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05/05/2010

NIMES LE VIEUX (1)

chaos_nimes_le_vieux-250x147.jpgEn plein coeur du pays cévenol, entre Meyrueis et Florac, Nîmes le Vieux fait partie de ces lieux magiques qui incitent au merveilleux et à l'imaginaire.

On ne peut qu'être impressionné par cette cité ruiniforme qui surgit sur l'étendue dénudée du Causse Méjean, connue sous le nom de chaos de Nîmes-Le-Vieux. Rien à voir avec la Préfecture du Gard.

L'histoire, ou plutôt la légende, voudrait que, lors des guerres de religion, certaines troupes royales à la recherche des protestants, aient cru, enfin, atteindre leur but : la ville de Nîmes. Quelle désillusion !

Plus sérieusement, ce site ruiniforme aurait été baptisé ainsi en 1908 par son "découvreur", Paul ARNAL, pasteur à VEBRON, mais surtout grand fondateur du tourisme régional et fondateur du Club Cévenol. Deux ans plus tard, un article signé du grand géographe, Edouard-Alfred MARTEL (1859-1938) et paru dans la revue "Causses et Cévennes", parlait du site de Nîmes-le-Vieux en ces termes : "Des hameaux du Veygalier et de l'Hom jusqu'à la Borie de Galy, il se développe à l'altitude de 1 100 m sur près de 4 km d'étendue. Ce n'est pas comme à Montpellier-le-Vieux un groupement d'enceintes closes ciselées autour d'un grand massif rocheux central, mais un front de falaises, un ressaut de la surface du Causse Méjean, qui présente une grande longueur de demi-cirques, tout hérissé de centaines de dolomitiques, troués, taillés, sculptés..."

22:24 Publié dans LOZERE | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : tourisme, sud, région, histoire

08/04/2010

LE PARC NATUREL REGIONAL DU HAUT LANGUEDOC

1256087672_haut_languedoc_villes_zoom.jpgEn 1955 naissait l'idée d'un parc national sur le Caroux. C'était la grande époque de l'introduction du mouflon.

Monsieur PRIOTON, conservateur des eaux et forêts, fut l'instigateur du projet qui avait un double objectif : protéger et développer le pays. Ces précurseurs ne sont pas suivis.

Puis arrive l'idée du parc régional. Après cinq années d'études, le parc naturel régional du Haut-Languedoc est créé en octobre 1973. Il s'étend sur 145 000 hectares et concerne 70 communes et 70 000 habitants.

A cheval sur deux départements, le Tarn et l'Hérault, il dépend de deux régions : Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon.

Longtemps affaibli et menacé par des considérations politiques, il est reparti avec une priorité : maintenir la vie au pays. La Charte a été révisée et un nouveau directeur est entré en fonction.

Les objectifs principaux sont la promotion des produits du terroir et un développement touristique en harmonie avec les équipements.

21/03/2010

LE HAUT LANGUEDOC (5)

-St-Thibery-Pont-Romain1.jpgA l'époque romaine, une voie relie la voie Domitienne à la grande voie Béziers-Cahors.

Elle passe par Cessenon.

Et plus tard, le chemin d'Arles ou Via Toulouse mènera les pèlerins de Saint Jacques de Compostelle par Saint Gervais Sur Mare et la Salvetat sur Agout avant de les diriger vers Castres. Il existe une transversale qui joignait la Voie Domitienne à la Tolosane en passant par Cessenon, Fontcaude et Puisserguier, sans doute gîtes d'étape. Elle emprunte la transversale romaine de Poujol sur Orb à Saint Vital.

Ces chemins furent ceux de l'exode lors des soubressauts de l'histoire. Du bas-pays on les empruntait pour chercher refuge dans les montagnes. Ce fut le cas lors de la croisade contre les Albigeois, lors des guerres de religion ou à la Révolution durant laquelle les forêts abritèrent plus d'un prêtre réfractaire comme elles donnèrent asile, plus récemment, aux maquisards.

le-poujol-sur-orb.jpgEn temps de paix, ils étaient voies de négoce. Les produits de la montagne se troquaient contre ceux de la plaine. Et les troupeaux prenaient les mêmes chemins à l'approche de la belle saison pour monter à l'estive.

