14/08/2008
LA CHAPELLE AU BORD DU LAC (du Salagou)
Perdue au milieu d'une campagne peu fréquentée avant la mise en eau du Salagou, Notre-Dame-Des-Clans aurait pu connaître la désaffection et l'oubli comme tant d'autres petits édifices. Le lac et le tourisme lui ont beaucoup apporté à commencer par sa remise en état. Ce lieu de culte était déjà mentionné au XIIème siècle mais son étymologie demeure absconse. Ce que l'on sait par contre de son passé est émouvant et rustique : des fermes et hameaux dispersés, on y venait en pèlerinage, le jour de l'Assomption. C'était une occasion de retrouvailles qui ne négligeaient pas les jeunes gens en âge de fiançailles. Ainsi, peu à peu, la Vierge des Clans eut la réputation de favoriser les amoureux. Ne dit-on pas encore aujourd'hui que...
Car le pèlerinage du 15 août a toujours lieu ... Mais si vous aller la visiter en solitaire, avancez doucement pour ne pas effaroucher la petite famille de chats qui vit là.
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08/08/2008
ALLEGRE-LES-FUMADES
Le territoire d'Allègre-les-Fumades, situé entre les Cévennes Alésiennes et le massif du Bouquet, est un lieu privilégié où les rivières font naître des miracles de verdure au milieu des chênes rouvres. Au lieu-dit les Fumades, une antique source abreuve toujours la seule station hydrominérale du Gard qui avait la faveur des empereurs d'autrefois. La petite station des Fumades s'est blottie au pied de la colline de la Costo Caudo (coteau chaud). L'oasis de son cadre enchanteur bien qu'un peu fané par les aléas de l'histoire contraste avec les versants calcaires du massif du Bouquet qui offrent à la vue un panorama grandiose. Quelques pas de promenade permettent de découvrir la station et les derniers témoins du faste de la Belle Epoque. La buvette de la Fon Pudente, rebaptisée plus noblement au 19 ème siècle, source romaine, célèbre les eaux fondatrices où les païens vénéraient les nymphes en remerciements de leurs guérisons. Plus loin les 3 naïades de la fontaine, mais surtout l'arc de triomphe "romain" (construit en 1907), font encore référence à l'Antiquité : sur le fronton de cette porte monumentale, l'inscription "voyageur, arrête-toi et bois" introduisait le beau monde venu prendre les eaux. Bien que les nouveaux Thermes ne préconisent plus les eaux des Fumades en boisson, celle-ci sont remarquablement efficaces en ablution de toutes sortes pour soigner les voies respiratoires et les maladies cutanées. Grâce à leur teneur exceptionnelle en souffre et en bicarbonate, les sources minérales des Fumades sont comptées parmi les meilleures d'Europe et elles attiraient au début du 20 ème siècle la grande bourgeoisie étrangère. Car l'exploitation de la station fut achetée en 1907 par une société anglaise. Avec ses hôtels de luxe, son théatre, son casino, son journal, son parc, son orchestre, ses établissements de soins, ses pavillons rococos et ses eaux en bouteilles, Les Fumades-Les-Bains est à son apogée. Pas pour très longtemps hélas car la première guerre mondiale sonne le glas : destruction et pillages vont être de mise tout au long du 20ème siècle.
Dans un parc, de grands palmiers côtoient des ifs centenaires. Une fontaine de rocaille toute moussue, trône au milieu des pommiers du Japon, des cèdres et des saules pleureurs, des allées sont bordées de buis. Un ruisseau nonchalant serpente entre des rives creusées dans l'argile tendre. Quelques bergeronnettes sautillent sous le vieux pont. Un sentier de pêcheurs accompagne les eaux vertes jusqu'au confluent de l'Auzonnet au-delà duquel le ruisseau rejoint les eaux aurifères de la Cèze, en aval du village de Rivière. Un petit canal, semblable à un torrent, se faufile entre les champs de colza et les jardins potagers bordés de vieux mûriers. Aux abords du village d'Arlinde, un moulin couvert de lierre est abandonné depuis longtemps mais le lavoir, récemment restauré, est prêt à accueillir des lavandières. Non loin de la vieille église, l'herbe grasse des prairies fait le régal de quelques chèvres blanches. Ces bêtes semblent ignorer que sous leurs sabots se trouvent des vestiges d'une villa gallo-romaine. Car les Romains avaient choisi cet endroit en raison de la belle résurgence vauclusienne qui surgit, en bouillonnant, dans une vasque couverte de cresson.
