19/08/2011
UN JARDIN EXTRAORDINAIRE
A deux pas du Peyrou, face à l'austère bâtiment de la Faculté de Médecine, le Jardin des Plantes de MONTPELLIER abrite jalousement plus de 4 000 espèces végétales.
Ouvert au public depuis 1841, ce temple de la nature joue un rôle éducatif incontestable.
Du point de vue historique, à l'échelle mondiale des jardins des plantes, celui de MONTPELLIER occupe une place privilégiée. Bien qu'âgé de plus de quatre siècles, il n'est pourtant pas le plus ancien. Au niveau européen, ceux de Leyde en Hollande ou de Padoue en Italie témoignent d'une antériorité incontestée.
Malgré tout, notre "Hortus Regius Montpeliensis" fondé en 1593, bien plus tôt que le Jardin Royal de Paris, créé lui en 1635, reste le plus vieux de France.
C'est le 8 décembre 1593 qu'Henri IV rend un édit qui crée, au sein de la Faculté de Médecine de Montpellier, une cinquième chaire. Destinée à l'enseignement de l'anatomie l'hiver, et à l'explication des "simples" (plantes médicinales) l'été, elle est attribuée à Pierre Richer de Belleval, médecin. Plus exactement c'est l'homme de science qui va voir le roi pour lui demander de créer ce jardin des plantes à MONTPELLIER.
Les travaux débutent en 1596, et le premier jardin est achevé en 1604. Il ne compte pas moins de 1 064 espèces végétales.
Malgré une renommée naissante, Richer de Belleval devra engager sa fortune personnelle, le financement royal se faisant attendre.
Ce premier jardin était de forme labyrinthique : chaque plante étant mise en place en fonction de son milieu d'origine et de ses besoins vitaux.
Tant d'efforts et de travail seront malheureusement anéantis en 1622. Montpellier demeurant une place forte du protestantisme, Louis XIII et Richelieu, dans la tourmente des guerres de religion, décideront de prendre la ville.
Pendant le siège, le Jardin Royal, situé hors des murs, subira un saccage en règle.
Pendant les 10 années qui lui restent à vivre, Richer de Belleval s'attachera à rebâtir ce pour quoi il s'est battu pendant près de 30 ans.
Sous le régime royal, douze intendants vont se succéder à la tête du Jardin des Plantes. Le dernier sera Joseph BARTHEZ qui quittera l'intendance en 1789, date annonciatrice d'une période d'abandon total du jardin.
La population y viendra pour s'adonner à la culture potagère, on y apercevra même un mouton ! Cependant, 2 commissaires de la République surveilleront le jardin pendant les 5 années de transition.
En 1794, le Jardin des Plantes de Montpellier est de nouveau rattaché à la Faculté de Médecine pour en faire partie intégrante.
En 1810, la Faculté de Médecine entre dans l'Université d'Empire et le Rectorat prendra finalement en charge les lieux en 1820.
Le Jardin des Plantes est actuellement propriété de l'Etat, sous la dépendance de l'Université de Montpellier I et sa gestion est assurée par la Faculté de Médecine.
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05/01/2011
LA JONTE (4)
Au-delà du pont de Capelan, à mi-distance entre sa source et son confluent, la Jonte pénètre dans les gorges qu'elle a creusées comme un fil à beurre dans les parois des causses : au sud, le Causse Noir confronte le Causse Méjean campé sur la rive droite. Durant 21 kilomètres, la Jonte serpente au fond d'un canyon sauvage encadré par des escarpements hauts de 400 mètres et couronnés par les reliefs extravagants des dolomies ruiniformes. celles-ci constituent les corniches des Causses et sont de gigantesques balcons, des belvédères grandioses et vertigineux au-dessus desquels aiment planer de grands vautours indifférents au grondement sourd montant de la rivière, à moins que ce ne soit celui du vent dans les ramures des pins. Il est surprenant de constater combien les deux versants des gorges sont dissemblables. Les pentes du Causse Noir sont celles de l'ombre : sur cet ubac, pins et hêtres couvrent entièrement la roche alors que côté Méjan, l'adret est sporadiquement habillé de rouvres (chène pubescent) et de buis rabougris. Sur ce versant ensoleillé, les touffes d'amélanchier laissent souvent deviner l'entrée mystérieuse d'une grotte inaccessible dans laquelle il y a 4 500 ans les premiers pasteurs inhumaient leurs morts alors que d'autres baumes ont servi de cachette et de refuges pendant les périodes de guerres.
