19/07/2009
SAINT MARTIN DE LONDRES (Au Pic St Loup)
A quelques kilomètres du pic montpelliérain se cache un village médiéval au charme incontestable.
Une place ombragée par des platanes centenaires accueille quelques terrasses autour d'une fontaine bienfaisante.
Il y a tant de choses à voir à Saint Martin de Londres : en levant les yeux, la Tour de l'Horloge se dresse et veille. Corps de garde puis prison, sa cloche égraine doucement les heures.
Dans les ruelles typiques, on peut admirer l'architecture traditionnelle de maisonnettes aux volets colorés et aux balcons fleuris.
Au détour d'un proche, elle se dresse majestueuse et imposante : l'église romane. Lovée dans un enclos fortifié, elle occupe le centre d'une placette entourée de maisons anciennes et de passages voûtés. Elle serait l'oeuvre des moines de l'abbaye de Gellone et aurait été destinée à accueillir un fragment de "la vraie croix" qui n'est jamais arrivée jusqu'à son écrin. Mais on dit aussi qu'elle serait une maquette de cette même abbaye. De nombreux mystères jalonnent ce haut lieu de la spiritualité à visiter impérativement.
Dans cette magnifique vallée, d'autres villages portent le nom de Londres : Saint Martin, Notre-Dame, et Mas-de-Londres. Cette appelation n'est pas une référence à la capitale britannique mais vient du celte : "lund", le marais, qui a donné "loundro", les eaux croupissantes.
Le château féodal de Notre-Dame-de-Londres et les ruelles typiques du Mas-de-Londres complèteront agréablement cette visite au pays de la douceur de vivre.
16:34 Publié dans histoire de ma région du sud | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : histoire, culture, région, sud, tourisme
06/06/2009
LES CAPITELLES (par Max Rouquette)
Les capitelles, ce sont d'étranges constructions réparties inégalement sur le territoire du Languedoc-Roussillon. Elles ignorent les règlements municipaux, départementaux ou nationaux portant sur la construction de tous bâtiments. Certaines sont isolées au milieu de ce qui fut un champ, devenu friche.
Il en est d'autres, plus secrètes, seulement décelables à la forme de leur sommet, en ogive, par dessus d'immenses murailles faites de l'amoncellement des pierres tirées de terres trop pierreuses où s'usaient vite les charrues. A l'intérieur, on a l'impression d'entrer dans une cave ou le couloir d'accès d'une pyramide égyptienne. On s'y sent à la fois protégé et aussi menacé.
On peut s'y asseoir comme d'autres à travers les temps l'ont fait avant nous, chasseurs, errants, en quête d'abri contre la pluie, ou le vent glacé de l'hiver.
Nous pouvons admirer sur la terre rouge des rufes du Lodévois quelques admirables chefs d'oeuvre de ces constructions pastorales. Il en est qui, des mains de bâtisseurs n'ayant certainement jamais vu ni entendu parler des "zigguraths" mésopotamiens, n'en ont pas moins rejoint leurs géniales spirales permettant, sinon de gagner le ciel, du moins de s'en approcher. Ces spirales qui, telles des turbans, sont la coiffure de nos belles capitelles, tremplin encore pour l'imaginaire. Il faut sauvegarder ces petits monuments si riches du mystère des hommes que nous n'avons jamais connus, et que, peut être sans le savoir, ils nous ont laissé comme tremplins à notre imaginaire pour faire sauter de temps à autre le couvercle de marmite du quotidien.
21:56 Publié dans histoire de ma région du sud | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : régions, tourismes, vacances, sud, histoire, culture
24/05/2009
VARIATIONS SUR LEGENDE
Doit-on raconter encore la légende de Loup, Guiral et Guilhem, les trois fils de dame Renaude, la châtelaine veuve d'Esparon ?
Tous trois amoureux de la belle Irène de Rogues, ils préfèrent partir en croisade et ne reviennent que pour la voir mourir. Mais on connaît plusieurs variantes à l'histoire. Parfois Guilhem se nomme Alban. Quant au choix du lieu de l'ermitage qu'ils choisirent après cela, si le Pic-Saint-Loup et le Saint-Guiral sont toujours évoqués, il n'en est pas de même pour Alban-Guilhem à qui l'on attribue Saint-Guilhem-le-Désert ou le Roc Nantais qui domine la Dourble et la ville de Nant.
12:05 Publié dans histoire de ma région du sud | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : histoire, légendes, régions, tourisme, culture
LE PAYS DE GARGANTUA
Comme partout, Gargantua a laissé quelques traces de son passage sur le causse de BLANDAS.
