20/02/2010
LE HAUT LANGUEDOC (2)
Vous trouverez au Caroux les vestiges de nombreux "sécadous", petites bâtisses où l'on séchait et fumait les châtaignes pour les conserver. St Pons de Thomières a renoué, depuis plusieurs années, avec son passé en instaurant, le dernier dimanche d'octobre, la fête de la châtaigne.
L'Espinouse était un plateau agricole. D'accès peu facile, il a beaucoup souffert de la désertification. Les forêts de hêtres et de résineux le disputent aux frîches et à quelques cultures et pâturages. La reforestation intense n'a pas facilité d'éventuels retours à la terre.
Le massif du Caroux-Espinouse était forestier. L'agriculture, les verriers, grands consommateurs de bois, vinrent à bout des arbres. A la fin du XVIIème-XIXème siècle, ils avaient disparu, laissant la place aux landes et pelouses. Entre autres conséquences, des inondations désastreuses survinrent. Il s'ensuivit une grande période de reboisements, tel celui de la forêt des écrivains-combattants. Tout en luttant contre l'érosion, ces chantiers occupèrent la jeunesse après-guerre. Le retour des forêts marque celui des grands cervidés. Le plus célèbre a été introduit à partir de 1956. Il s'agit du mouflon.
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10/02/2010
LE SEL MARIN (3)
Le sel se vend ou s'échange. Par exemple, les morutiers échangent le sel nécessaire aux salaisons contre des poissons.
C'est ainsi que la morue a fait son apparition dans la cuisine méditerranéenne. Mieux, mariée à l'huile d'olive, elle a donné naissance à la spécialité nimoise, la brandade de morue.
Les salins de peccais fournissent une autre spécialité régionale, le fromage de Roquefort. Au XIXème siècle, un propriétaire de caves de Roquefort, Rigal, possède également des salins. En pleine expansion, les salins s'organisent. En 1716, les propriétaires se rassemblent au sein d'une société unique. L'exploitation devient commune et la récolte partagée sous la surveillance d'un syndic.
La Révolution française ouvre une parenthèse en faisant des salins de Peccais une propriété nationale. Elle sera vite refermée avec leur restitution sitôt la Révolution terminée. Seuls les biens d'Eglise, salins de l'Abbé et de St Jean, resteront biens d'Etat.
En 1833, l'Etat accorde un privilège aux employés des salins : ils ont le droit, sous l'oeil attentif des douaniers, de rouler à même le sel les anguilles recueillies dans les roubines. Une autre ressource naturelle est utilisée sur place : la sagne qui sert à recouvrir pour la protéger la camelle, c'est à dire la récolte en tas.
Le Rhône déborde en 1840 et en 1842, provoquant des inondations désastreuses. Pour faire face, les propriétaires se rapprochent d'un négociant montpelliérain qui vient de racheter les anciens salins de l'Eglise. Ils emploient à cette époque pour la récolte 2 à 3 000 personnes venant des villages voisins, de Nimes et des Cévennes. Cela ne va pas sans problème et une troupe détachée des garnisons de Nimes ou Montpellier est parfois nécessaire pour faire régner l'ordre.
La diversification est déjà de mise. A Aigues Mortes, la vigne est plantée depuis longtemps. La garance va la côtoyer. Les racines de cette plante donnent une teinture précieuse. Les colorants chimiques la chasseront définitivement du Midi vers 1880. En 1856, propriétaires et négociants constituent une société anonyme, la "Compagnie des Salins du Midi". Elle donnera corps à la Compagnie des Salins du Midi et des Salines de l'Est, premier producteur de sel français. Une autre histoire commence.
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07/02/2010
LE SEL MARIN (2)
En 1546, Peccais gagne un voisin : le salin de Saint Jean, construit par les Chevaliers de l'Ordre de Saint Jean. L'enclos de Peccais comprend dix sept salins à la fin du XVIIème siècle.
Leur essor est favorisé par l'accroissement de la consommation du sel que connaît la France au XVIIIème siècle et pour deux siècles encore. Le sel de Peccais alimente le Bas-Languedoc, l'Auvergne, le Rouergue, le Lyonnais, la Bourgogne et la Bresse. Il s'exporte vers la Savoie et la Suisse. Avant 1790, Aigues Mortes et Peyriac dans l'Aude sont les points de départ languedociens des expéditions de sel par terre. La route du sel mène au Rouergue d'où le voiturier redescend des toiles achetées aux foires de Monnastier et Najac. Elles servent à confectionner les sacs de sel. Lyon et Toulouse sont également desservies.
