23/01/2015
LES MATELLES (village médiéval)
Derrière les remparts du XVème siècle, on se promène à travers les ruelles ponctuées de placettes et d'escaliers.
Les portes d'enceinte, le clocher fortifié, les arcs-boutants, les meurtrières, les fenêtres à meneaux et à encadrement Renaissance, évoquent des moments clés du passé. Le Musée de la préhistoire, installé dans l'ancienne maison consulaire, vous fait prendre contact avec ses plus anciens habitants.
(photos : ruelles, cloches de l'église, Oratoire dans une ruelle)
15:07 Publié dans histoire de ma région du sud | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : sud, région, tourisme, saison, pic st loup, nature, loisirs
06/10/2008
LE CIRQUE DE NAVACELLES
Entre départements de l'Hérault et du Gard, les gorges profondes et les falaises altières de la Vis séparent d'une manière naturelle le Grand Causse du Larzac du Causse de Blandas et offrent une vue sur plusieurs cirques grandioses, dont le plus réputé est le Cirque de Navacelles.
Entre 100 et 200 millions d'années, la région était recouverte par la mer. Peu à peu, des sédiments calcaires apportés par les fleuves et des débris d'animaux marins sont venus s'y accumuler en strates horizontales à raison d'un cm par période de 500 ans. Ces sédiments ont finalement créé un gigantesque mille feuilles pouvant atteindre jusqu'à 1 500 mètres d'épaisseur.
Au tertiaire la région est parcourue de rivières descendant des Cévennes et qui elles aussi forment de larges vallées garnies d'alluvions. La plaine de Saint Maurice de Navacelle est un de ces vestiges. Mais petit à petit, sous la poussée des Pyrénées, cette plaine, devenue le Causse actuel, va se soulever. et au milieu coule la rivière, en l'occurrence la Vis.
Celle-ci y serpente nonchalamment et commence alors à creuser les gorges dont les bords reculeront et s'effriteront peu à peu en éboulis, sous l'action alternante de périodes froides et tempérées.
Beaucoup plus près de nous, soit 4 000 ans avant J.C., on va alors assister à un phénomène extraordinaire qui fera toute l'originalité du Cirque de Navacelles. En effet, 300 mètres en contrebas, la Vis va abandonner son méandre et rejoindre son lit par une cascade, laissant en son milieu une colline pierreuse en forme de pyramide ou d'huitre, suivant l'imagination de celui qui la contemple, comme une île au coeur de l'océan pétrifié. Une île qui réapparaît parfois en tant que telle après des périodes particulièrement pluvieuses. C'est pourquoi cette ceinture de terres porte parfois le nom de "negadis".
Il y a environ 10 000 ans, le Causse était recouvert par une forêt de pins sylvestres et de genévriers. Puis sont venus les chênes rouvres, à feuilles pétiolées et les chênes pubescents, à l'écorce riche en tanins.
Ceux-ci, il y a environ 6 000 ans, devaient laisser la place à des lauriers, hêtres, tilleuls et noisetiers. Vint alors le temps où l'homme se mit à défricher le causse. Le thym et les asphodèles s'installèrent alors sur les landes, tandis que les buis supplantaient d'anciennes chênaies. Dans le même temps, au fond des gorges, peupliers, frênes et saules se déployaient, au bord de la rivière. Actuellement, dans la vallée, des chênes verts au feuillage persistant sombre et des oliviers cultivés indiquent l'influence dominante d'un climat doux et méditerranéen. En revanche, sur les causses du Larzac et de Blandas, le chêne blanc témoigne de conditions climatiques plus rudes.
