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23/12/2009

LA CITE DES SAMNAGENSES

Murviel oppidum castellas.jpgLe nom de la ville romaine qui occupe la colline du Castellas à Murviel a été retrouvé, enfin presque.

Ni le nom actuel du village, ni les textes anciens, ni les inscriptions antiques retrouvées jusque là n'apportaient pas d'indications probantes. Un texte antique avait été lu et relu maintes fois : l'Histoire Naturelle écrite par PLINE l'ANCIEN qui dresse après le milieu du 1er siècle après J.C. une liste des villes romaines de la Narbonnaise, la province romaine dans laquelle est inclus le territoire actuel du Languedoc Roussillon. Mais, impossible de savoir si Murviel se trouve dans la liste des villes autonomes que nomme l'auteur ou si elle fait partie des 24 oppida attribués quelques années avant l'ère chrétienne à la puissante ville de NIMES et dont PLINE ne livre pas les noms. Impossible d'en savoir plus sans nouvelle découverte archéologique.

Les travaux de l'équipe de fouille vont alors fournir de nouveaux indices en deux temps :

Premier épisode : la découverte en 2008 de la "table de mesure" qui livre une inscription du 1er siècle après J.C. qui mentionne un édile, Caius Maselius secandus. La ville avait donc toujours ses propres magistrats après l'attribution des 24 oppida à NIMES. Elle fait donc partie de la dizaine de noms de villes autonomes que mentionne PLINE L'ANCIEN et qui ne sont pas encore localisées. L'étau se resserre autour de cette liste réduite.

Deuxième épisode : la découverte en 2009 d'un fragment qui vient compléter une inscription dont les éléments sont mis au jour régulièrement depuis 20 ans sur le secteur de la place monumentale. Cette inscription commence à pouvoir être déchiffrée, comme un puzzle dont on ajouterait une pièce quasiment chaque année. Elle relate la carrière politique d'un citoyen romain ayant effectué des réalisations importantes pour la ville antique de Murviel sur la place monumentale sans doute.

Or, si l'on se réfère à d'autres inscriptions de ce type trouvées dans d'autres villes antiques, le texte doit se terminer par le nom du peuple pour qui ce personnage a fait des réalisations publiques. A cet emplacement, sur la stèle encore incomplète, il n'y a pas de nom entier, mais trois fragments indiquant  (M)NA...ENSIBUS.

Le nom du peuple de la ville romaine doit donc comporter ces lettres. Dans la liste de PLINE un seul nom est alors possible : SAMNAGENSIBUS.

La ville antique qui couvre la colline du Castellas est donc la ville des Samnagenses, un peuple gaulois dont on ne connaît par ailleurs que peu de choses : quelques monnaies trouvées notamment à Murviel, une autre inscription trouvée à Montarnaud, une autre encore mentionnée à Nimes mais dont on a perdu la trace. Il s'agit du nom du peuple dont Murviel devait être la capitale et dont le territoire couvrait sans doute une partie de celui de l'agglomération actuelle de MONTPELLIER.

29/11/2009

UN POISSON CAMELEON

chabot.gifLe Chabot du Lez est un caméléon.

Ce petit poisson de 6 centimètres de la tête à la queue est d'une grande discrétion. Non seulement Cottus Petiti a un habitat très limité puisqu'il ne vit que dans la partie la plus proche de la source du Lez, mais il a aussi des capacités mimétiques qui lui permettent de changer de couleur et de se fondre dans son environnement. Ce petit carnivore est la terreur des gammares, des crevettes d'eau douces dont il fait des festins, et il affectionne plus particulièrement les zones de galets sous lesquels il vient frayer au mois de mars. Un dimorphisme sexuel fait prendre la grosse tête aux mâles mais cela n'empêche pas monsieur de veiller jalousement sur les plaques d'oeufs roses ou blancs que madame dépose sous les pierres plates. Le chabot du Lez est le seul vertébré endémique de France continentale et à cause de sa rareté, il est protégé par la loi.

15/11/2009

VILLENEUVE LES AVIGNON N° 5

Les livrées cardinalices

villeneuve-lez-avignon-collegiale-notre-dame.jpgElles sont groupées dans la ville neuve aux rues droites aboutissant à une place centrale où se trouvaient l'église et le marché et où fleurissent aujourd'hui les terrasses des cafés. Elles témoignent du grand enrichissement de VILLENEUVE, alors entraînée dans le sillage de l'évènement que représente l'arrivée du pape et de sa cour. La papauté va jouer un rôle de catalyseur dans un processus de création qui fait d'AVIGNON un remarquable foyer de vie artistique où se côtoient des artistes de diverses nationalités. On en trouve le prolongement dans ces vastes demeures accordées aux prélats.

collégiale Norez Dame.jpgLe Cardinal Arnaud de Via transforma la sienne en collégiale. La Collégiale Notre-Dame (1334) profite de fortifications qui n'en font pour autant pas un fortin, mais qui la rendent légèrement insolite en pleine ville. On dit que le roi participe à la création de son chapitre de chanoines. Le cloître, placé latéralement, faisait partie de l'ancienne livrée. L'église, nef unique flanquée de chapelles latérales aménagées dans les contreforts, est un des premiers exemples du type en Languedoc et en Provence. Elle contient beaucoup de vestiges de la mémoire de Villenuve, des objets déplacés provenant de l'abbaye Saint André ou de la Chartreuse.