A la même époque, l'accès au Port d'Aigues-Mortes est amélioré. Trois cents bateaux sont recensés en 1848. Ils arrivent d'Espagne chargés de poissons salés, de liège, de bonbons, de fruits et de légumes ou des Baléares avec des oranges et des citrons. Naples envoie des futailles, Gênes de l'huile d'olive. Les navires repartent avec des verreries et poteries de grès cévenoles, des tissus de Nimes et du sel de Peccais destiné surtout aux ports méditerranéens.
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04/02/2010
LE SEL MARIN (1)
L'homme ne peut pas vivre sans sel. Celui-ci fait partie de ses besoins alimentaires et de ceux du bétail. Il a appris depuis la nuit des temps à l'utiliser pour conserver les aliments et tanner les peaux.
Le sel a pris très tôt une importance capitale dans les échanges commerciaux. Indispensable, il devint la manne de l'Etat qui le taxa longtemps et la proie des pirates, bandits et contrebandiers. Sel, soleil et salins, tout était en place pour faire du littoral du Languedoc-Roussillon un espace salinier d'exception.
Les salins gardois de Peccais, tout près d'Aigues Mortes, sont les plus anciens salins de la Méditerranée. Ils datent officiellement de Charlemagne. En fait, ils sont probablement d'origine romaine. Leur nom serait l'héritage d'un "ingénieur" romain, Peccius, chargé d'organiser la production de sel au début de l'ère chrétienne. Entre le IXème et le XIIème siècle, les salins de Peccais jouent un rôle important dans les échanges avec Asti, Pise, Gênes, Nice, la Sicile ou Venise.
Le sel est surtout utilisé pour conserver les aliments, en particulier le poisson.
Au XIIème siècle, les salins appartiennent aux moines de Psalmody et aux seigneurs d'Uzès et d'Aimargues. Le territoire d'Aigues Mortes est cédé à Saint-Louis en 1248. Le port est le point de départ des Croisades. Les moines de Psalmody construisent alors le salin de l'Abbé.
En 1284, ils s'entendent avec le Seigneur d'Uzès pour établir des mesures communes. Les choses se compliquent bientôt : les seigneurs d'Uzès inféodent les salins à divers personnages avant de les échanger à Philippe le Bel contre les châteaux et villages de Pouzilhac et de Saint- Martin-de-Jonquières ainsi que la baronnie de Remoulins.
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23/01/2010
LE LITTORAL DU LANGUEDOC ROUSSILLON
Aigues Mortes, Maguelone, Agde ont vu partir les soies, le sel et les Croisés, passer papes et troubadours, entrer des rois et des pirates.. avant de disparaître, enlisés. Le sable a figé les pages du livre d'Histoire. Pourtant, c'est lui qui a redonné un essor à ce littoral dédaigné en se transformant depuis une quarantaine d'années en poussière d'argent. Il représente une source de revenus essentielle dans l'économie régionale jusque là vouée à la pêche, à la viticulture et au sel. Tout commence le 18 juin 1963 avec la mission interministérielle baptisée Racine, du nom de son président. Le littoral est dévolu au tourisme et on va lui en donner les moyens : routes, ports, démoustication, reboisement et assainissement des stations...
A l'époque, le Languedoc-Roussillon n'a pas de port de plaisance. Aujourd'hui, il en compte 18. Les ports constituent une chaîne avec une distance maximale de 10 miles entre les maillons. La Grande-Motte et le Cap-d'Agde démarrent "l'ère des bâtisseurs". Le Gard suivra avec l'ouverture du plus grand port de plaisance d'Europe, Port-Camargue. Aux portes de Montpellier, la station de Carnon s'installe à l'embouchure du Lez. L'Aude n'est pas en reste avec Port-Leucate, Gruissan et Port-Barcarès. Saint Cyprien est le maillon pyrénéen. D'autres ports se sont greffés sur des stations déjà existantes comme Argelès-sur-Mer ou Palavas les Flots. Narbonne-Plage ou Valras-Plage ont perpétué une tradition de cabanons avant de devenir de vrais ports de plaisance.
Restent les ports de pêche ou de commerce où des mouillages sont réservés aux plaisanciers. C'est le cas de Port-la-Nouvelle, Port-Vendres ou Sète.