Ainsi, depuis le Saint GUIRAL, il se serait amusé à lancer quelques grosses pierres que l'on retrouve au nombre des mégalithes et roches de formes curieuses qui parsèment le pays.
11:57 Publié dans histoire de ma région du sud | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : région, sud, histoire, culture, saisons, tourisme
09/05/2009
LE CAUSSE DE BLANDAS
Du haut de ses 1366 mètres, le Saint Guiral, petit frère de l'Aigoual, domine Alzon où la Vis roule encore ses eaux avant de jouer les cachottières... Puis au-dessous, tout change. Le Causse de Blandas ouvre là son rigoureux domaine. Mais qui donc vous dit qu'il ne possède pas aussi ses charmes...
Pour rendre très naturelles et faciles les choses, laissons à la Vis le soin de cerner le Causse de Blandas. La Vis, c'est cette rivière qui naît dans le Saint Guiral. Si l'on en croit la légende, le Saint Guiral, le Pic Saint Loup et le Roc de Nant furent choisis comme lieux du dernier hermitage par les trois frères d'Esparon amoureux de la belle Irène, la châtelaine de Rogues.
Au sud d'Alzon, la Vis a donc le causse du Larzac à sa droite et celui de Blandas sur son autre rive. Puis à Vissec, alors qu'elle n'est plus qu'un blanc serpent de cailloux tout au fond de son canyon, elle oblique à gauche vers Navacelles avant de remonter vers le Massif du Saint Bresson. C'est alors qu'elle sert de frontière à la Montagne de la Seranne et qu'ayant retrouvé ses eaux, elle scintille au fond de ses sauvages gorges.
Avec au nord l'Arre qui s'en va chatoyer sous le pont de Vigan, voilà défini le périmètre du causse de Blandas.
A Alzon, la Vis flirte avec d'étroits jardins où le dahlia et la raïolette cohabitent sous quelques vieux pommiers à reinettes. Plus bas, le pont du Saurel la voit toujours sous ses arches et cela depuis le douzième siècle. Au lieu-dit Le Moulin de Larcy, l'eau se perd et continue son cours sous la terre, dans un mystérieux et important réseau de fissures que les savants nomment des diaclases.
C'est auprès d'un autre moulin ruiné, le moulin de la Foux, que la Vis retrouve son cours de surface pour aussitôt rafraîchir le fond vert de l'écrin du cirque de Navacelles. Mais, entre temps, du côté de Vissec, la Virenque est venu la rejoindre. Nées du même massif et tout aussi cachottières depuis Sauclières, ses eaux retrouvent pareillement le soleil au moulin de la Foux. Le sable de son lit asséché recèle des paillettes d'or...
Plateau d'une dizaine de milliers d'hectares, le causse de Blandas n'est qu'une partie du Larzac. Mais comme dans du gâteau, la lente érosion de la Vis l'a littéralement tranché dans le calcaire tendre, perméable et fissuré. Le blanc des zones ingrates le caractérise sur les cartes et l'impression d'âpreté, de sauvagerie et de vide est permanente au milieu de sa végétation rase et rousse. Ici, le buis, l'églantier ou le poirier sauvage font figures de géants au milieu de la pierraille, que celle-ci soit éboulis bleuté, moignon affleurant, pan de massif ou encore clapas et murs lentement édifiés avec le roc extrait lors de la mise en culture.
L'homme a élu domicile sur le causse depuis des millénaires et maints vestiges l'attestent. Le nombre de dolmens, menhirs et cromlechs est surprenant sur un site aussi peu étendu. L'ensemble de pierres levées de Peyrarines ou celui de Mercouline, près de la Rigalderie sont là depuis quatre mille ans ou plus... A Rogues, l'oppidum témoigne toujours, tout comme les menhirs de la Trivale ou, plus haut, celui d'Avernat, du côté du Quintanel. Mais avec la sédentarisation, l'agriculture et l'élevage, voilà environ sept millénaires, l'homme a profondément modifié ce pays. La déforestation, l'écobuage, le pâturage intensif ont eu raison de la forêt initiale où le chêne, le frêne et le hêtre se taillaient la part belle auprès de quelques résineux. L'érosion a fait le reste et la flore a vu progresser d'autres espèces.
L'homme n'a pourtant pas délaissé le plateau et s'est agrippé plutôt qu'épaulé à une économie basée sur l'élevage et la production étriquée de quelques légumineuses dans les dolines et autres dépressions relativement généreuses. Cela a duré pratiquement jusqu'au milieu du XXème siècle, tandis que de petits artisanats et industries venaient apporter de supplémentaires subsides : travail du bois de buis, ceuillette de plantes médicinales, travaux de bonneterie à domicile...
