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01/08/2008

UN ARBRE LEGENDAIRE

OLIVES.jpgLa culture de l'olivier est une longue histoire, sans doute commencée en Asie-mineure où l'arbre connu comme un symbole de paix, de fécondité et de gloire paraît avoir ses origines.

Selon Strabon, ce furent les Phocéens qui l'introduisirent dans notre région lors de leur établissement à Marseille.

Parmi tous les végétaux caractéristiques du Midi méditerranéen, son feuillage d'argent occupe une place aussi importante que la vigne, et on considère généralement les deux cultures comme allant de pair. L'olivier, plutôt sobre au regard des sols qui l'accueillent et assez résistant aux parasites, n'est cependant à l'aise qu'au-dessous de quatre à cinq cents mètres d'altitude. On considère aussi que 8 degrés au-dessous de zéro lui sont néfastes, même s'il peut résister à des températures inférieures.

Par contre, dans les conditions qu'il affectionne, il peut vivre jusqu'à mille ans.

OLIVIER 1.jpg

27/07/2008

SOMMIERES, ville médiévale et méridionale

C'est au 9ème siècle que la cité naquit.

Vidourle, soleil, garrigues, vignes, oliviers, pétanque, pastis et taureaux en font une véritable méridionale.

Le pont lancé sur le Vidourle sous le règne de Tibère témoigne d'une étape fondamentale pour Sommières, celle de l'occupation romaine. Cet élégant monument n'a certes plus sa majesté première ni ses 190 mètres initiaux depuis que le bourg médiéval a grignoté 6 de ses 17 arches. Elles servent aujourd'hui de cave, tandis que, restauré au 18 ème et 19 ème siècle, l'ensemble visible forme l'un des ouvrages d'art antiques les mieux conservés en France. (à suivre)

Sommières le pont.jpg

16/07/2008

LA GROTTE DES DEMOISELLES

grottes demoiselle.jpgDepuis son ouverture au public en 1931, la Grotte des Demoiselles a vu défiler un nombre incalculable de visiteurs.

Au-dessus de Saint Bauzille-de-Putois la jolie route monte en lacets au flanc de la montagne de Thaurac. C'est là qu'il y a bien longtemps les petits pâtres de Montoulieu ou de Ferrières se racontaient des histoires de moutons disparus dans les profondeurs de la terre, emportés par des fées sans doute très belles mais pas très avenantes. Certains disaient les avoir vu danser par les nuits sans lune sur les espaces parsemés d'avens, de grottes et autres cavités assez peu engageantes.

Aujourd'hui il n'est plus de maléfices, plus de mystère, plus d'appréhension. Tout vous engage à la découverte des réseaux souterrains qui effrayaient tant les bergers.

Un nouveau pavillon d'accueil, sachant allier le contemporain et le classique, s'inscrit dans l'imposante falaise où jadis fut creusé le tunnel d'accès. Colonnes, arcades, portiques et dallages se veulent être la transition entre les terrasses où plus de 160 espèces de la flore méditerranéenne sont représentées et l'entrée du monde des profondeurs.

 

Il y a en effet à cet endroit précis le parfait trait d'union entre le Sud solaire et brûlant et la richesse du sous-sol du Languedoc-Roussillon, région qui offre le plus important réseau souterrain aménagé de France. Le panorama qui s'ouvre sur la garrigue, le nord montpelliérain et dévoile la vallée de l'Hérault, vous fera sans doute retarder encore le moment de franchir la frontière de l'ombre. Il faut suivre le guide.

Pour rejoindre en toute sécurité et sans effort les lieux explorés en 1889 par E. A. Martel mais dont une visite est déjà rapportée au XVIIIè siècle, on a percé un boyau d'accès, installé un funiculaire, cimenté des couloirs, aménagé des balcons et des passerelles. C'est ainsi que le "Pas du Diable" n'a rien d'infernal ni de périlleux.

