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27/05/2008

RESTINCLIERES

A 15 kms de MONTPELLIER, le domaine de Restinclières offre aux visiteurs une étonnante palette de paysages où chacun peut se détendre et s'instruire des choses de la nature. Terre agricole, sanctuaire pour la faune et la flore, l'ancienne seigneurerie de Restinclières est ajourd'hui un lieu d'initiation et de sensibilisation à l'environnement.

184030196.jpgAu sud de Prades-le-Lez, le domaine départemental de Restinclières s'étend sur 250 hectares de collines calcaires encadrées par les bras ombragés du Lirou et du Lez. Restinclières est un lieu priviligié qu'il est délicieux de découvrir au lever du soleil, à ces heures encore fraîches où la nature se hâte de respirer avant de faire le dos rond à la canicule des heures prochaines.

Les toits du château de Restinclières, couverts de tuiles noires vernissées brillent dans la lumière matinale comme les écailles d'une couleuvre. On pénètre dans le domaine en franchissant le pont métallique jeté sur les eaux basses du Lirou et en traversant le rideau forestier qui orne ses berges.

Le chemin est jalonné par les troncs éléphantins de vieux micocouliers. Une fois franchie la grille en fer forgé, apparaît la belle demeure toute nimbée de vert bleuté des cèdres de l'Atlas qui bordent son esplanade. Depuis le XIIè siècle, ce château fut la propriété de puissantes familles seigneuriales languedociennes qui au gré des modes modifièrent son apparence. Construite durant la 1ère moitié du XVIIè siècle dans un style Louis XIII un peu archaïque, cette demeure de campagne a des allures de duègne sévère avec son corps central de plan allongé cantonné par deux tours carrées.

Des rénovations récentes lui ont rendu son ordonnance d'origine. Côté cour, le regard survole garrigues et vignobles jusqu'au Pic Saint Loup. Au sud, les jardins à la française dévalent par degrés jusqu'au sillon alluvial du Lez et, dans cette percée, le village de Montferrier, perché sur le piton basaltique de son ancien volcan, ponctue l'horizon.

Pour valoriser leur prestige, les anciens propriétaires voulurent donner au château un écrin de verdure sous forme de jardin d'agrément où la nature est soumise. En 1722, lors d'une vente du château, un contrat détaillait les jardins.

Au XIXè siècle, George Betham, un botaniste anglais de renommée mondiale, s'enticha du domaine de Restinclières et y planta la plupart des beaux arbres du parc : cyprès, tilleuls, marronniers mais aussi des essences exotiques telles que des magnolias, des cyprès chauves et des catalpas.

Ces vieux arbres tout tordus et pleins de creux sont devenus des niches écologiques pour de nombreuses espèces d'oiseaux, et la nuit, chouette hulotte et chouette effraie se répondent en un concert hululant.

Dans la partie ouest de Restinclières, un sentier pédagogique, dont le thème est la découverte des sols, initie à la lecture des paysages traversés. Ainsi, sur les calcaires marneux, croissent les pinèdes, de jeunes forêts habitées par les pies bavardes. Plus loin, la trouée d'une clairière témoigne de la présence ancienne d'une vigne dont la friche profite aux graminées, aux aphylanthes de Montpellier et aux quinze espèces d'orchidées que compte le domaine.

Ailleurs, landes, garrigues à romarins et taillis de chênes verts se souviennent des 1 200 "bêtes à laine" qui, il y a un siècle environ, pâturaient ces terres.

Au XIXè siècle, la famille Betham produisit du maraîchage selon des techniques alors révolutionnaires (utilisation de machines agricoles importées d'Angletere), puis vint l'impérialisme du vignoble et enfin, vers 1960, ce fut le tour d'une arboriculture fruitière. Riche de son passé, l'histoire agricole de Restinclières est toujours en marche car le domaine fait aujourd'hui l'objet d'expérimentations agro-forestières uniques en Europe. L'association de céréales, intercalées avec des noyers et des sorbiers, a pour objectif la recherche de solutions alternatives aux méthodes culturales actuelles.

Au-delà des ruines de l'ancienne maison de pompage, de vieux magnolias bordent le miroir trouble d'un canal et dans leurs branches, un essaim sauvage squatte le nid d'un rollier d'Europe. Ces eaux dormantent grouillent d'une vie mystérieuse mais facile à observer : le plouf d'une grenouille de Perez crève soudain la nappe pointillée des lentilles d'eau et une sorte d'araignée s'enfuit en bonds minuscules devant le vol en rase motte d'une libellule aux ailes moirées. Partout la végétation exulte la présence de l'eau et la source du Lez signe la véritable richesse du domaine de Restinclières.