22:35 Publié dans histoire de ma région du sud | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : culture, histoire, région, tourisme, sud
02/05/2009
LES CHEVRES DE CAMPIS
Campis, village ou plutôt hameau haut perché, accroché à flanc de vallon, quelle est donc ton histoire ?
Quelques cerisiers se découvrent parmi les arbres les plus caractéristiques des Cévennes. Campis a connu des époques sans doute plus fastes et les massives maisons nous le disent. Une centaine d'âmes vivaient là jadis. Puis on est tombé à 20, à 10, à 3 habitants.
Aujourd'hui, avec 7 familles on est en pleine augmentation. On y compte même des anglais.
Il existait jadis de nombreuses races de chèvres dont une souche locale cévenole aujourd'hui disparue.
Le canton du Vigan compte aujourd'hui une vingtaine d'éleveurs de caprins. Mais la moyenne d'un troupeau est de 40 bêtes. Au printemps, les chèvres sont dans les prés, profitant de la pousse d'herbe, puis lorsque arrive la saison plus sèche, vers mai-juin, elle vont brouter dans les bois et les broussailles qu'elles affectionnent particulièrement. Avec juillet-août, vient le moment le plus difficile pour les nourrir, mais c'est ensuite la repousse d'herbe automnale et, dans les bois, la présence des glands et des châtaignes. Puis, en novembre-décembre intervient le tarissement et les mises à bas se font en janvier. Alors les chèvres ne sortent plus. Les chevreaux, nourris sous la mère, sont vendus lorsqu'ils atteignent environ 10 kg tandis que certaines chevrettes restent pour le renouvellement des troupeaux. C'est surtout la gestion des ressources qu'offre le terroir et qui sont différentes d'une saison à l'autre et qui est le vrai savoir-faire. Tous les éleveurs transforment et vendent eux-mêmes leur production, ce qui leur vaut le titre de "producteurs-fermiers". Le pélardon est commercialisé en circuit court, surtout sur la région méditerranéenne, mais aussi sur Lyon, Paris, Toulouse, chez les crémiers. Désormais, l'élevage caprin est reconnu comme un secteur économique important, mais qui doit rester sur des exploitations à caractère humain. Le travail spécifique de la laiterie fromagerie qui s'articule autour de 2 traites quotidiennes vient bien sûr de l'artisanat, malgré l'équipement digne d'un laboratoire. Les fromages sont moulés à la louche, sans pré égouttage, puis sont séchés et affinés dans des installations modernes avec de rigoureuses conditions d'hygiène. Une centaine de chèvres, cela représente un total annuel de 80 000 de ces petits fromages qui ont un attrait peu commun pour le gastronome. Ils sont appréciés mi-secs, crémeux, secs ou encore affinés.
Retournons avec les chèvres. Elles accompagnent l'homme depuis très longtemps et, si l'on veut faire une comparaison, on peut dire que si le mouton est obéissant et en ce sens proche du chien, la chèvre est espiègle, capricieuse et indépendante, elle tient plutôt du chat. Elles sont aussi très exigeantes en affection et ont vraiment besoin de la présence de l'homme. Certaines ont des noms à l'appel duquel elles réagissent. Grâce à elles, un pays retrouve une âme et une activité qui s'étaient peu à peu effacées. Les producteurs fermiers sont désormais considérés comme des acteurs importants dans l'aménagement du territoire.
19:25 Publié dans histoire de ma région du sud | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : sud, tourisme, région, culture, histoire.
19/04/2009
LA LEGENDE DU ROCHER
Il existe au Vigan un lieu-dit "Le Rocher de la Mère" dont le nom est lié à une émouvante histoire.
Napoléon avait alors sans cesse besoin de soldats et une bonne vieille du Vigan, la mère Bourdier, avait eu deux fils tués dans ses campagnes. Son dernier, Henri, sur qui elle avait reporté toute son affection, d'abord exempté à cause de sa petite taille, dut partir aussi en 1813.
Vaillant, héroïque même, il obtint de l'empereur son congé et avertit aussitôt sa mère de son retour, lui donnant rendez-vous près du rocher où ils s'étaient séparés.
Hélas, le soldat fut tué avant son départ et sa mère, n'en sachant rien, allait chaque jour l'attendre en vain. Jusqu'au jour où on la trouva sans vie près du fameux rocher...