On n'a qu'à contempler les grandes orgues, les colossales colonnes, les stalactites qui, à plus de cinquante mètres au-dessus des têtes, décorent la voûte. Les fées ne vont-elles pas revenir ?

vierge grotte demoiselles.jpgAu cours de la visite qui se déroule sur environ un kilomètre, on découvre la "salle à manger" qui rappelle le point de halte des explorateurs, on passe sous l'aven qui est l'entrée naturelle de la grotte et on aboutit dans la grande salle baptisée "cathédrale des abîmes". Elle a en effet tout d'une magnifique nef avec ses cinquante deux mètres de haut et près de cent vingt de long sur quatre-vingt de large. Et c'est en son centre que s'élève sur un piédestral une incroyable stalagmite drapée de calcite. Elle a pris la forme d'une statue de la vierge portant l'Enfant Jésus, ce qui lui a donné son nom. C'est assurément cette oeuvre de la nature qui a fait plus que tout la réputation de la Grotte des Demoiselles. Mais tant d'autres surprises vous attendent comme la reproduction de l'ours des cavernes qui vivait là il y a vingt mille ans. Songez que la grotte a servi de refuge aux camisards, aux prêtres réfractaires et à nos ancêtres de la préhistoire.

10/07/2008

L'ETANG DE L'OR

Etang de l'Or hérault.jpgDu temps de la mer de Pline, la première ressource de la région, c'était le golfe du Lion, très riche et qui correspondait à cette mer intérieure par des chenaux appelés "graux". Plusieurs espèces de poissons supportant de faibles oxygénations se rendaient dans la mer de Pline pour s'y reproduire et s'y développer.

La deuxième ressource de cette région c'était le Rhône qui se jetait en grande partie ici, les crues apportant des limons.

Enfin, la troisième ressource c'était le commerce. De nombreux échanges avaient lieu entre les populations autochtones et les navigateurs.

C'était le berceau de la vie économique française. Petit à petit, cette zone s'est colmatée. La mer de Pline s'est fractionnée en plusieurs étangs parmi lesquels l'étang de l'Or. 

Jusqu'en 1945, on pêchait sur cet étang plus de 400 kgs d'anguilles à l'hectare. Cette richesse venait surtout du faible taux de salinité des eaux, consécutif à l'écoulement par gravité de l'eau douce du Vidourle dans l'étang. Mais l'avènement de la Grande Motte, l'assainissement de la basse plaine de Marsillargues et la pollution générée par les écoulements de plus en plus importants du bassin versant ont bouleversé l'écosystème de l'étang de l'Or. L'eau est devenue salée et polluée.

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24/06/2008

LA REGORDANE, chemin muletier et voie royale

chemin regordane.jpgLe temps passe et les guerres successives dévient les voyageurs vers d'autres itinéraires. Faute d'être entretenu, le chemin de Régordane périclite durant quelques siècles. Il faut attendre le 17è siècle et les grandes politiques d'amélioration du réseau routier du royaume pour que la Régordane soit remise à l'honneur. En 1668, l'Intendant du Languedoc commande à Mr de Froidour, grand maître des Eaux et Forêts, une étude complète sur l'opportunité de réaménager ce chemin. Mr de Froidour consigne précisément les travaux nécessaires à l'amélioration de la route afin de permettre à toute sorte de marchandises de soyes, laine et coton, bleds, vins, savons, huiles, oranges, figues, raisins, marrons, miel et autres denrées comme aussi les sels de transiter du Languedoc vers le nord. Ainsi fut fait aux 17è et 18è siècles : des rampes aux larges virages atténuent les pentes, des callades renforcent la chaussée, des ponts enjambent les cours d'eau. Mais à cause des conditions climatiques rigoureuses, il faut entretenir constamment le chemin ... et il semble que ce ne soit pas toujours fait, car dès 1752 l'Inspecteur des Ponts et Chaussées assure que les chemins de montagne sont de mauvaises sentes muletières où il est nécessaire de briser les charges, de multiplier les transbordements en ballots pour les rendre plus aisés à porter aux bêtes de somme. Il ajoute même qu'il faut emporter huiles et eaux de vie dans des outres qui crèvent par l'usage et même contre les murailles et encore aux portes des écuries ou lorsque les mulets tombent sur la glace. En raison des contraintes géographiques, d'autres routes plus longues mais moins pénibles, par le Rouergue ou le Vivarais, sont alors préférées à notre antique chemin de Régordane.

Pourtant de nos jours la Régordane subsiste encore, parfois sous le goudron de la route actuelle ou à l'état sauvage sous quelques landes ou maquis, ou bien alors dégagée par des chantiers de restauration. Commémoré aux rues des villages, le chemin de Régordane constitue aujourd'hui un lieu de mémoire bien vivant attaché à l'idée de tolérance et contribue à développer le tourisme et le patrimoine culturel des pays qu'il sillonne. 

En photo, le Château de Portes surveille les Cévennes.