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28/11/2010
LA JONTE (2)
Au hameau des Oubrets, niché au fond de la vallée de la Brèze, un bâtiment tout simple faisait office d'école et de Temple. Les gens du pays aiment à raconter comment les protestants tiraient des coups de feu afin d'annoncer le culte du dimanche aux ouailles des autres écarts. Un peu plus en aval, à la Pourcarés, des filons de galène (sulfure de plomb) ont été exploités du XIIème siècle jusqu'en 1970, d'abord pour le compte de l'évêque de Mende, puis pour des sociétés privées. La vallée du Béthuzon longeant le Causse Noir de la Pierre Plantée jusqu'à Meyrueis est remarquable pour ses immenses forêts à l'ombre desquelles se trouvent de secrètes bolletières (là où poussent les cèpes). Les promeneurs pourraient croire que cette belle forêt existe depuis la nuit des temps, mais il n'en est rien : c'est une jeunette à peine centenaire, l'oeuvre colossale de Georges Fabre et de Charles Flahault. En reboisant les sols dénudés par les coupes à blanc dues aux maîtres verriers, aux exploitations minières, mais aussi au surpâturage du cheptel ovin, le forestier et le botaniste luttèrent efficacement contre l'érosion et les inondations qui dévastaient les vallées. Les futaies actuelles, exploitées à des fins économiques par l'Office National des Forêts sont parsemés de magnifiques arboretums dont celui du château de Roquedols. Dans ces laboratoires grandeur nature, Charles Flahaut cherchait à acclimater des espèces exotiques afin de mieux connaître les rendements de chacune d'elles. Cent ans après leur plantation, les séquoias géants ont trouvé une terre d'accueil : hauts de plus de cinquante mètres, ils forcent le respect et l'admiration de chacun comme ces troncs jumeaux que l'on ne peut manquer de remarquer à l'entrée de Meyrueis.
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20/11/2010
LA JONTE (1) entre Aigoual et Grands Causses
Suivre la Jonte de sa source à son confluent avec le Tarn revient à voyager en compagnie d'un guide qui vous initie aux secrets des régions qu'il traverse.
En quarante kilomètres, la rivière parcourt des pays que tout oppose et qui, pourtant, sont étroitement complémentaires : des pays à deux étages, composés de hautes terres cévenoles et caussenardes, et des vallées où se rejoignent les torrents avant qu'ils ne s'engouffrent dans l'univers vertical des gorges. Suivre la Jonte, c'est aussi apprendre à lire dans les paysages le travail du temps, de l'érosion et des hommes qui y ont écrit leur histoire.
L'aventure de la Jonte commence sur les flancs nord du mont Aiguoual, là où les versants sont tout en courbes et en relief ondoyants, adoucis encore par le manteau vert des forêts. Sous le col de Prat-Peirot, dans l'échancrure d'un valat (vallée cévenole) granitique, à 1 350 mètres d'attitude, les neiges hivernales donnent naissance à un ruisselet qui, tournant le dos à la Méditerranée, s'en va rejoindre l'Océan.
De la table d'orientation de l'Observatoire météorologique, la vue s'étend jusqu'à l'horizon : d'est en ouest, les eaux de la Jonte, de la Brèze et du Béthuzon ont creusé trois vallées cévenoles presque parallèles qui se rejoignent à Meyrueis, sous les corniches du Causse Méjean. Les longues échines de trois serres (sommets allongés) séparent ces vallées couronnées par les tracés millénaires des drailles dont celle de la Lusette l'un des plus célèbres chemins moutonniers de la région : autrefois, des milliers d'ovins originaires des garrigues montpelliéraines allaient estiver dans l'herbe grasse des pâturages d'Aubrac et de la Margeride.