1471985843.jpgDans ce coin de paradis, les enfants barbotent avec bonheur sur les galets d'un gué : munis d'épuisettes de fortune, ils ambitionnent une pêche miraculeuse alors que l'ombre sereine des grands arbres accueille les parents. Alors que la journée se termine, chacun fait l'inventaire de ses trouvailles et on se fait la promesse de revenir bientôt.

21/05/2008

LE VILLAGE de ST GUILHEM LE DESERT

418882974.jpgSi l'abbaye de Gellone est le fleuron de St Guilhem le Désert, le village qui date à peu près de la fondation monastique n'en est pas moins intéressant.

Sa forme linéaire suit en effet le cours du Verdus, ruisseau capricieux qui parfois disparaît pour réapparaître quelques dizaines de mètres plus loin. Un petit ruisseau qui alimente de nombreuses fontaines qui font le bonheur des visiteurs.

En amont de l'abbaye, on distingue donc le territoire de la paroisse Saint Barthélémy avec ses maisons villageoises et ses bâtiments agricoles qui mènent au cirque de l'Infernet. En aval se trouve le territoire de la paroisse de Saint Laurent.

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On peut découvrir plusieurs maisons à fenêtres géminées, dont une grande maison comportant des ouvertures datant de la Renaissance avec un linteau daté de 1568. Tour des Prisons et autres bâtisses viennent rappeler à tout moment jusqu'à la Place du Portal et l'ancienne église médiévale Saint Laurent, proches de la route, les origines du village considéré fort à raison comme "l'un des plus beaux villages de France"..

Au cours du XIXè siècle, le village en lui-même a subi peu de modifications. Les diverses municipalités en place se sont attachées à améliorer son image de marque : la plupart des réseaux (électricité et téléphone entre autre) ont été soit enterrés, soit judicieusement camouflés.

Depuis plusieurs décennies, des boutiques artisanales sont venues s'implanter sur le territoire de la commune principalement pendant la saison estivale. Certains artisans d'art se sont installés également à demeure comme par exemple un souffleur de verre, un sculpteur sur pierre et un santonnier.

De 500 habitants au début du XXè siècle, la population de Saint Guilhem le Désert est passée de 190 à 245 habitants de 1990 à 1999. Sans oublier la dizaine de carmélites non cloîtrées qui ont rendu à l'abbaye sa destination religieuse tout en gérant une maison d'accueil dans le village.

Depuis le 5 décembre 1998, l'abbaye de Gellone, le village, le chemin de Saint Jacques de Compostelle qui y transite et le Pont du Diable voisin, construit en 1030, sont classés au Patrimoine Mondial de l'Unesco. Une juste récompense pour ce lieu de calme et de réflexion chargé d'histoire et de légende.132271016.jpg

16/05/2008

RESTAURATION de l'Abbaye de GELLONE

1361071404.jpgIl faudra attendre 1644 avec l'arrivée de la congrégation bénédictine de Saint Maur, pour que le monastère retrouve une vie religieuse régulière et que les bâtiments conventuels soient restaurés : cloître, chapître, réfectoire, cuisine, cellules en particulier.

Mais c'est en restaurant l'église que les nouveaux bénédictins retrouvèrent, en 1679, les reliques de Saint-Guilhem, disparues le siècle précédent. Cette découverte devait relancer le culte de Saint-Guilhem. Par la suite, les moines occupèrent l'abbaye jusqu'en 1790, date à laquelle leur communauté monastique se trouva réduite à 6 moines. L'église monastique devint alors la seule église paroissiale du village, l'église Saint-Barthélémy ayant été détruite en 1783 par Mgr. de Fumel, évêque de Lodève, lors de l'élargissement des voies d'accès au monastère pour son carrosse. Mais 8 ans avant le départ des moines, l'abbaye s'était enrichie d'un orgue construit par le facteur Jean Pierre CAVAILLE.

Lors de la Révolution, un inventaire des meubles et effets trouvés dans l'abbaye fut dressé en mai 1790. Il concernait surtout l'orfèvrerie, les reliquaires, les tableaux et les livres de la bibliothèque. En 1791, les habitants de Saint-Guilhem arrivèrent pourtant à sauver les reliques les plus précieuses : les fragments de la Vraie Croix et les ossements de Saint Guilhem.

Quant aux bâtiments monastiques, ils furent vendus comme Biens Nationaux. C'est ainsi que dans les murs on vit s'installer une filature de coton, puis une tannerie, tandis que les habitations prenaient place dans les anciens bâtiments conventuels situés autour du cloître qui avait été dépecé dès le début du XIXè siècle. C'est alors qu'une grande partie des sculptures du cloître fut dispersée à Saint-Guilhem et alentours, ou acquise par des particuliers, dont le juge de paix à Aniane.