23/06/2008

LA REGORDANE

REGORDANE.jpgRégordane est le nom d'une ancienne route qui, à travers le Massif Central, relie la Méditerranée aux provinces d'Auvergne.

De la Camargue au Pays Vellave, le chemin de Régordane joint entre eux Garrigues, Cévennes et Gévaudan et tel un chapelet égraine du Puy jusqu'à Saint Gilles ses villes et ses hameaux dont les noms évoquent parfoir les us des voyageurs d'autrefois.

Son origine et son nom, perdus dans la nuit des temps, donnent lieu à de savantes hypothèses. On sait que le nom du chemin est lié à son tronçon cévenol entre Alès et Luc : Régordane évoque la voie des eaux qui s'acheminent de gourgs en gorges vers la plaine. On raconte aussi qu'en période estivale les lits asséchés des cours d'eau servaient eux-même de route.

Au gré de la faille géologique de Villefort, les troupeaux en transhumance ont emprunté depuis des temps immémoriaux cette brèche naturelle ouverte dans les montagnes. Est-ce à l'époque romaine que les premiers travaux ont été entrepris pour en faire une voie carrossable ?  Au 17 ème siècle, une tradition orale l'affirmait. Pourtant aucun vestige archéologique probant ne confirme cette hypothèse.

C'est au 11è et 12è siècles que l'itinere regordane connaît son heure de gloire, alors que les foules de pélerins se transportent jusqu'à Saint Gilles, de lieux saints en Terre Sainte. La fréquentation de ce chemin romieu est telle que seigneurs et évèques édifient en des points stratégiques des octrois défendus par des places fortes. Ils perçoivent alors de lucratives taxes sur les droits de passage en échange de leur protection contre les bandits de grands chemins. L'importance économique de la Régordane justifie alors des aménagements facilitant le passage des charrois. En ces temps de grandes affluences, la vie quotidienne s'organise le long de la route. Afin d'assurer gîte et couvert aux voyageurs, outre les nombreuses auberges, le chemin de Saint Gilles est jalonné de maladreries. Ces hospices, toujours situés en rase campagne ou aux faubourgs des villes, pourvoient au repos du corps et de l'âme des "pauvres passants". Sur les dizaines de maladreries que comptait le Chemin de Régordane, il ne subsiste aujourd'hui que celle de Pradelles. Parfois, le souvenir de quelques autres est transmis aux noms de lieux que nous rencontrons au gré de nos pérégrinations : la Maladrière près de Vézenobres, la Malautière à Génolhac...

17/06/2008

L'ABBAYE de ST FELIX DE MONTCEAU

st félix de montceau.jpgAu départ de Montpellier, en prenant la R.N. 113 jusqu'à GIGEAN, un panneau vous indique : Abbaye de St Félix.

C'est ici que commence après une courte grimpette, la visite de la magnifique église gothique, malheureusement en ruines.

Celle-ci date environ du XIVè siècle, elle est venue remplacer la chapelle romaine du XIè siècle qui était devenue trop exiguë. Construite en pierre de Pignan (calcaire tendre) pour l'essentiel, seuls les contreforts sont en pierre taillée. Le portail de toute beauté se trouve sur la face nord du bâtiment. Les 3 fenêtres qui éclairent la nef représentent un très bel exemple d'architecture gothique. Côté sud, un mélange romano-gothique où l'on voit très nettement les anciens bâtiments sur lesquels l'église est venue s'appuyer. Un escalier donnait accès au clocher de l'ancienne chapelle. Vers le Sud, vous avez devant vous l'Etang de Thau et la plaine de Poussan.

intérieur abbaye.jpgLes archives indiquent qu'un oratoire dédié à St Félix aurait été implanté au VIIIè siècle. L'Abbaye dès le XIIè siècle ne cessa d'augmenter son rayonnement, et cela jusqu'au début du XIVè siècle. En effet, au Moyen Age, les croyances incitaient les gens à la peur du devenir de leur âme après la mort. Aussi cherchaient-ils à se faire enterrer dans des lieux pieux. C'est ainsi que le nombre de legs et de testaments permirent aux abbayes, couvents et monastères de prospérer.

Cependant, à partir de cette époque les ennuis commencèrent avec la peste, ensuite par les attaques des bandits de grands chemins.

En 1514, à regrets, il fallut quitter les lieux et s'installer à l'abri des remparts de Gigean.