 

Aujourd'hui, les drailles sont oubliées et les hommes qui vivent encore au pays sont rares. Mais son cadre naturel remarquable, ses villages préservés, ses vestiges d'un passé riche font du Haut Languedoc un site touristique remarquable. A charge pour ses habitants de le mettre en valeur sans le dénaturer. Il leur faut aussi faire face à la désertification des dernières décennies qui a laissé le champ libre à la friche et à la forêt. Dans ce contexte, le Parc Régional est un outil formidable.

07/03/2010

LE HAUT LANGUEDOC (4)

saint_pons.jpgOLARGUES.jpgCols et vallées sont les lieux de passage privilégiés des échanges entre plaines et montagnes. Ici, les cols de Font-Froide et du Cabaretou sont des emplacements stratégiques. Sur les voies qui y passent se sont créées des villes importantes : Saint-Pons-de-Thomières et Olargues.

Depuis la nuit des temps, un réseau de voies de communication s'est développé dans cette terre-carrefour. A travers les âges, elles se recoupent souvent.

Au néolithique, les hommes pratiquent la transhumance. Les drailles qu'ils empruntent ont été fréquentées par les troupeaux jusqu'à ce siècle. Les témoignages de cette période abondent. Dans la région de Saint-Pons, quelques gisements riches en industrie osseuse ont valu à la civilisation locale d'être baptisée le Saint-Poniens. Les statues-menhirs dont une centaine ont été recensés dans le Haut-Languedoc, les plus beaux se trouvant dans le Tarn. Ce sont aussi les dolmens et les cupules creusées dans des dalles. Elles auraient été utilisées pour des offrandes liquides liées au culte auquel seraient mêlés les dolmens. Il existe aussi de nombreux vestiges d'un art dit schématique. Ce sont des gravures piquetées dans la roche. Elles représentent généralement des pieds ou des bonhommes stylisés.

25/02/2010

LE HAUT LANGUEDOC (3)

D'accès plus facile, le Somail continue à vivre. C'est une zone agricole et forestière où feuillus et résineux sont largement exploités. Là commence le pays des lacs. Le lac de Vézoles et le lac de la Raviège, près de la Salvetat-sur-Agout, ont été créés au milieu du siècle dernier par EDF.

ORB.jpgLes principales vallées sont celles de l'Orb et du Jaur qui courent vers la Méditerranée. La vallée de la Mare fixe les limites nord du Parc et sépare les Monts d'Orb de l'Espinouse. L'Agout prend naissance sur l'Espinouse et coule vers le Tarn.

La vallée de l'Orb est sous influence méditerranéenne, ce qui vaut à Roquebrun l'appellation de "Petit Nice". On y trouve des orangers aussi bien que des Mimosas et ce village pittoresque possède un jardin méditerranéen ouvert au public.

Les vallées de l'Orb et du Jaur sont aussi le pays des cerises. Cette culture est une tradition quasi centenaire, couronnée par la fête de la cerise au mois de mai.

20/02/2010

LE HAUT LANGUEDOC (2)

sécadou.jpgVous trouverez au Caroux les vestiges de nombreux "sécadous", petites bâtisses où l'on séchait et fumait les châtaignes pour les conserver. St Pons de Thomières a renoué, depuis plusieurs années, avec son passé en instaurant, le dernier dimanche d'octobre, la fête de la châtaigne.

L'Espinouse était un plateau agricole. D'accès peu facile, il a beaucoup souffert de la désertification. Les forêts de hêtres et de résineux le disputent aux frîches et à quelques cultures et pâturages. La reforestation intense n'a pas facilité d'éventuels retours à la terre.

chataignes.jpgLe massif du Caroux-Espinouse était forestier. L'agriculture, les verriers, grands consommateurs de bois, vinrent à bout des arbres. A la fin du XVIIème-XIXème siècle, ils avaient disparu, laissant la place aux landes et pelouses. Entre autres conséquences, des inondations désastreuses survinrent. Il s'ensuivit une grande période de reboisements, tel celui de la forêt des écrivains-combattants. Tout en luttant contre l'érosion, ces chantiers occupèrent la jeunesse après-guerre. Le retour des forêts marque celui des grands cervidés. Le plus célèbre a été introduit à partir de 1956. Il s'agit du mouflon.