Il est curieux de constater qu'au moment où une imposante population curiale trouve sa résidence en ville, la royauté, elle, fait édifier les fortifications de la tour Philippe le Bel et du Fort Saint André.

Par l'ensemble de ses trésors, Villeneuve est un lieu de visite pour lequel on peut se passionner. Et ce n'est pas nouveau puisque les administrateurs municipaux, déjà en 1800, déclaraient que le "peuple y était singulièrement attaché" (Alain Girard dans son livre sur le musée de Villeneuve).

15/10/2009

VILLENEUVE LES AVIGNON - 4

tour philippe le bel.jpgEn 1292, à l'occasion du renouvellement du traité de pariage, le Roi Philippe Le Bel favorise à coups de grands privilèges la création d'une ville neuve en contrebas de l'abbaye Saint André, désirant ainsi créer un afflux de population. Conçue dans une optique défensive, face à Avignon qui est aux comtes de Provence, une avancée protégée sous forme de forteresse tient l'autre tête du célèbre Pont Bénézet. De ce que l'on pourrait appeler un poste frontière, il ne nous reste que la tour portant maintenant le nom du roi.

Au siècle suivant, Avignon devient la capitale de la Chrétienté. En 1309, l'installation des papes dans la ville va valoir à Villeneuve un destin extraordinaire. Cette dernière va en fait profiter du luxe inouï dans lequel vivaient les pontifes et les grands prélats. Si Avignon est la cité des papes, Villeneuve va devenir celle des cardinaux qui n'hésitent pas à franchir le Rhône en quête de résidence, car on est un peu à l'étroit dans Avignon pour loger les hauts dignitaires. Et puis on y étouffe derrière ses remparts. Alors le cadre enchanteur de Villeneuve ! On leur attribue, on leur livre (d'où le nom de livrées) de vastes demeures ou des groupes de maisons qu'ils transforment en de somptueux palais. On émet aussi l'idée que le mot dérivant du latin puisse signifier libéré, désignant ainsi les maisons libérées à l'usage des hauts fonctionnaires de la curie. L'une d'entre elles, ayant appartenu à Innocent VI du temps où il était cardinal, deviendra du temps de son pontificat la célèbre Chartreuse.

VILLENEUVE LES AVIGNON - 3

notre dame de belvezzeth.jpgLe début du commencement c'est sur la colline dominant le Rhône et dont les pentes furent jadis couvertes d'oliviers. Ce lieu est donc fréquenté dès la préhistoire et devient lieu de culte à l'époque romaine. Et comme l'endroit est décidément inspiré, il abrite divers ermitages, dont celui de Casarie qui sera gardé au Xème siècle par des bénédictins. Leur capacité de travail n'étant pas que légendaire, leur nouvelle abbaye s'impose rapidement : le monastère, prenant le nom de Saint André, devient l'un des plus puissants du Languedoc et de Provence. Aujourd'hui, la chapelle romane, qui fut église paroissiale, Notre Dame de Belvezeth la bien nommée, dépassant de la folle avoine, se tient sur la partie la plus élevée, à l'ouest du plateau.

Sous la tutelle d'Avignon, alors en terre étrangère, l'abbé de Saint André fait jouer les aléas de l'histoire, se rangeant du côté du Roi de France, à l'occasion de la révolte avignonnaise de 1226 contre ce dernier, Louis VIII et l'abbé. Le Roi de France devient co-seigneur des lieux et le restera jusqu'à la révolution. La monarchie capétienne, cherchant toujours à renforcer son pouvoir, tire ici fort saint andré.jpgpartie de la situation stratégiquement et politiquement. Dans la foulée, l'abbaye devient royale et ces confins du royaume s'enrichissent d'une forteresse abritant garnison. Un fort à l'aspect dominant est décidé en 1292. Il faudra quatre-vingt ans pour l'achever vers 1372. De formidable constitution, les tours jumelles flanquent un portail gothique, sans doute cadeau de Jean Le Bon, fréquemment hôte des lieux.

13/09/2009

VILLENEUVE LES AVIGNON - 2

La petite cité reconnaît avec la plus grande simplicité qu'elle fut choyée.

villeneuve les avignon.jpgElle vit dans un merveilleux cadre de vedure, avec la présence de véritables splendeurs architecturales qu'elle doit pour partie, il fallait bien finir par l'évoquer, à sa célèbre voisine d'en face : AVIGNON. On les a assez dites soeurs rivales, l'une française au pouvoir royal, l'autre comtadine où se fondera la puissance papale. C'est vrai que ces deux là ont dû se regarder en chiens de faïence. Il n'en reste pas moins que VILLENEUVE profitera des largesses des deux camps. Elle y a gagné des trésors à tous les coins de rues : fenêtres à demi-croisées, colonnettes aux chapiteaux moulurés, frontons interrompus et pilastres ravalés ; des petits bijoux intégrés au quotidien qu'il suffit de lire sur les façades en jouant les badauds en balade. Car ici, il convient de flâner.