Les stations balnéaires rivalisent d'animations programmées tout au long de l'été. Côté mer, avec des courses nautiques devenues classiques, ou côté terre avec des festivals de folklore, des carnavals, des concerts... Les traditions respectées ou détournées sont un autre point fort : joutes, bouvine, fêtes de village...
Car le tourisme côtier inverse la vapeur. Après un aménagement et une urbanisation excessifs, il revient à la mise en valeur du patrimoine. Les mentalités ont évolué et le tourisme tel qu'il était il y a 35 ans n'a plus guère de succès. Les vacanciers recherchent davantage d'authenticité. L'arrière pays en bénéficie par le tourisme vert. Et puis, le littoral ne sort pas indemne de ces 40 ans. Il faut dire que l'environnement n'est pas une préoccupation d'actualité quand démarre la mission Racine. La première loi arrive en 1976 et déclare non constructible la zone des cent mètres côtiers. La loi littoral apparaît seulement en 1986. Elle a ses limites et ne déclenche pas une prise de conscience générale. Les étangs sont aussi malmenés. Ils forment un éco-système très riche mais particulièrement sensible. Piliers de l'économie locale, ils nourissent depuis la nuit des temps pêcheurs, ostréiculteurs et saliculteurs. Pourtant, ils ont subi les derniers outrages : bétonnage, déversement des eaux usées, proximité des décharges... Un certain nombre sont devenus des réserves naturelles. Mais la protection des autres n'a pas fini de soulever des polémiques. Quant aux dunes, elles s'étendaient de façon quasi continue avant 1960. La pêche n'a aucune influence sur leur santé. Mais la route côtière, la création ou l'extension des stations balnéaires, les parkings et le tourisme de masse leur portent considérablement préjudice. La nature bousculée ne manque pas de rappeler ses droits, comme par exemple lors des grandes tempêtes de 1982. Ce sont elles qui donnent l'alerte : le lido est menacé. L'enjeu économique rejoint alors l'urgence naturaliste : il faut restaurer le cordon dunaire. Des ganivelles de châtaigniers sont utilisées pour réhabiliter la plage et édifier les dunes. Le remède est bien tardif et n'empêche pas la côte de reculer chaque année.
Mais le sable piégé reforme des dunes et rend aux plages leur profil naturel. Et les ganivelles font désormais partie de nos paysages côtiers.
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05/01/2010
LES CABANES DE L'ETANG DE L'OR
L'eau affleure dans les marais. Les pluies ont noyé les triangles et les joncs.
Des échasses aux pattes rouges fouillent la vase.
Au bout du chemin défoncé, brille l'étang de l'or.
Quatre baraquettes bordent un canal. Ce sont les cabanes de Lansargues. Personne n'y vit mais derrière les terres humides, au coeur même du village, veille la mémoire des cabaniers.
Autrefois, une mer intérieure, dite la mer de Pline, s'étendait entre Narbonne et Beaucaire. La région a toujours été habitée car elle offrait de multiples richesses mais les habitants se retranchaient dans des camps fortifiés. Il y avait des raids de pirates d'Afrique du Nord et d'Espagne. Les gens exploitaient les marais et parfois finissaient esclaves à Barcelone ou en Afrique. C'est la raison pour laquelle il n'y avait pas de construction au bord de la mer mais de nombreux forts à PALAVAS, au Grand Travers.
Des abris temporaires servaient de refuge occasionnel aux hommes qui exploitaient cette bande côtière. C'étaient des prédateurs qui pratiquaient la chasse, la pêche, la cueillette. Ils récoltaient les herbes des marais pour les troupeaux.
La prise d'Alger en 1830 met fin aux razzias. Les habitants renforcent les abris. Chacun eu le sien. C'étaient des cabanes. Partout ailleurs, il y avait la propriété mais, ici, cette notion était lâche. Ils réparaient une barrière quand ils avaient le temps. Sur leurs terres chassait qui voulait sauf quand il y avait les troupeaux de moutons. On n'y vivait pas mais les gens assez rupins prenaient le chemin des cabanes en fin de semaine avec le cheval et la carriole et, à la tombée de la nuit, ils se postaient à l'affût dans les marais et se racontaient des blagues. Car qui dit cabane, dit chasse. La chasse traditionnelle a été abandonné après la 2ème guerre mondiale pour des chasses plus lucratives venues du Nord. On utilisait alors des appelants au lieu des appeaux en liège.