La station thermale des Fumades-les-Bains prend un nouvel essor en 1995 en se dotant d'un nouvel établissement thermal adapté aux normes modernes des traitements dermatologiques et des voies respiratoires. Il ne subsiste plus grand chose du lustre de la Belle Epoque (le grand hôtel a été détruit) mais la villa dite du Kronprinz attend toujours sur la colline que le prince héritier d'Allemagne vienne enfin soigner sa sinusite aux Fumades.
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04/08/2008
UNE PIERRE AU COEUR TENDRE : la pierre de CASTRIES
C'est sur une aire étendue de SUSSARGUES à ST GENIES DES MOURGUES en passant par BEAULIEU que l'on trouve les zones d'extraction de cette pierre de CASTRIES, mélées à la végétation, au travers de l'enchevêtrement des pins et des chênes-Kermès. En fait il s'agit du même gisement poussant ses extensions des collines de PIGNAN jusqu'aux alentours de JUNAS.
Depuis des siècles, les hommes exploitent ce filon rocheux. Le site d'Ambrussum (sommet de rempart), laisse supposer que le calcaire coquillier était employé en blocs de grand appareil trois siècles avant notre ère. Ces carrières ont d'ailleurs été largement sollicitées plus tard dans l'aménagement des maisons (pierres de seuil) et des habitations à colonnes. Exploitation facilitée sans doute par la proximité de la Voie Domitienne. Mais globalement ce sont les années d'après-guerre qui changent fondamentalement la situations des carriers. La notion d'exploitation a alors pris le pas sur les temps où, dans nos villages, tout le monde était un peu carrier, soit avec le charroi et les chevaux, soit en venant extraire la pierre. Pour se procurer un revenu hivernal d'appoint, au moment où la végétation s'arrêtait, chacun, de manière indépendante, travaillait sur des chantiers dispersés dans la garrigue. Un maître carrier ou un entrepreneur de MONTPELLIER passait prendre 5 pierres chez l'un, 10 pierres chez l'autre.
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03/08/2008
LA PIERRE DE CASTRIES
Des strates se sont déposées dans le bassin Rhodanien, il s'agit du rivage enfoui d'une mer d'il y a 20 millions d'années, la Mer Miocène, l'ancêtre de la Méditerranée, un mer dont presque rien ne nous échappe. On sait qu'elle s'est avancée de 30 à 40 kms au nord de la côte languedocienne actuelle. Peu profonde, elle a laissé des dépots riches en fossiles. Tous ces débris, cimentés ensuite par de la calcite, sont bien reconnaissables dans ces roches faciles à tailler, puisqu'elles sont presque formées exclusivement de coquilles entières et de débris.
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27/07/2008
SOMMIERES, ville médiévale et méridionale
C'est au 9ème siècle que la cité naquit.
Vidourle, soleil, garrigues, vignes, oliviers, pétanque, pastis et taureaux en font une véritable méridionale.
Le pont lancé sur le Vidourle sous le règne de Tibère témoigne d'une étape fondamentale pour Sommières, celle de l'occupation romaine. Cet élégant monument n'a certes plus sa majesté première ni ses 190 mètres initiaux depuis que le bourg médiéval a grignoté 6 de ses 17 arches. Elles servent aujourd'hui de cave, tandis que, restauré au 18 ème et 19 ème siècle, l'ensemble visible forme l'un des ouvrages d'art antiques les mieux conservés en France. (à suivre)
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16/07/2008
LA GROTTE DES DEMOISELLES
Depuis son ouverture au public en 1931, la Grotte des Demoiselles a vu défiler un nombre incalculable de visiteurs.
Au-dessus de Saint Bauzille-de-Putois la jolie route monte en lacets au flanc de la montagne de Thaurac. C'est là qu'il y a bien longtemps les petits pâtres de Montoulieu ou de Ferrières se racontaient des histoires de moutons disparus dans les profondeurs de la terre, emportés par des fées sans doute très belles mais pas très avenantes. Certains disaient les avoir vu danser par les nuits sans lune sur les espaces parsemés d'avens, de grottes et autres cavités assez peu engageantes.