12:16 Publié dans histoire de ma région du sud | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : culture, histoire, légendes, tourisme, région, sud
12/04/2009
LA LEGENDE DE LA SOURCE D'ISIS
Une prêtresse du temple de Diane à NIMES se nommait, dit-on, ISIS. En venant herboriser en Cévennes, elle découvrit la fontaine près du VIGAN à laquelle elle donna son nom. Le lieu était magnifique, désert et lui plut tellement qu'elle y revint souvent se baigner. Un jour, un beau jeune homme du lieu (un berger disent certains) la rencontra au bain et, bien qu'ayant fait voeu de chasteté, la douceur du cadre aidant, elle se laissa séduire et conçut un fils. Elle put cacher la rencontre et son fruit à tout le monde et revenir souvent voir son enfant et son amant. Puis, pour mieux faciliter ses voyages, elle institua une tradition selon laquelle les filles consacrées au temple devaient une fois l'an, au temps des fruits, venir se purifier à la chère fontaine. Bien sûr, elle-même était toujours là pour les accompagner.
Ne cherchez pas la Source d'Isis. A Rochebelle, elle est tout au bord de la route, mais une porte condamne l'entrée du tunnel.
Quant à la vasque aujourd'hui recouverte, il est bien difficile d'y parvenir. Il ne vous reste plus qu'à voir couler l'eau dans le petit canal en contrebas.
15:49 Publié dans histoire de ma région du sud | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : culture, régions, histoire, légendes, tourisme
07/04/2009
LE VIGAN (5)
Après le premier conflit mondial, la bonneterie industrielle s'installe au Vigan, mais la concurrence est grande et l'activité se restreint.
L'heure de la Rayonne, puis celle du Nylon vont sonner... Pauvre petite chenille ! A la veille de la seconde guerre mondiale, le nombre de sériciculteurs a fondu. Sans le mûrier (qu'une loi de 1941 interdira d'arracher), l'agriculture abandonnera aussi les traversiers. Villages, hameaux et fermes connaîtront l'exode, voire l'abandon ... A Saint Jean du Gard, Maison Rouge, la dernière filature française de soie fermera ses portes en 1965.
Ce n'est pas tout ! Les maladies ravagent la châtaigneraie et les mines ferment... Et dans sa préface à l'ouvrage de Pierre Gorlier, André Chamson écrit alors : "Quand j'avais dix ans, notre vieille cité des bords de l'Arre comptait dans les cinq mille âmes... Aujourd'hui, elle en compte à peine quatre mille".
Aujourd'hui, le Vigan rassemble 4 500 habitants. Mais si l'on considère d'autres chiffres, ce sont près de 40 000 visiteurs annuels que reçoit la Maison de Pays du Vigan. Véritable vitrine de la région, point de repère et de conseils pour le visiteur, elle est aussi un outil de travail et de promotion efficace. On y découvre les productions de l'agriculture régionale, le pélardon, la confiture, les fruits, la raîolette... mais aussi celle des usines de bonneterie qui restent un secteur important de l'économie.
16:59 Publié dans histoire de ma région du sud | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : histoire, culture, région, sud, tourisme
04/04/2009
LE VIGAN (4)
Et voila que les troubles de la révolution viennent contrarier cela. On incendie les châteaux et en 1801 on exécute "Sans Peur", alias de Sollier, chef agitateur royaliste et chanoine qui disait la messe avec ses pistolets près de lui. Le résultat est qu'en 1840 la production de bas n'est plus que de 4 000 paires. Mais avec la vapeur, la filature atteint à nouveau des sommets. Le mûrier dore alors tout autant l'économie que la campagne en automne. Si on file dans la région du Vigan des dizaines de milliers de kg de cocons chaque année, c'est encore parfois la fermière qui, sous ses vêtements, réchauffe "la graine" dans un sachet pour en accélérer l'éclosion. On travaillera aussi la schappe, c'est-à-dire les déchets de soie.
En 1852, des maladies inconnues ravagent les magnaneries et Pasteur, venu à Alès, en découvre les causes. La reprise s'effectue : les fermes s'élèvent d'un étage supplémentaire et les hautes magnaneries aux multiples cheminées dressent leur architecture caractéristique. Mais le canal de Suez est percé... Les soies asiatiques deviennent un danger qui conduira au déclin la sériciculture cévenole. Le Vigan connaîtra une baisse de population, ce qui n'empêchera pas d'inaugurer la statue du sergent Triaire et la ligne de chemin de fer de Tournemire. Par contre, le collège sera supprimé en 1881.
16:56 Publié dans histoire de ma région du sud | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : sud, tourisme, région, culture