Aujourd'hui, le GR 60 perpétue l'antique voie qui court tout droit sur la crête de cette aigo-vers (eaux versantes, ligne de partage des eaux) jusqu'au hameau de Cabrillac où se tenait jusqu'au début du XX ème siècle, l'une des plus fameuses foires d'Occitanie. Au milieu des genêts, la draille arrive ensuite à l'isthme de Péjuret, véritable pont naturel reliant l'Aigoual granitique à la vastitude calcaire du Causse Méjean et ombilic providentiel pour les piétons de toutes sortes. Ici, se situe l'exacte limite des anciens diocèses de Mende et de Nimes, c'est à dire des confins antiques du pays des Gabales et de clui des Volques Arécomiques.
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19/09/2010
Les journées du patrimoine
Les journées du patrimoine se sont déroulées dans ma ville ce week end.
Nous nous sommes rendus au Musée et sur le site de l'agglomération antique du Castellas.
Je vous rappelle l'historique des recherches :
Connu anciennement, le Castellas a fait l'objet d'explorations archéologiques à partir du XIXe siècle, mais la recherche ne s'est véritablement développée que depuis les années 50. La richesse du site est attestée par les nombreuses découvertes d'objets (sculptures, inscriptions, objets funéraires) d'abord conservés au musée de la Société archéologique de Montpellier (Musée Languedocien) et maintenant dans celui de Murviel lès Montpellier.
Un important programme de fouilles a repris depuis 2001. Le site bénéficie de plusieurs protections : classement des fortifications au titre des Monuments Historiques (depuis le XIXème siècle), inscription de la colline au titre des sites (depuis 1970). Depuis 1980, le Département de l'Hérault a acquis une dizaine de parcelles, pour favoriser la recherche archéologique et la mise en valeur des découvertes en collaboration avec la commune de Murviel lès Montpellier.
A l'orée des garrigues montpelliéraines, l'agglomération antique du Castellas qui occupe plus de 20 ha est l'une des plus vastes de la région. A côté d'autres établissements comme Lattes ou Ambrussum, elle est l'illustration du développement urbain qui touche le Languedoc à partir du IIème siècle avant J.C.
Patrick Thollard, Maître de Conférences à l'Université Paul Valéry de Montpellier.
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05/08/2010
LA CATHEDRALE SAINT PIERRE de MONTPELLIER
La cathédrale St Pierre était à l'origine la chapelle du Monastère bénédictin de Saint BENOIT, fondée en 1364 par le Pape Urbain V. Actuellement, la cour d'honneur de la faculté de médecine est l'ancien cloître du monastère Saint BENOIT.
L'église était composée d'un vaisseau unique, de 5 travées délimitant les chapelles latérales au nombre de 14.
A la fin du XVIème siècle, on la surnomme le "fort Saint Pierre".
L'une des façades était couronnée par des mâchicoulis surmontés de créneaux. L'entrée était précédée d'un porche massif composé de 2 piliers cylindriques et d'une voute reliant les piliers à la façade de l'égilse.
Ce sont les seuls éléments de l'architecture médiévale de la cathédrale que l'on peut encore observer aujourd'hui.
Durant les guerres de religion, la cathédrale a été la cible des attaques protestantes en 1561.
En 6 heures, l'église est complètement dépouillée. Cependant, les Consuls de la ville (protestants) réussissent à préserver le trésor en établissant un inventaire.
En 1567, la cathédrale subit les assauts des protestants qui vont s'attaquer au batiment. Une tour s'effondre entraînant avec elle l'ensemble du bâtiment. Le Roi fit aussitôt reconstruire la cathédrale.
Les travaux dirigés par Revoil de 1855 à 1875 aboutissent à une reconstruction de la tour clocher et l'ajout de chapelles rayonnantes.