08:01 Publié dans histoire de ma région du sud | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : histoire, région, sud, culture, nature
24/06/2008
LA REGORDANE, chemin muletier et voie royale
Le temps passe et les guerres successives dévient les voyageurs vers d'autres itinéraires. Faute d'être entretenu, le chemin de Régordane périclite durant quelques siècles. Il faut attendre le 17è siècle et les grandes politiques d'amélioration du réseau routier du royaume pour que la Régordane soit remise à l'honneur. En 1668, l'Intendant du Languedoc commande à Mr de Froidour, grand maître des Eaux et Forêts, une étude complète sur l'opportunité de réaménager ce chemin. Mr de Froidour consigne précisément les travaux nécessaires à l'amélioration de la route afin de permettre à toute sorte de marchandises de soyes, laine et coton, bleds, vins, savons, huiles, oranges, figues, raisins, marrons, miel et autres denrées comme aussi les sels de transiter du Languedoc vers le nord. Ainsi fut fait aux 17è et 18è siècles : des rampes aux larges virages atténuent les pentes, des callades renforcent la chaussée, des ponts enjambent les cours d'eau. Mais à cause des conditions climatiques rigoureuses, il faut entretenir constamment le chemin ... et il semble que ce ne soit pas toujours fait, car dès 1752 l'Inspecteur des Ponts et Chaussées assure que les chemins de montagne sont de mauvaises sentes muletières où il est nécessaire de briser les charges, de multiplier les transbordements en ballots pour les rendre plus aisés à porter aux bêtes de somme. Il ajoute même qu'il faut emporter huiles et eaux de vie dans des outres qui crèvent par l'usage et même contre les murailles et encore aux portes des écuries ou lorsque les mulets tombent sur la glace. En raison des contraintes géographiques, d'autres routes plus longues mais moins pénibles, par le Rouergue ou le Vivarais, sont alors préférées à notre antique chemin de Régordane.
Pourtant de nos jours la Régordane subsiste encore, parfois sous le goudron de la route actuelle ou à l'état sauvage sous quelques landes ou maquis, ou bien alors dégagée par des chantiers de restauration. Commémoré aux rues des villages, le chemin de Régordane constitue aujourd'hui un lieu de mémoire bien vivant attaché à l'idée de tolérance et contribue à développer le tourisme et le patrimoine culturel des pays qu'il sillonne.
En photo, le Château de Portes surveille les Cévennes.
10:49 Publié dans histoire de ma région du sud | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : vacances, découvertes, nature, culture, région, sud, histoire
04/06/2008
SETE PETITE MARSEILLE EN LANGUEDOC
Le port de SETE est l'oeuvre de Colbert, du chevalier de Clerville, ingénieur du roi et de Pierre-Paul Riquet qui en fut adjudicataire des travaux. Pour donner une embouchure méditérranéenne au Canal du Midi, on préféra le "Cap de Cette", alors quasi désert à d'autres ports existants mais considérés comme ni sûrs ni commodes. Cela se passait en 1666 et, sept ans plus tard, la jeune ville était érigée en consulat et recevait ses privilèges royaux.
Mais ce site était connu depuis l'âge de Bronze et des gallo-romains pas encore "Sétoris" qui vivaient près du Barrou tiraient profit d'une petite industrie basée sur la saumure du poisson pêché dans l'étang de Thau. Il semble que les lieux furent occupés de façon constante jusqu'à la fin de l'empire romain et qu'un commerce actif se soit instauré avec des régions d'Italie et de l'Espagne. Nul doute que le Mont Saint Clair, repère incontournable des antiques navigateurs et répertorié par Strabon, n'ait été à l'origine de tout cela.
Au Moyen Age, Sète se nomme Sita ou parfois Ceta et appartient à l'abbaye d'Aniane. Plus tard, elle sera aux évêques d'Agde et cela jusqu'à la Révolution de 1789. L'agriculture y fera de timides apparitions avec quelques troupeaux paissant sur des terres alluviales dont le nom "Les Métairies" nous signale encore la position géographique. Mais ce sont toujours les pêcheries de l'étang qui, bien à l'abri des coups de mer, représentent l'activité principale. Tout reste cependant à un échelon bien modeste, puisque à la fin du XVIème siècle on ne recense là qu'une centaine d'âmes.
C'est alors que le gouverneur du Languedoc, diligenté par Henri IV, projette la construction d'un port, du côté de ce que l'on nomme aujourd'hui La Corniche. Après l'édification au sommet de Saint Clair du fort de Montmorencette (du nom du connétable Henri Ier duc de Montmorency), le projet sera abandonné. On attendra donc le percement du Canal du Midi pour que la construction d'un port soit effective. L'affaire ne sera pas une réussite aussitôt avérée, du fait de l'ensablement continuel de la rade ; et les constructions plutôt défensives de Colbert ne corrigeront pas très bien ce défaut. Ce ne sera que plus tard qu'un dispositif efficace sera mis en place. Pourtant Sète va se développer, à telle enseigne que Frontignan, alors siège de l'Amirauté et important port de commerce, en perdra quasiment toute activité. Le nouveau port Languedocien a certes son utilité, mais il manquera d'investisseurs régionaux, même s'il est considéré comme "La Marine de Montpellier". Les comptoirs allemands, suisses et d'Europe du Nord compensent un peu. Si la concurrence avec Marseille est très vive, Sète importe pourtant des denrées exotiques qui permettent, au début du XVIIIè siècle, la création d'une raffinerie de sucre ou, plus tard, celle d'une manufacture de tabac de Virginie. On verra aussi s'établir une fabrique de savon mais tout cela restera hasardeux, sans envergure et sans durée.