Le rabataire ou negachi est le plus petit des bâteaux à fond plat nécessaire pour naviguer sur les étangs peu profonds. Son occupant peut utiliser les rames mais surtout des perches en bois appelées partègne ou rouquet. Ce dernier se termine par une fourche à 2 dents en fer scellées au plomb pour mieux couler. Car le rouquet disparaît sous l'eau. Le chasseur le maintien d'une main couché au fond du negachi. il rabale ainsi, invisible et silencieux, vers un escapoulon de macreuses (groupe de foulques languedociennes). Pour rabaler, on met de la graisse de cochon sur les mains pour le froid. Avec un fusil à sept coups, il fallait tirer tant qu'il restait des cartouches. A cette époque, il y avait du gibier. L'étang de l'or nourrissait 250 familles. Aujourd'hui, il en reste très peu.
Jusqu'à la fin des années 60, l'étang de l'or était réputé pour ses battues aux macreuses. Dès le moins d'octobre, plusieurs milliers de ces oiseaux arrivaient sur l'étang pour y séjourner une partie de l'hiver. Traditionnellement, les battues avaient lieu tous les dimanches matin. Embarqués sur leurs négafols, les chasseurs tentaient d'approcher à la partègue ou à la rame (le moteur était interdit) l'escapouillon de macreuses qui stationnaient au milieu de l'étang. Après une approche longue et fastidieuse, la plupart des oiseaux se levaient hors de portée des fusils et franchissaient le cordon littoral pour gagner la mer d'un envol rectiligne. Aujourd'hui, l'étang de l'or trop salé est moins attrayant pour les foulques.
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23/12/2009
LA CITE DES SAMNAGENSES
Le nom de la ville romaine qui occupe la colline du Castellas à Murviel a été retrouvé, enfin presque.
Ni le nom actuel du village, ni les textes anciens, ni les inscriptions antiques retrouvées jusque là n'apportaient pas d'indications probantes. Un texte antique avait été lu et relu maintes fois : l'Histoire Naturelle écrite par PLINE l'ANCIEN qui dresse après le milieu du 1er siècle après J.C. une liste des villes romaines de la Narbonnaise, la province romaine dans laquelle est inclus le territoire actuel du Languedoc Roussillon. Mais, impossible de savoir si Murviel se trouve dans la liste des villes autonomes que nomme l'auteur ou si elle fait partie des 24 oppida attribués quelques années avant l'ère chrétienne à la puissante ville de NIMES et dont PLINE ne livre pas les noms. Impossible d'en savoir plus sans nouvelle découverte archéologique.
Les travaux de l'équipe de fouille vont alors fournir de nouveaux indices en deux temps :
Premier épisode : la découverte en 2008 de la "table de mesure" qui livre une inscription du 1er siècle après J.C. qui mentionne un édile, Caius Maselius secandus. La ville avait donc toujours ses propres magistrats après l'attribution des 24 oppida à NIMES. Elle fait donc partie de la dizaine de noms de villes autonomes que mentionne PLINE L'ANCIEN et qui ne sont pas encore localisées. L'étau se resserre autour de cette liste réduite.
Deuxième épisode : la découverte en 2009 d'un fragment qui vient compléter une inscription dont les éléments sont mis au jour régulièrement depuis 20 ans sur le secteur de la place monumentale. Cette inscription commence à pouvoir être déchiffrée, comme un puzzle dont on ajouterait une pièce quasiment chaque année. Elle relate la carrière politique d'un citoyen romain ayant effectué des réalisations importantes pour la ville antique de Murviel sur la place monumentale sans doute.
Or, si l'on se réfère à d'autres inscriptions de ce type trouvées dans d'autres villes antiques, le texte doit se terminer par le nom du peuple pour qui ce personnage a fait des réalisations publiques. A cet emplacement, sur la stèle encore incomplète, il n'y a pas de nom entier, mais trois fragments indiquant (M)NA...ENSIBUS.
Le nom du peuple de la ville romaine doit donc comporter ces lettres. Dans la liste de PLINE un seul nom est alors possible : SAMNAGENSIBUS.
La ville antique qui couvre la colline du Castellas est donc la ville des Samnagenses, un peuple gaulois dont on ne connaît par ailleurs que peu de choses : quelques monnaies trouvées notamment à Murviel, une autre inscription trouvée à Montarnaud, une autre encore mentionnée à Nimes mais dont on a perdu la trace. Il s'agit du nom du peuple dont Murviel devait être la capitale et dont le territoire couvrait sans doute une partie de celui de l'agglomération actuelle de MONTPELLIER.