17/02/2010

LE HAUT LANGUEDOC (1)

Mont Caroux.jpgLe Haut Languedoc héraultais est un petit bout de terre à géométrie variable.

Le Somail, l'Espinouse et le Caroux y tiennent la maîtresse place.

Certains y ajoutent ce que l'on appelle généralement Haut-Cantons, Les Monts d'Orb, l'Escandorgue et même un bout du causse du Larzac.

Le Haut Languedoc comprend le Somail et le massif du Caroux-Espinouse, séparés des Avant-Monts par le sillon des rivières de l'Orb et du Jaur. C'est le dernier soupir des Cévennes méridionales, généralement présenté comme le balcon du Massif Central sur la Méditerranée. Ce territoire constitue la portion héraultaise du Parc Naturel Régional du Haut Languedoc.

Cette zone de moyenne montagne se distingue par sa diversité. Climatique tout d'abord, car influences atlantiques et méditerranéennes s'y affrontent. Géologique ensuite et enfin biologique avec un large éventail faunistique et floristique. Le Haut Languedoc n'est pas en reste du point de vue historique. L'homme a façonné les paysages. De tout temps, il a traversé ou occupé les lieux. Les témoignages abondent de la Préhistoire à des époques plus récentes.

Les Avant-Monts correspondent au nord du Minervois. Leur versant atlantique, incliné sur l'Orb et le Jaur, est forestier. Leur versant méditerranéen héberge sur ses côteaux calcaires des crus renommés : les AOC Faugères et Saint-Chinian parmi lesquels les huit terroirs de Berlou.

Le massif du Caroux-Espinouse est la montagne proprement dite. C'est la zone la plus renommée, celle qui attire grimpeurs et randonneurs. Son altitude culmine à 1 146 mètres. Le Caroux est un pays de gneiss, cette roche dure qui donne une belle prise aux alpinistes. Elle forme des parois et des aiguilles qui donnent au paysage des airs de haute montagne. Ces pitons dominent les gorges d'Héric et de Colombières. Le Caroux, autrefois consacré aux cultures et à l'élevage, est maintenant un pays de landes où dominent la bruyère et le genêt. Ses flancs sont recouverts par les châtaigniers qui disputent le terrain au chêne vert. La châtaigne fut longtemps la base de l'économie.

10/02/2010

LE SEL MARIN (3)

Le sel se vend ou s'échange. Par exemple, les morutiers échangent le sel nécessaire aux salaisons contre des poissons.

C'est ainsi que la morue a fait son apparition dans la cuisine méditerranéenne. Mieux, mariée à l'huile d'olive, elle a donné naissance à la spécialité nimoise, la brandade de morue.

PEYRIAC SUR MER.jpgLes salins de peccais fournissent une autre spécialité régionale, le fromage de Roquefort. Au XIXème siècle, un propriétaire de caves de Roquefort, Rigal, possède également des salins. En pleine expansion, les salins s'organisent. En 1716, les propriétaires se rassemblent au sein d'une société unique. L'exploitation devient commune et la récolte partagée sous la surveillance d'un syndic.

La Révolution française ouvre une parenthèse en faisant des salins de Peccais une propriété nationale. Elle sera vite refermée avec leur restitution sitôt la Révolution terminée. Seuls les biens d'Eglise, salins de l'Abbé et de St Jean, resteront biens d'Etat.

En 1833, l'Etat accorde un privilège aux employés des salins : ils ont le droit, sous l'oeil attentif des douaniers, de rouler à même le sel les anguilles recueillies dans les roubines. Une autre ressource naturelle est utilisée sur place : la sagne qui sert à recouvrir pour la protéger la camelle, c'est à dire la récolte en tas.