Au début du XXè siècle, de nombreuses sculptures furent achetées par le sculpteur américain, George Grey Barnard , lequel les céda à son tour au Musée des Cloîtres de New York où l'on peut toujours aller les admirer. Depuis 1910, la plus grande partie des bâtiments conventuels appartiennent à l'Association Diocésaine de Montpellier, laquelle, avec l'aide de l'Etat, des institutionnels et de la commune de Saint-Guilhem Le Désert, a entrepris depuis les années 50 de nombreux travaux d'entretien et de restauration.

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14/05/2008

Splendeur et décadence de l'Abbaye de Gellone

652008534.jpgSi l'on ne possède que peu de renseignements sur les premières années de l'abbaye, de ses origines au XIè siècle, (il n'en subsiste aujourd'hui que la petite tour dite de Saint Martin et la crypte) en revanche on peut affirmer que la période d'apogée de Gellone s'est située du XIè au XIIIe siècle. Grâce à l'affluence des visiteurs, dont certains n'hésitèrent pas à laisser de nombreux dons, les possessions de l'abbaye ne cessèrent d'augmenter, en même temps que le développement du village. Ceci explique que dans la 1ère moitié du XIè siècle, il fut possible de reconstruire l'abbaye, le rez-de-chaussée du cloître et des bâtiments conventuels venant s'ajouter à l'église construite au-dessus de la crypte et qui fut terminée vers la fin du XIè siècle. Une église à laquelle fut ajoutée, à la fin du XIIè siècle, un porche, "le gimel", et un cloître riche en sculptures. C'est à cette époque également que furent réalisés tous les travaux de mise en valeur du territoire, (sources, fontaines, canalisations et moulins) qui profitèrent en premier lieu à la communauté civile, composée de notables et vivant autour de l'abbaye. Les siècles suivants devaient marquer une pause. Des travaux étaient pourtant réalisés dans l'église. C'est dans cet état que l'abbaye allait subir les contre-coups des guerres de religion. En 1569 le village et l'abbaye furent pris et pillés par des troupes de protestants venues d'Aniane et de Gignac. Fort heureusement, la communauté monastique avait réussi à s'enfuir à Lodève avant leur arrivée en sauvegardant les saintes reliques, l'argenterie et les ornements les plus précieux. Les lieux monastiques, bien qu'en partie dévastés, furent repris peu après, militairement, par une troupe soulevée par l'Abbé Claude Briçonnet.

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12/05/2008

LES RELIQUES dans l'Abbaye de Gellone

La présence de certaines reliques, dont une de la vraie croix, cadeau du patriarche de Jérusalem à Charlemagne, qui l'aurait remise par la suite à son cousin Guilhem, ont donné une certaine notoriété à l'Abbaye.

Autre fait important : la présence du corps de Saint Guilhem dans un sarcophage en marbre blanc placé dans le sanctuaire, derrière l'autel, à la vénération des pélerins.

Mais le trésor de l'abbaye possédait encore d'autres richesses dont une épine de la couronne du Christ et une relique de la vierge. Par ailleurs l'abbaye disposait également de livres liturgiques, dont le plus célèbre est le "Sacramentaire de Gellone" qui se trouve aujourd'hui à la Bibliothèque Nationale. Autant de faits qui permirent à l'abbaye de Gellone de se développer au cours des siècles suivants, malgré certaines périodes assez difficiles.966926225.jpg

11/05/2008

L'ABBAYE DE GELLONE

L'abbaye de GELLONE doit son origine à Guillaume, Comte de TOULOUSE et cousin germain de Charlemagne, célébré dans certaines chansons de gestes. C'est en effet lui qui, selon toute probabilité sur les conseils de Saint Benoît, fondateur de la proche abbaye bénédictine d'ANIANE, dota l'abbaye de Gellone au diocèse de Lodève, en l'an 804. Et ce n'est sans doute pas un hasard si, deux ans plus tard, après avoir définitivement déposé ses armes et s'être rendu en pélerinage à St Julien de Brioude, Guillaume (Guilhem) décidait de se retirer du monde, dans un premier temps à ANIANE, puis à Gellone où il mourut le 28 mai 812, portant alors l'habit monacal. Au début, Gellone ne fut qu'une simple "cella" bénédictine, dépendant de la grande abbaye voisine d'ANIANE, fondée en 782 par Benoît, grand réformateur de l'ordre bénédictin au début de l'époque carolingienne. La modeste fondation ne tardait pourtant pas à se développer, si bien qu'au début du Xè siècle, elle devint une abbaye et reconnue comme telle par les évêques de LODEVE.