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29/11/2009
UN POISSON CAMELEON
Le Chabot du Lez est un caméléon.
Ce petit poisson de 6 centimètres de la tête à la queue est d'une grande discrétion. Non seulement Cottus Petiti a un habitat très limité puisqu'il ne vit que dans la partie la plus proche de la source du Lez, mais il a aussi des capacités mimétiques qui lui permettent de changer de couleur et de se fondre dans son environnement. Ce petit carnivore est la terreur des gammares, des crevettes d'eau douces dont il fait des festins, et il affectionne plus particulièrement les zones de galets sous lesquels il vient frayer au mois de mars. Un dimorphisme sexuel fait prendre la grosse tête aux mâles mais cela n'empêche pas monsieur de veiller jalousement sur les plaques d'oeufs roses ou blancs que madame dépose sous les pierres plates. Le chabot du Lez est le seul vertébré endémique de France continentale et à cause de sa rareté, il est protégé par la loi.
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15/11/2009
VILLENEUVE LES AVIGNON N° 5
Les livrées cardinalices
Elles sont groupées dans la ville neuve aux rues droites aboutissant à une place centrale où se trouvaient l'église et le marché et où fleurissent aujourd'hui les terrasses des cafés. Elles témoignent du grand enrichissement de VILLENEUVE, alors entraînée dans le sillage de l'évènement que représente l'arrivée du pape et de sa cour. La papauté va jouer un rôle de catalyseur dans un processus de création qui fait d'AVIGNON un remarquable foyer de vie artistique où se côtoient des artistes de diverses nationalités. On en trouve le prolongement dans ces vastes demeures accordées aux prélats.
Le Cardinal Arnaud de Via transforma la sienne en collégiale. La Collégiale Notre-Dame (1334) profite de fortifications qui n'en font pour autant pas un fortin, mais qui la rendent légèrement insolite en pleine ville. On dit que le roi participe à la création de son chapitre de chanoines. Le cloître, placé latéralement, faisait partie de l'ancienne livrée. L'église, nef unique flanquée de chapelles latérales aménagées dans les contreforts, est un des premiers exemples du type en Languedoc et en Provence. Elle contient beaucoup de vestiges de la mémoire de Villenuve, des objets déplacés provenant de l'abbaye Saint André ou de la Chartreuse.
Il est curieux de constater qu'au moment où une imposante population curiale trouve sa résidence en ville, la royauté, elle, fait édifier les fortifications de la tour Philippe le Bel et du Fort Saint André.
Par l'ensemble de ses trésors, Villeneuve est un lieu de visite pour lequel on peut se passionner. Et ce n'est pas nouveau puisque les administrateurs municipaux, déjà en 1800, déclaraient que le "peuple y était singulièrement attaché" (Alain Girard dans son livre sur le musée de Villeneuve).
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15/10/2009
VILLENEUVE LES AVIGNON - 4
En 1292, à l'occasion du renouvellement du traité de pariage, le Roi Philippe Le Bel favorise à coups de grands privilèges la création d'une ville neuve en contrebas de l'abbaye Saint André, désirant ainsi créer un afflux de population. Conçue dans une optique défensive, face à Avignon qui est aux comtes de Provence, une avancée protégée sous forme de forteresse tient l'autre tête du célèbre Pont Bénézet. De ce que l'on pourrait appeler un poste frontière, il ne nous reste que la tour portant maintenant le nom du roi.
Au siècle suivant, Avignon devient la capitale de la Chrétienté. En 1309, l'installation des papes dans la ville va valoir à Villeneuve un destin extraordinaire. Cette dernière va en fait profiter du luxe inouï dans lequel vivaient les pontifes et les grands prélats. Si Avignon est la cité des papes, Villeneuve va devenir celle des cardinaux qui n'hésitent pas à franchir le Rhône en quête de résidence, car on est un peu à l'étroit dans Avignon pour loger les hauts dignitaires. Et puis on y étouffe derrière ses remparts. Alors le cadre enchanteur de Villeneuve ! On leur attribue, on leur livre (d'où le nom de livrées) de vastes demeures ou des groupes de maisons qu'ils transforment en de somptueux palais. On émet aussi l'idée que le mot dérivant du latin puisse signifier libéré, désignant ainsi les maisons libérées à l'usage des hauts fonctionnaires de la curie. L'une d'entre elles, ayant appartenu à Innocent VI du temps où il était cardinal, deviendra du temps de son pontificat la célèbre Chartreuse.
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