservoir à encre étant le plus souvent en cristal.

On peut aussi admirer des encriers de voyage ainsi qu'une très belle malette d'écrivain public. Un métier qui redevient à la mode, l'illétrisme étant loin d'être résorbé dans notre pays.

Du calame à la plume d'acier.

Impressionnante collection encore que celle consacrée aux instruments d'écriture qui vont des calames (tiges de roseau de bambou ou de cannelle taillées en biseau) jusqu'à la plume d'acier en passant par les plumes d'oie si romantiques, les plumes pyramidales en bronze et la plume en verre torsadé.

Des plumes, Jean Louis Bonnefille en possède entre 5 300 et 5 400. Toutes ces plumes, quelles soient à gorge, à collerette, à canon épaulé, échancrées, droites, obliques, inversées, à plusieurs pointes, à forme figurative ou atypiques comportent des caractères déterminants qui permettent de les répartir en grandes catégories.

Le porte plume a bien sûr sa place dans ce Musée : du porte-plume scolaire le plus banal en bois au plus luxueux au manche en ivoire ou autre matériau noble.

On trouvera aussi une belle collection de bouteilles d'encre ainsi que des poudres à encre. Au début du 20 ème siècle, les instituteurs fabriquaient en effet eux-mêmes l'encre destinée à leurs élèves à partir de pastilles. Le buvard naquit sous forme de feuilles au format des cahiers. On notera que les publicitaires de l'époque savaient faire passer leurs messages sur ce merveilleux support. Une version plus élaborée de ces buvards a donné naissance à de réels petits chefs-d'oeuvres. Il s'agit des tampons buvards qui vont généralement de paire avec les garnitures de bureau.

Avant de quitter le musée, le visiteur jettera un oeil sur la salle de classe des années 1920 reconstituée, grandeur nature, avec ses bureaux à deux places, voire même à 6 places avec banc, avec ou sans pupitre.

Le tableau noir avec craie et chiffon effaceur, cartes murales de géographie ou d'Histoire Naturelle, vitrine de "leçons de choses", poids et mesures, pipettes, globe terrestre, boulier, bibliothèque remplie de livres fanés d'autrefois garnissent cette salle de classe. Rien ne manque, pas même les blouses grises et les bérets des écoliers pendus aux patères et au fond de la classe le poêle Godin.