10/06/2008

LA REVANCHE DE SETE

SETE Port de MEZE.jpgDans le port de SETE sont également débarqués le bois, surtout pour les tonneaux, les minerais, les céréales, le pétrole et d'autres denrées.

Les activités portuaires garderont une importance stable dépassant annuellement le million et demi de tonnes avant une chute vertigineuse lors du dernier conflit mondial.

Puis avec des aménagements successifs, la croissance grimpera en flèche, en grande partie grâce aux hydrocarbures ; cela jusqu'en 1986 et la fermeture des raffineries de Frontignan. Mais Sète est devenue aussi un port de voyageurs et une station touristique.

Si Marseille l'a concurrencée sur la plan du commerce, la patrie de Paul Valéry a pris sa revanche en devenant aussi le 1er port de pêche français de la Méditerrannée.

Dès 1720, les Catalans avaient introduit la technique du gangui (la traîne) et celle de la palangre tout en allant pêcher plus au large.

Puis au XIXè siècle, les italiens constituèrent la majeure partie des équipages pour la pêche en mer, tandis que les matelots français restaient généralement sur l'étang et que l'ostréiculture en était à ses premiers essais. Le chalutage est ensuite venu, et enfin le temps des sonars, sondeurs et autres merveilles... Sète garde son rang.

Hormis cela, Sète pourrait être jalouse du Vieux Port ou de cette "Venise Provençale" si bien chantée. Mais de la Pointe Courte au Lazaret, le mot de passe semble rester celui des félibres du début du siècle : "Sian de Cete, sian de Sant Clar, sian dou Bourdigou, nous viran pas".

Et l'écrivain Maurice CHAUVET a dépeint le Sétois comme "un non conformiste, un satirique spirituel à la moquerie facile, à l'imagination vive, un fabulateur qui invente avec aisance des histoires qui font rire".

SETE Cimetière marin.jpgCésar aurait pu être Sétois avec un nom pareil ! Car Sète est italienne et donc romaine, alors ... allons-y d'une contrepèterie de circonstance : ici pas de Marius et Jeannette, mais Janus et Marinette. La Marinette de Brassens, bien sûr.

Le petit cabanon Marseillais ! Enfoncé par les cinq cents "baraquettes" que comptait Saint Clair au siècle dernier et dont une trentaine étaient des cabarets.

brassens 3.jpgAgnès VARDA a immortalisé la Pointe Courte comme Pagnol la Cannebière, Paul VALERY, amant des flots latins, du ciel et du calme des dieux a dédié son oeuvre à ceux qui n'ont pas de système et sont absents des partis. Et Georges à la belle moustache réfutait aussi tout engagement sinon celui de l'amitié. Sète n'a pas à jalouser ni à copier Marseille : elle est plus authentique.

05/06/2008

SETE, LA VILLE AU PONT UNIQUE

SETE Théatre de la Mer.jpgL'agglomération proprement dite de SETE restera longtemps un gros village de pêcheurs entre mer et étang. L'église Saint Louis, monument significatif sétois, n'est construite qu'en 1700. Les premiers bâtiments de la mairie datent de la même époque et un seul pont-levis, en bois, enjambe le canal. Aucun hôtel particulier, aucune facade importante ... mais un trafic continuel de voyageurs et de négociants fait prospérer quelques auberges.

Les rues étroites, les relents d'écuries, les miasmes d'abattoirs, l'eau souvent insalubre et autres incommodités existent toujours dans la première moitié du XIXè siècle, bien que la cité soit en passe d'atteindre les 10.000 habitants. L'architecte Giral voulait pourtant faire de Sète "la plus belle ville maritime d'Europe" en 1779 ! C'est un autre montpelliérain, Léon Rosiès qui, devenu architecte municipal de Sète, va construire la vraie ville à partir de 1883. Les halles voient le jour, le collège communal, la Bourse du travail et de nombreux autres immeubles suivent ... Entre temps, Sète qui pousse du Sud au nord a vu arriver l'eau potable et le rail. Une ordonnance royale lui a même accordé ses nouvelles armoiries en 1816. Elle ratera sa révolution industrielle avec, en 1893, l'abandon des hauts-fourneaux à peine construits. Mais qu'importe ! la capacité des quais a été doublée. Avec la destruction du vignoble par le phylloxéra, ces quais ont vu s'inverser le flux du vin dans des proportions avantageuses. On compte près de 2 millions d'hectolitres importés pour 240 000 exportés en 1880, et sept ans plus tard, les exportations auront quasiment doublé. Par corollaire, la tonnelerie occupe une place mondiale et la fabrication de vins d'imitation et d'apéritifs se développe formidablement. ( en photo : le Théatre de la Mer )