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04/05/2008

L'INFLUENCE ROMAINE SUR L'OPPIDUM D'ENSERUNE

1261969670.jpgSi la romanisation de la province n'a pas apporté à ENSERUNE son cortège de monuments et d'édifices publics, l'oppidum en conserve pourtant des signes très clairs.

Du IIIè au 1er siècle av. J.C. la ville va s'étendre à toute la colline. Les maisons s'agrandissent, s'organisent différemment, déploient des bâtiments autour d'une cour centrale ressemblant à des maisons italiques. On ne néglige pas les décors : chapiteaux et colonnes gréco-romaines, mosaïques au sol, murs peints, imitation de marbres divers ... tout le luxe de Rome.

Des citernes étanches héritées de l'urbanisme romain permettent d'apporter une solution à l'épineux problème de l'eau. Les artisans locaux s'activent mais les importations italiennes de céramiques fines, de lampes, sont bien réelles aussi. Seulement le charme de la colline a dû être de bien faible poids dans la balance de la nouvelle organisation romaine. Les habitants d'Ensérune désertent la colline devenue inconfortable en comparaison des vallae et des nouveaux domaines agricoles de la plaine. Ensérune fut une des agglomérations les plus prospères du Languedoc à en juger par les riches objets trouvés dans la nécropole. En 1937, une villa se trouvant là comme par bonheur lorsque les fouilles débutèrent au début du siècle, devint musée.1119234175.jpg

03/05/2008

L'OPPIDUM D'ENSERUNE

1681746883.jpgAu VIè siècle avant J.C., ENSERUNE est entourée d'eau, encadrée au nord par l'étang de MONTADY, aujourd'hui asséché, au sud par le lac de VENDRES et à l'ouest par celui de CAPESTANG. Autant dire un îlot de salubrité dans une zone marécageuse. En ce temps-là, ce bas pays hésite entre mer et lagunes, et la côte lagunaire communique avec les terres par les graus, les étangs ou les fleuves côtiers. Ce particularisme géographique va jouer son rôle à fond dans l'essor d'un commerce d'un type nouveau.

Amphores vinaires et vases à boire étrusques, poterie ionienne, céramique corintienne et attique à figures noires affluent sur la côte languedocienne. Marseille, fondée par les Grecs de Phocée vers 600 av. J. C. joue les entreprenantes et se taille une bonne part du marché. Du côté terrestre, tous les chemins mènent à ENSERUNE. La pointe orientale de la colline, levant la tête hors de l'eau, commande par le bien nommé défilé de Malpasles diférents axes de communication. D'une part avec l'arrière-pays où les relations avec le monde des Causses et des hauts plateaux sont constantes et d'autre part vers la Catalogne et les pays du Sud. Là, sur les traces d'Héraklès, les nouveaux explorateurs négociants retrouvaient la grande voie antique, celle qui relie les mondes italiques et ibériques. L'homme, sans doute un peu las de pousser ses troupeaux devant lui et de faire le nomade a fini par se fixer. Pour survivre, il quitte ses grottes et s'installe dans les plaines fertiles où il devient agriculteur et éleveur de bétail. Des populations nouvelles s'ajoutent aux populations sédentarisées. Il semble que l'habitat de hauteur apparaisse comme la solution idéale pour jouer le rôle de guet et de relais sans rien perdre des nouveaux échanges monétaires.

Aux premières heures d'Ensérune, les hommes se concentrent sur les parties supérieures des versants et du plateau. Leurs cabanes, des constructions légères de torchis à la toiture de végétaux et au sol en terre battue, n'ont pas laissé de traces, hormis quelques encoches.

Du Vè siècle à la fin du IIIè, les temps changent. Aux huttes primitives vont se substituer des maisons rectangulaires en pierres, implantées le long de rues et délimitant des quartiers. La ville haute prend de l'importance et se dote d'un rempart. Le plan de la ville en damiers et les techniques de construction dénotent un caractère méditerranéen. Avec la Gaule et le monde celtique se met en place un important commerce de mobilier métallique, constitué dans un 1er temps d'accessoires puis de vêtures guerrières.

Pour aborder la dernière phase d'habitation de l'oppidum, de la fin du IIIè siècle av. J.C. au début de 1er siècle de notre ère, il faut se souvenir des évènement qui se déroulent : Hannibal était passé par là avec son cortège d'éléphants, les Celtes s'étaient installés et les brasseurs d'affaires romains avaient orchestré une pré-romanisation. En 118 avant notre ère, après avoir conféré aux populations le titre d'alliés du peuple romain, Domitien s'occupait de fonder la colonie de Narbonne. Les romains s'étaient rendus maîtres des terres et avaient entrepris une véritable politique d'aménagement, de mise en valeur des terres et de cadastration.

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