Aujourd'hui il n'est plus de maléfices, plus de mystère, plus d'appréhension. Tout vous engage à la découverte des réseaux souterrains qui effrayaient tant les bergers.
Un nouveau pavillon d'accueil, sachant allier le contemporain et le classique, s'inscrit dans l'imposante falaise où jadis fut creusé le tunnel d'accès. Colonnes, arcades, portiques et dallages se veulent être la transition entre les terrasses où plus de 160 espèces de la flore méditerranéenne sont représentées et l'entrée du monde des profondeurs.
Il y a en effet à cet endroit précis le parfait trait d'union entre le Sud solaire et brûlant et la richesse du sous-sol du Languedoc-Roussillon, région qui offre le plus important réseau souterrain aménagé de France. Le panorama qui s'ouvre sur la garrigue, le nord montpelliérain et dévoile la vallée de l'Hérault, vous fera sans doute retarder encore le moment de franchir la frontière de l'ombre. Il faut suivre le guide.
Pour rejoindre en toute sécurité et sans effort les lieux explorés en 1889 par E. A. Martel mais dont une visite est déjà rapportée au XVIIIè siècle, on a percé un boyau d'accès, installé un funiculaire, cimenté des couloirs, aménagé des balcons et des passerelles. C'est ainsi que le "Pas du Diable" n'a rien d'infernal ni de périlleux.
On n'a qu'à contempler les grandes orgues, les colossales colonnes, les stalactites qui, à plus de cinquante mètres au-dessus des têtes, décorent la voûte. Les fées ne vont-elles pas revenir ?
Au cours de la visite qui se déroule sur environ un kilomètre, on découvre la "salle à manger" qui rappelle le point de halte des explorateurs, on passe sous l'aven qui est l'entrée naturelle de la grotte et on aboutit dans la grande salle baptisée "cathédrale des abîmes". Elle a en effet tout d'une magnifique nef avec ses cinquante deux mètres de haut et près de cent vingt de long sur quatre-vingt de large. Et c'est en son centre que s'élève sur un piédestral une incroyable stalagmite drapée de calcite. Elle a pris la forme d'une statue de la vierge portant l'Enfant Jésus, ce qui lui a donné son nom. C'est assurément cette oeuvre de la nature qui a fait plus que tout la réputation de la Grotte des Demoiselles. Mais tant d'autres surprises vous attendent comme la reproduction de l'ours des cavernes qui vivait là il y a vingt mille ans. Songez que la grotte a servi de refuge aux camisards, aux prêtres réfractaires et à nos ancêtres de la préhistoire.
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14/07/2008
LE CHEVAL DE CAMARGUE
Nul ne peut affirmer ses origines tant elles sont lointaines.
Sur le littoral marécageux, il est depuis toujours l'indispensable moyen de locomotion et l'inséparable compagnon du gardian qui le dresse dès son plus jeune âge pour travailler dans la manade, au milieu des taureaux. De petite taille - 1 m 40 au garrot - le cheval de camargue possède des membres robustes et de larges appuis qui lui confèrent une résistance à toute épreuve.
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10/07/2008
L'ETANG DE L'OR
Du temps de la mer de Pline, la première ressource de la région, c'était le golfe du Lion, très riche et qui correspondait à cette mer intérieure par des chenaux appelés "graux". Plusieurs espèces de poissons supportant de faibles oxygénations se rendaient dans la mer de Pline pour s'y reproduire et s'y développer.
La deuxième ressource de cette région c'était le Rhône qui se jetait en grande partie ici, les crues apportant des limons.
Enfin, la troisième ressource c'était le commerce. De nombreux échanges avaient lieu entre les populations autochtones et les navigateurs.
C'était le berceau de la vie économique française. Petit à petit, cette zone s'est colmatée. La mer de Pline s'est fractionnée en plusieurs étangs parmi lesquels l'étang de l'Or.
Jusqu'en 1945, on pêchait sur cet étang plus de 400 kgs d'anguilles à l'hectare. Cette richesse venait surtout du faible taux de salinité des eaux, consécutif à l'écoulement par gravité de l'eau douce du Vidourle dans l'étang. Mais l'avènement de la Grande Motte, l'assainissement de la basse plaine de Marsillargues et la pollution générée par les écoulements de plus en plus importants du bassin versant ont bouleversé l'écosystème de l'étang de l'Or. L'eau est devenue salée et polluée.