Les quais vont connaître par contre une forte activité avec l'exportation. Les produits manufacturés, le sel et autres denrées comme les textiles et la laine sont embarqués à destination d'autres pays méditerranéens, du nord de l'Europe et de l'Amérique. Mais le vin et l'alcool représentent un marché formidable. La distillation est devenue une véritable spécialisation de la région et les productions d'eaux de vie jouissent d'une réputation véritablement mondiale. La marine à voile, les hollandais surtout, en fait ample consommation pour pallier le mauvais vieillissement de l'eau douce embarquée. Les armées aussi en demandent beaucoup, mais le phénomène est général dans toute l'Europe. A la fin du XVIIè siècle, Sète est connue sous la périphrase de "Port de l'alcool". Les chiffres ne démentent pas : annuellement, ce sont 45 000 hl. de vins et 10 000 d'eaux de vie qui s'y exportent. Longtemps encore le vin fera vivre le port.
09:42 Publié dans histoire de ma région du sud | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : culture, histoire, sud, vacances, nature
27/05/2008
RESTINCLIERES
A 15 kms de MONTPELLIER, le domaine de Restinclières offre aux visiteurs une étonnante palette de paysages où chacun peut se détendre et s'instruire des choses de la nature. Terre agricole, sanctuaire pour la faune et la flore, l'ancienne seigneurerie de Restinclières est ajourd'hui un lieu d'initiation et de sensibilisation à l'environnement.
Au sud de Prades-le-Lez, le domaine départemental de Restinclières s'étend sur 250 hectares de collines calcaires encadrées par les bras ombragés du Lirou et du Lez. Restinclières est un lieu priviligié qu'il est délicieux de découvrir au lever du soleil, à ces heures encore fraîches où la nature se hâte de respirer avant de faire le dos rond à la canicule des heures prochaines.
Les toits du château de Restinclières, couverts de tuiles noires vernissées brillent dans la lumière matinale comme les écailles d'une couleuvre. On pénètre dans le domaine en franchissant le pont métallique jeté sur les eaux basses du Lirou et en traversant le rideau forestier qui orne ses berges.
Le chemin est jalonné par les troncs éléphantins de vieux micocouliers. Une fois franchie la grille en fer forgé, apparaît la belle demeure toute nimbée de vert bleuté des cèdres de l'Atlas qui bordent son esplanade. Depuis le XIIè siècle, ce château fut la propriété de puissantes familles seigneuriales languedociennes qui au gré des modes modifièrent son apparence. Construite durant la 1ère moitié du XVIIè siècle dans un style Louis XIII un peu archaïque, cette demeure de campagne a des allures de duègne sévère avec son corps central de plan allongé cantonné par deux tours carrées.
Des rénovations récentes lui ont rendu son ordonnance d'origine. Côté cour, le regard survole garrigues et vignobles jusqu'au Pic Saint Loup. Au sud, les jardins à la française dévalent par degrés jusqu'au sillon alluvial du Lez et, dans cette percée, le village de Montferrier, perché sur le piton basaltique de son ancien volcan, ponctue l'horizon.
Pour valoriser leur prestige, les anciens propriétaires voulurent donner au château un écrin de verdure sous forme de jardin d'agrément où la nature est soumise. En 1722, lors d'une vente du château, un contrat détaillait les jardins.
Au XIXè siècle, George Betham, un botaniste anglais de renommée mondiale, s'enticha du domaine de Restinclières et y planta la plupart des beaux arbres du parc : cyprès, tilleuls, marronniers mais aussi des essences exotiques telles que des magnolias, des cyprès chauves et des catalpas.
Ces vieux arbres tout tordus et pleins de creux sont devenus des niches écologiques pour de nombreuses espèces d'oiseaux, et la nuit, chouette hulotte et chouette effraie se répondent en un concert hululant.
Dans la partie ouest de Restinclières, un sentier pédagogique, dont le thème est la découverte des sols, initie à la lecture des paysages traversés. Ainsi, sur les calcaires marneux, croissent les pinèdes, de jeunes forêts habitées par les pies bavardes. Plus loin, la trouée d'une clairière témoigne de la présence ancienne d'une vigne dont la friche profite aux graminées, aux aphylanthes de Montpellier et aux quinze espèces d'orchidées que compte le domaine.