Le Rhône déborde en 1840 et en 1842, provoquant des inondations désastreuses. Pour faire face, les propriétaires se rapprochent d'un négociant montpelliérain qui vient de racheter les anciens salins de l'Eglise. Ils emploient à cette époque pour la récolte 2 à 3 000 personnes venant des villages voisins, de Nimes et des Cévennes. Cela ne va pas sans problème et une troupe détachée des garnisons de Nimes ou Montpellier est parfois nécessaire pour faire régner l'ordre.

La diversification est déjà de mise. A Aigues Mortes, la vigne est plantée depuis longtemps. La garance va la côtoyer. Les racines de cette plante donnent une teinture précieuse. Les colorants chimiques la chasseront définitivement du Midi vers 1880. En 1856, propriétaires et négociants constituent une société anonyme, la "Compagnie des Salins du Midi". Elle donnera corps à la Compagnie des Salins du Midi et des Salines de l'Est, premier producteur de sel français. Une autre histoire commence.

 

07/02/2010

LE SEL MARIN (2)

SALINS AUDE.jpgEn 1546, Peccais gagne un voisin : le salin de Saint Jean, construit par les Chevaliers de l'Ordre de Saint Jean. L'enclos de Peccais comprend dix sept salins à la fin du XVIIème siècle.

Leur essor est favorisé par l'accroissement de la consommation du sel que connaît la France au XVIIIème siècle et pour deux siècles encore. Le sel de Peccais alimente le Bas-Languedoc, l'Auvergne, le Rouergue, le Lyonnais, la Bourgogne et la Bresse. Il s'exporte vers la Savoie et la Suisse. Avant 1790, Aigues Mortes et Peyriac dans l'Aude sont les points de départ languedociens des expéditions de sel par terre. La route du sel mène au Rouergue d'où le voiturier redescend des toiles achetées aux foires de Monnastier et Najac. Elles servent à confectionner les sacs de sel. Lyon et Toulouse sont également desservies.

A la même époque, l'accès au Port d'Aigues-Mortes est amélioré. Trois cents bateaux sont recensés en 1848. Ils arrivent d'Espagne chargés de poissons salés, de liège, de bonbons, de fruits et de légumes ou des Baléares avec des oranges et des citrons. Naples envoie des futailles, Gênes de l'huile d'olive. Les navires repartent avec des verreries et poteries de grès cévenoles, des tissus de Nimes et du sel de Peccais destiné surtout aux ports méditerranéens.

04/02/2010

LE SEL MARIN (1)

L'homme ne peut pas vivre sans sel. Celui-ci fait partie de ses besoins alimentaires et de ceux du bétail. Il a appris depuis la nuit des temps à l'utiliser pour conserver les aliments et tanner les peaux.

Le sel a pris très tôt une importance capitale dans les échanges commerciaux. Indispensable, il devint la manne de l'Etat qui le taxa longtemps et la proie des pirates, bandits et contrebandiers. Sel, soleil et salins, tout était en place pour faire du littoral du Languedoc-Roussillon un espace salinier d'exception.

salins de peccais.jpgLes salins gardois de Peccais, tout près d'Aigues Mortes, sont les plus anciens salins de la Méditerranée. Ils datent officiellement de Charlemagne. En fait, ils sont probablement d'origine romaine. Leur nom serait l'héritage d'un "ingénieur" romain, Peccius, chargé d'organiser la production de sel au début de l'ère chrétienne. Entre le IXème et le XIIème siècle, les salins de Peccais jouent un rôle important dans les échanges avec Asti, Pise, Gênes, Nice, la Sicile ou Venise.

Le sel est surtout utilisé pour conserver les aliments, en particulier le poisson.

Au XIIème siècle, les salins appartiennent aux moines de Psalmody et aux seigneurs d'Uzès et d'Aimargues. Le territoire d'Aigues Mortes est cédé à Saint-Louis en 1248. Le port est le point de départ des Croisades. Les moines de Psalmody construisent alors le salin de l'Abbé.

En 1284, ils s'entendent avec le Seigneur d'Uzès pour établir des mesures communes. Les choses se compliquent bientôt : les seigneurs d'Uzès inféodent les salins à divers personnages avant de les échanger à Philippe le Bel contre les châteaux et villages de Pouzilhac et de Saint- Martin-de-Jonquières ainsi que la baronnie de Remoulins.