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24/06/2008
LA REGORDANE, chemin muletier et voie royale
Le temps passe et les guerres successives dévient les voyageurs vers d'autres itinéraires. Faute d'être entretenu, le chemin de Régordane périclite durant quelques siècles. Il faut attendre le 17è siècle et les grandes politiques d'amélioration du réseau routier du royaume pour que la Régordane soit remise à l'honneur. En 1668, l'Intendant du Languedoc commande à Mr de Froidour, grand maître des Eaux et Forêts, une étude complète sur l'opportunité de réaménager ce chemin. Mr de Froidour consigne précisément les travaux nécessaires à l'amélioration de la route afin de permettre à toute sorte de marchandises de soyes, laine et coton, bleds, vins, savons, huiles, oranges, figues, raisins, marrons, miel et autres denrées comme aussi les sels de transiter du Languedoc vers le nord. Ainsi fut fait aux 17è et 18è siècles : des rampes aux larges virages atténuent les pentes, des callades renforcent la chaussée, des ponts enjambent les cours d'eau. Mais à cause des conditions climatiques rigoureuses, il faut entretenir constamment le chemin ... et il semble que ce ne soit pas toujours fait, car dès 1752 l'Inspecteur des Ponts et Chaussées assure que les chemins de montagne sont de mauvaises sentes muletières où il est nécessaire de briser les charges, de multiplier les transbordements en ballots pour les rendre plus aisés à porter aux bêtes de somme. Il ajoute même qu'il faut emporter huiles et eaux de vie dans des outres qui crèvent par l'usage et même contre les murailles et encore aux portes des écuries ou lorsque les mulets tombent sur la glace. En raison des contraintes géographiques, d'autres routes plus longues mais moins pénibles, par le Rouergue ou le Vivarais, sont alors préférées à notre antique chemin de Régordane.
Pourtant de nos jours la Régordane subsiste encore, parfois sous le goudron de la route actuelle ou à l'état sauvage sous quelques landes ou maquis, ou bien alors dégagée par des chantiers de restauration. Commémoré aux rues des villages, le chemin de Régordane constitue aujourd'hui un lieu de mémoire bien vivant attaché à l'idée de tolérance et contribue à développer le tourisme et le patrimoine culturel des pays qu'il sillonne.
En photo, le Château de Portes surveille les Cévennes.
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17/06/2008
L'ABBAYE de ST FELIX DE MONTCEAU
Au départ de Montpellier, en prenant la R.N. 113 jusqu'à GIGEAN, un panneau vous indique : Abbaye de St Félix.
C'est ici que commence après une courte grimpette, la visite de la magnifique église gothique, malheureusement en ruines.
Celle-ci date environ du XIVè siècle, elle est venue remplacer la chapelle romaine du XIè siècle qui était devenue trop exiguë. Construite en pierre de Pignan (calcaire tendre) pour l'essentiel, seuls les contreforts sont en pierre taillée. Le portail de toute beauté se trouve sur la face nord du bâtiment. Les 3 fenêtres qui éclairent la nef représentent un très bel exemple d'architecture gothique. Côté sud, un mélange romano-gothique où l'on voit très nettement les anciens bâtiments sur lesquels l'église est venue s'appuyer. Un escalier donnait accès au clocher de l'ancienne chapelle. Vers le Sud, vous avez devant vous l'Etang de Thau et la plaine de Poussan.
Les archives indiquent qu'un oratoire dédié à St Félix aurait été implanté au VIIIè siècle. L'Abbaye dès le XIIè siècle ne cessa d'augmenter son rayonnement, et cela jusqu'au début du XIVè siècle. En effet, au Moyen Age, les croyances incitaient les gens à la peur du devenir de leur âme après la mort. Aussi cherchaient-ils à se faire enterrer dans des lieux pieux. C'est ainsi que le nombre de legs et de testaments permirent aux abbayes, couvents et monastères de prospérer.
Cependant, à partir de cette époque les ennuis commencèrent avec la peste, ensuite par les attaques des bandits de grands chemins.
En 1514, à regrets, il fallut quitter les lieux et s'installer à l'abri des remparts de Gigean.
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