Ailleurs, landes, garrigues à romarins et taillis de chênes verts se souviennent des 1 200 "bêtes à laine" qui, il y a un siècle environ, pâturaient ces terres.
Au XIXè siècle, la famille Betham produisit du maraîchage selon des techniques alors révolutionnaires (utilisation de machines agricoles importées d'Angletere), puis vint l'impérialisme du vignoble et enfin, vers 1960, ce fut le tour d'une arboriculture fruitière. Riche de son passé, l'histoire agricole de Restinclières est toujours en marche car le domaine fait aujourd'hui l'objet d'expérimentations agro-forestières uniques en Europe. L'association de céréales, intercalées avec des noyers et des sorbiers, a pour objectif la recherche de solutions alternatives aux méthodes culturales actuelles.
Au-delà des ruines de l'ancienne maison de pompage, de vieux magnolias bordent le miroir trouble d'un canal et dans leurs branches, un essaim sauvage squatte le nid d'un rollier d'Europe. Ces eaux dormantent grouillent d'une vie mystérieuse mais facile à observer : le plouf d'une grenouille de Perez crève soudain la nappe pointillée des lentilles d'eau et une sorte d'araignée s'enfuit en bonds minuscules devant le vol en rase motte d'une libellule aux ailes moirées. Partout la végétation exulte la présence de l'eau et la source du Lez signe la véritable richesse du domaine de Restinclières.
Dans ce coin de paradis, les enfants barbotent avec bonheur sur les galets d'un gué : munis d'épuisettes de fortune, ils ambitionnent une pêche miraculeuse alors que l'ombre sereine des grands arbres accueille les parents. Alors que la journée se termine, chacun fait l'inventaire de ses trouvailles et on se fait la promesse de revenir bientôt.
22:57 Publié dans histoire de ma région du sud | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : culture, histoire, nature
16/05/2008
RESTAURATION de l'Abbaye de GELLONE
Il faudra attendre 1644 avec l'arrivée de la congrégation bénédictine de Saint Maur, pour que le monastère retrouve une vie religieuse régulière et que les bâtiments conventuels soient restaurés : cloître, chapître, réfectoire, cuisine, cellules en particulier.
Mais c'est en restaurant l'église que les nouveaux bénédictins retrouvèrent, en 1679, les reliques de Saint-Guilhem, disparues le siècle précédent. Cette découverte devait relancer le culte de Saint-Guilhem. Par la suite, les moines occupèrent l'abbaye jusqu'en 1790, date à laquelle leur communauté monastique se trouva réduite à 6 moines. L'église monastique devint alors la seule église paroissiale du village, l'église Saint-Barthélémy ayant été détruite en 1783 par Mgr. de Fumel, évêque de Lodève, lors de l'élargissement des voies d'accès au monastère pour son carrosse. Mais 8 ans avant le départ des moines, l'abbaye s'était enrichie d'un orgue construit par le facteur Jean Pierre CAVAILLE.
Lors de la Révolution, un inventaire des meubles et effets trouvés dans l'abbaye fut dressé en mai 1790. Il concernait surtout l'orfèvrerie, les reliquaires, les tableaux et les livres de la bibliothèque. En 1791, les habitants de Saint-Guilhem arrivèrent pourtant à sauver les reliques les plus précieuses : les fragments de la Vraie Croix et les ossements de Saint Guilhem.
Quant aux bâtiments monastiques, ils furent vendus comme Biens Nationaux. C'est ainsi que dans les murs on vit s'installer une filature de coton, puis une tannerie, tandis que les habitations prenaient place dans les anciens bâtiments conventuels situés autour du cloître qui avait été dépecé dès le début du XIXè siècle. C'est alors qu'une grande partie des sculptures du cloître fut dispersée à Saint-Guilhem et alentours, ou acquise par des particuliers, dont le juge de paix à Aniane.
Au début du XXè siècle, de nombreuses sculptures furent achetées par le sculpteur américain, George Grey Barnard , lequel les céda à son tour au Musée des Cloîtres de New York où l'on peut toujours aller les admirer. Depuis 1910, la plus grande partie des bâtiments conventuels appartiennent à l'Association Diocésaine de Montpellier, laquelle, avec l'aide de l'Etat, des institutionnels et de la commune de Saint-Guilhem Le Désert, a entrepris depuis les années 50 de nombreux travaux d'entretien et de restauration.
14:59 Publié dans histoire de ma région du sud | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : culture, histoire, régions, nature