04/06/2008

SETE PETITE MARSEILLE EN LANGUEDOC

2087275685.jpgLe port de SETE est l'oeuvre de Colbert, du chevalier de Clerville, ingénieur du roi et de Pierre-Paul Riquet qui en fut adjudicataire des travaux. Pour donner une embouchure méditérranéenne au Canal du Midi, on préféra le "Cap de Cette", alors quasi désert à d'autres ports existants mais considérés comme ni sûrs ni commodes. Cela se passait en 1666 et, sept ans plus tard, la jeune ville était érigée en consulat et recevait ses privilèges royaux.

Mais ce site était connu depuis l'âge de Bronze et des gallo-romains pas encore "Sétoris" qui vivaient près du Barrou tiraient profit d'une petite industrie basée sur la saumure du poisson pêché dans l'étang de Thau. Il semble que les lieux furent occupés de façon constante jusqu'à la fin de l'empire romain et qu'un commerce actif se soit instauré avec des régions d'Italie et de l'Espagne. Nul doute que le Mont Saint Clair, repère incontournable des antiques navigateurs et répertorié par Strabon, n'ait été à l'origine de tout cela.

Au Moyen Age, Sète se nomme Sita ou parfois Ceta et appartient à l'abbaye d'Aniane. Plus tard, elle sera aux évêques d'Agde et cela jusqu'à la Révolution de 1789. L'agriculture y fera de timides apparitions avec quelques troupeaux paissant sur des terres alluviales dont le nom "Les Métairies" nous signale encore la position géographique. Mais ce sont toujours les pêcheries de l'étang qui, bien à l'abri des coups de mer, représentent l'activité principale. Tout reste cependant à un échelon bien modeste, puisque à la fin du XVIème siècle on ne recense là qu'une centaine d'âmes.

C'est alors que le gouverneur du Languedoc, diligenté par Henri IV, projette la construction d'un port, du côté de ce que l'on nomme aujourd'hui La Corniche. Après l'édification au sommet de Saint Clair du fort de Montmorencette (du nom du connétable Henri Ier duc de Montmorency), le projet sera abandonné. On attendra donc le percement du Canal du Midi pour que la construction d'un port soit effective. L'affaire ne sera pas une réussite aussitôt avérée, du fait de l'ensablement continuel de la rade ; et les constructions plutôt défensives de Colbert ne corrigeront pas très bien ce défaut. Ce ne sera que plus tard qu'un dispositif efficace sera mis en place. Pourtant Sète va se développer, à telle enseigne que Frontignan, alors siège de l'Amirauté et important port de commerce, en perdra quasiment toute activité. Le nouveau port Languedocien a certes son utilité, mais il manquera d'investisseurs régionaux, même s'il est considéré comme "La Marine de Montpellier". Les comptoirs allemands, suisses et d'Europe du Nord compensent un peu. Si la concurrence avec Marseille est très vive, Sète importe pourtant des denrées exotiques qui permettent, au début du XVIIIè siècle, la création d'une raffinerie de sucre ou, plus tard, celle d'une manufacture de tabac de Virginie. On verra aussi s'établir une fabrique de savon mais tout cela restera hasardeux, sans envergure et sans durée.

Les quais vont connaître par contre une forte activité avec l'exportation. Les produits manufacturés, le sel et autres denrées comme les textiles et la laine sont embarqués à destination d'autres pays méditerranéens, du nord de l'Europe et de l'Amérique. Mais le vin et l'alcool représentent un marché formidable. La distillation est devenue une véritable spécialisation de la région et les productions d'eaux de vie jouissent d'une réputation véritablement mondiale. La marine à voile, les hollandais surtout, en fait ample consommation pour pallier le mauvais vieillissement de l'eau douce embarquée. Les armées aussi en demandent beaucoup, mais le phénomène est général dans toute l'Europe. A la fin du XVIIè siècle, Sète est connue sous la périphrase de "Port de l'alcool". Les chiffres ne démentent pas : annuellement, ce sont 45 000 hl. de vins et 10 000 d'eaux de vie qui s'y exportent. Longtemps encore le vin fera vivre le port.