30/08/2009

VILLENEUVE LES AVIGNON - 1

fort saint andré.jpgFort de son site au panorama époustouflant, de sa cité marquée par tous les sceaux de l'histoire, de sa lumineuse Chartreuse noyée de fraîcheur, Villeneuve-Les-Avignon vit sereinement l'empreinte d'un passé fastueux.

Le Mont Andaon au pied duquel lézarde Villeneuve n'est pas le géant provençal qu'on aperçoit derrière lui. En compensation, sa situation géographique lui a valu quelques appréciables atouts. Et dans les aléas de l'histoire, une bonne situation cela peut vous faire connaître la gloire, voire l'apothéose. Il faut bien le reconnaître, la proximité du Rhône, qui coula jadis à ses pieds, force un peu son destin. Si le fleuve, le Rhône sauvage, est un axe de trafic important, sa vallée est aussi une frontière. A l'époque où s'opposent le Royaume et l'Empire, le Rhône marque la limite du Royaume de France. Aujourd'hui, le Fort Saint André dans l'herbe fauve semble oublier qu'il fut construit dans un but de défense et de domination. Passé son portail gothique, entre les deux tours jumelles tellement rondes, on est saisi par l'espace sauvage et pourtant clos. Peu de présence de vie de garnison, plutôt une réminiscence de vie religieuse, un rien bucolique. Un comédien de renom, avec son accent inimitable, vous dirait : "C'est Enorme !".

19/07/2009

AGENDA

Jeudi 6 août,  JOURNEE 40 ANS du LAC.

"Fêter le Salagou", avec feux d'artifice. Lac du Salagou, à côté de Clermont l'Hérault.

La mise en eau de la vallée a donné naissance au Lac du Salagou. En 1969, lentement, l'eau a recouvert 750 hectares, englouti des routes, des mas isolés, des ponts et le château de Celles. Ces aménagements ont transformé le paysage aride en milieu aquatique, déplacé des populations, bouleversé des modes de vie.

SAINT MARTIN DE LONDRES (Au Pic St Loup)

st martin de Londres.jpgA quelques kilomètres du pic montpelliérain se cache un village médiéval au charme incontestable.

Une place ombragée par des platanes centenaires accueille quelques terrasses autour d'une fontaine bienfaisante.

Il y a tant de choses à voir à Saint Martin de Londres : en levant les yeux, la Tour de l'Horloge se dresse et veille. Corps de garde puis prison, sa cloche égraine doucement les heures.

Dans les ruelles typiques, on peut admirer l'architecture traditionnelle de maisonnettes aux volets colorés et aux balcons fleuris.

porte st martin de londres.jpgAu détour d'un proche, elle se dresse majestueuse et imposante : l'église romane. Lovée dans un enclos fortifié, elle occupe le centre d'une placette entourée de maisons anciennes et de passages voûtés. Elle serait l'oeuvre des moines de l'abbaye de Gellone et aurait été destinée à accueillir un fragment de "la vraie croix" qui n'est jamais arrivée jusqu'à son écrin. Mais on dit aussi qu'elle serait une maquette de cette même abbaye. De nombreux mystères jalonnent ce haut lieu de la spiritualité à visiter impérativement.

eglise st martin de londres.jpg

Dans cette magnifique vallée, d'autres villages portent le nom de Londres : Saint Martin, Notre-Dame, et Mas-de-Londres. Cette appelation n'est pas une référence à la capitale britannique mais vient du celte : "lund", le marais, qui a donné "loundro", les eaux croupissantes.

Le château féodal de Notre-Dame-de-Londres et les ruelles typiques du Mas-de-Londres complèteront agréablement cette visite au pays de la douceur de vivre.

24/05/2009

VARIATIONS SUR LEGENDE

Doit-on raconter encore la légende de Loup, Guiral et Guilhem, les trois fils de dame Renaude, la châtelaine veuve d'Esparon ?

Tous trois amoureux de la belle Irène de Rogues, ils préfèrent partir en croisade et ne reviennent que pour la voir mourir. Mais on connaît plusieurs variantes à l'histoire. Parfois Guilhem se nomme Alban. Quant au choix du lieu de l'ermitage qu'ils choisirent après cela, si le Pic-Saint-Loup et le Saint-Guiral sont toujours évoqués, il n'en est pas de même pour Alban-Guilhem à qui l'on attribue Saint-Guilhem-le-Désert ou le Roc Nantais qui domine la Dourble et la ville de Nant.