11:26 Publié dans histoire de ma région du sud | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : histoire, régions, tourisme, sud
25/07/2010
LA TOUR DES PINS - MONTPELLIER
La Tour des Pins est un vestige de la "Commune Clôture", enceinte fortifiée qui enserrait MONTPELLIER.
Sa construction commencée en 1196 date de l'époque des Guilhem. Elle fut achevée au siècle suivant sous le règne des Rois d'Aragon.
Son style à la fois Roman et Gothique est l'oeuvre de la population de la ville, du Roi et de l'Evêque.
Après avoir été propriété des Bénédictins, elle fut propriété de la nation en 1792, transformée d'abord en prison, puis en asile de jeunes filles repenties vers 1825. Les archives de la ville y furent transférées dans les années 50 puis déménagées en 2002 à la Médiathèque centrale de la ville.
Une plaque à la mémoire de Jacques d'Aragon, Roi d'Aragon et de Majorque, Seigneur de Montpellier de 1213 à 1276, et qui vit le jour dans la ville le 1er février 1208, est apposée sur la tour.
Rédigée en Occitan, elle nous renseigne sur son passé :
" A celui qui prit trois royaunes aux Sarrazins (Majorque, Valence et Murcie), donna de justes lois à ses peuples, défendit les faibles, assista les laboureurs, les marchands, les savants et les troubadours, renonça par amour de Saint Louis et de la Reine Margueritte aux droits de son héritage sur une grande partie du Languedoc et de la Provence et mourut à Valence le 26 juillet 1276".
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11/07/2010
VUE DE LA CRYPTE DE NOTRE DAME DES TABLES à MONTPELLIER (sous la place Jean Jaurès)
Comme suite à ma note précédente, je vous invite à cliquer sur le lien suivant afin de visiter ce qui'l reste de la première église Notre Dame des Tables à MONTPELLIER. Je ne l'ai pas visitée moi-même mais grâce à ce lien, je peux enfin découvrir ce merveilleux Musée.
http://pagesperso-orange.fr/lesruesdemontpellier/crypte-t...
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07/07/2010
EGLISE NOTRE DAME DES TABLES
L'Eglise Notre Dame des tables à Montpellier est une ancienne chapelle du Collège des Jésuites, devenue église paroissiale. Elle se trouve actuellement dans la rue de l'Aiguillerie.
Elle a repris le nom de l'ancienne église romane Notre Dame des Tables qui existait au XIIIème siècle ( actuellement Place Jean Jaurès) lorsque les changeurs de monnaie s'installèrent au pied de ses murs. Cette ancienne église fut définitivement détruite en 1794 et il ne subsiste que le bas des murs de soutènement et une partie du pavement. En revanche ont été conservés les fondations de la tour, le déambulatoire de la partie sud de l'Eglise des XIIème et XIIIème siècles, une partie d'une absidiole, des ossuaires qui pourraient dater du milieu du XIème siècle ainsi que des caveaux funéraires du XVIIème.
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23/06/2010
LE PASTEL
L'histoire du Lauragais ne peut être évoquée sans la culture du pastel, cette plante de la famille des crucifères qui fit son apparition au Moyen-Age, venant sans doute, via l'Espagne, d'Orient où on la connaissait depuis l'Antiquité. Le climat du Lauragais lui convint parfaitement, bien qu'elle fût aussi cultivée autour de Montpellier. Pour la convertir en teinture bleue, plusieurs opérations étaient nécessaires, la dernière consistant à mettre le pastel en pâte. A ce stade on le nommait cocagne, car pour cela on usait de coques. Cette culture et cette technique firent donner au Lauragais le nom de pays de cocagne et ensuite cette expression, comme celle de mât de cocagne, prit sa valeur actuelle du fait de la richesse qu'elle générait. La culture du pastel fut supplantée par l'indigo vers 1562 et disparut bien que l'on ait essayé de la réhabiliter sous Napoléon 1er.
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